"Vente de frégates à Taiwan : la Suisse accorde
l’entraide judiciaire
Le juge d’instruction fédéral rend trois décisions de
clôture
Communiqués, OFJ, 08.12.2003
Berne, le 8.12.2003. Les autorités de poursuite pénale
de France, de Taiwan et du Liechtenstein devraient
recevoir de la Suisse des moyens de preuve dans
l’intérêt des procédures pénales que ces pays ont
ouvertes dans le cadre de la vente de frégates
françaises à Taiwan. Le juge d’instruction fédéral Paul
Perraudin a rendu trois décisions de clôture à cet
effet.
En 1991, la société française Thomson a conclu avec
Taiwan un contrat portant sur la vente de six frégates
pour un prix d’environ USD 2,5 milliards. Une clause du
contrat interdisait formellement le versement de toute
commission mais la majoration substantielle du prix
facturé a fait soupçonner les autorités taiwanaises
d’un cas grave de corruption internationale. Le 6
novembre 2001, dans le cadre d’une procédure pénale
ouverte pour escroquerie, blanchiment d’argent et
corruption, ces autorités ont adressé à la Suisse une
demande d’entraide judiciaire.
De leur côté, les autorités françaises, le 7 novembre
2001, ont également adressé une demande d’entraide
judiciaire à la Suisse dans le cadre d’une procédure
pénale ouverte en France pour abus de biens sociaux et
recel. Par la suite, la demande d’entraide française a
été plusieurs fois complétée. Enfin, le 4 juillet 2001,
les autorités liechtensteinoises, ont également fait
parvenir à la Suisse une demande d’entraide judiciaire
dans le cadre d’une procédure pénale ouverte pour
blanchiment d’argent et appartenance à une organisation
criminelle.
...................
Environ USD 600 millions restent bloqués
L’Office fédéral de la justice a délégué l’exécution de
ces demandes au juge d’instruction fédéral Paul
Perraudin. Dans le même contexte, ce dernier instruit
une procédure pénale pour blanchiment d’argent et faux
dans les titres. Ouverte à l’origine dans le canton de
Zurich et reprise ensuite par le canton de Genève,
cette procédure a entraîné le blocage d’avoirs se
montant à quelque USD 600 millions. Dans ses décisions
de clôture du 28 novembre 2003, le juge d’instruction
fédéral ordonne la transmission aux autorités
requérantes des pièces (notamment des documents
bancaires) déjà recueillies dans le cadre de la
procédure suisse. Il ordonne par ailleurs que les
avoirs bloqués le soient également au titre de la
procédure d’entraide judiciaire.
Les décisions de clôture du juge d’instruction fédéral
peuvent faire l’objet d’un recours de droit
administratif auprès du Tribunal fédéral dans les 30
jours. Si aucun recours n’a été déposé à l’issue de ce
délai, ou si le Tribunal fédéral rejette les éventuels
recours, la Suisse pourra alors transmettre les
documents d’entraide judiciaire aux autorités de
poursuite pénale de France, de Taiwan et du
Liechtenstein"[Département de la Justice de la
Confédération Helvétique].