A ceux qui croient que cet article est de la « propagande » je voudrais répondre ceci :
1) il a été écrit il y a déjà 4 semaines. Depuis la situation s’est considérablement aggravée.
2) en effet, le mouvement des enseignants-chercheurs a pris une tournure bien plus désastreuse que prévue à cause de son incapacité à changer de tactique, à admettre la défaite.
3) cette tournure se caractérise d’abord par le fait que la sympathie très relative des débuts est en train de tourner au vinaigre. Le mouvement est en train de devenir impopulaire à cause de son caractère antipopulaire.
4) ensuite elle se caractérise depuis qq semaines par le passage d’une tactique de PRESSION à une tactique de DESTRUCTION. L’objectif avoué de certains CNUistes est de rendre la rentrée universitaire prochaine DESASTREUSE VOIRE INSURMONTABLE.
5) On est entré dans la phase destructive dans la mesure où certaines facultés VONT FERMER sans rattrapage. Et même s’il y a rattrapage, les étudiants ne reviendront pas : ils ont quitté leur studio, etc, etc.
6) Par ailleurs, le choix d’une partie de la direction de la CNU consistant à FAIRE PERDRE UNE ANNÉE à des dizaines de milliers d’étudiants, se traduit déjà par une chute brutale du nombre d’étudiants l’an prochain (entre 25 et 50%). Ce qui, à son tour, VA PROVOQUER UNE CHUTE BRUTALE DES HEURES DES CHARGÉS DE COURS ET DU NOMBRE DE POSTES DE CERTAINES FACULTÉS.
7) Cette destruction-perte d’une année d’études vers laquelle s’acheminent les facs bloquées se traduit, pour des dizaines de milliers d’étudiants par une perte financière nette de milliers d’euros par individu. Soit le coût d’études privées sur une, deux ou trois années.
8) Cette situation VA SE TRADUIRE PAR DES PLAINTES MASSIVES en justice réclamant des dédommagements à l’Université. Ce sera UNE des conséquences inédites de ce conflit. La justice pourra obliger l’Université à rendre des comptes.
9) Ce processus auto-destructeur est dû fondamentalement à la tactique absurde des grévistes enseignants qui ont utilisé les étudiants pour GONFLER le mouvement. Cette illusion devient aujourd’hui un BOULET qui retourne le mouvement CONTRE le peuple.
10) La CNU insiste sur la « responsabilité » du gouvernement quant aux conséquences de la crise : cela traduit la dépendance psychologique infantile d’un mouvement qui n’assume pas ses PROPRES CHOIX TACTIQUES. Le gouvernement n’oblige pas les enseignants mobilisés à stopper les cours ou à bloquer les notes. Ces moyens de lutte sont MALSAINS
11) La politique de l’autruche de certains Présidents (laisser les bloqueurs bloquer) ne pourra pas durer : ils seront obligés de déloger et de FERMER les facs. Dans cette perspective, une situation critique émerge : les chargés de cours ne seront pas payés.
12) Mais par ailleurs, un autre problème apparaît : les enseignants bloqueurs vont essayer de faire croire que leur participation à la mobilisation VAUT COURS ET DONC SALAIRE ET HEURES SUPPLÉMENTAIRES. Dans le même temps, dans certaines facs, ils poussent les étudiants qui bloquent à empêcher les cours des autres enseignants... Le côté malsain est tel que ce sont les enseignants « grévistes » qui diront, à la fin, « C’EST NOUS QUI avons fait cours ».........
13) Voilà où en arrive quand on ne sait pas assumer ses choix. Il est malheureux, enfin, de voir que les nombreux professeurs qui sont contre cette autodestruction de l’université, n’ont pas le courage de s’exprimer librement.