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Commentaire de Nycolas

sur L'abus de pédagogie peut nuire à la démocratie !


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Nycolas 9 mai 2009 15:12

Merci de votre commentaire.

La phrase de M.Péréol n’est sans doute pas sans intérêt, en revanche moi je trouve qu’elle caricature mon propos. Mon propos ne consiste pas à dire simplement que le gouvernement se comporte comme un enseignant. Ce n’est qu’une métaphore pour faire comprendre que le gouvernement cherche à se donner une autorité qu’il n’a pas.

Ensuite, je nie que la pédagogie se limite à l’effort pour se faire comprendre. Dans le cas qui me préoccupe dans mon article, comme tout un chacun l’aura bien compris, il ne s’agit pas de fustiger un effort pour se faire comprendre, mais de dénoncer un abus de langage, ce que M.Péréol affirme trouver dérisoire et inutile. Il fallait donc ne pas le faire ? Le but du gouvernement est-il simplement de se faire comprendre, ici ? Non, il est de faire passer en force un choix politique qui ne tolère pas la contradiction, d’où l’utilisation magique du terme « pédagogie » qui vise à faire oublier la nécessité de cette contradiction.

Au moins ne dénaturez-vous pas mon propos, ce que j’apprécie, sans quoi aucun débat honnête et pertinent n’est possible.

Pour en venir à ce que vous dites, il est en effet important de bien distinguer pouvoir, autorité et savoir, et pour cela il faut rester rigoureux dans les termes. Moi, l’affirmation de M Péréol concernant le sens du mot pédagogie ne me satisfait pas. Elle est beaucoup trop courte et restrictive. Comme vous le soulignez, l’exercice de la pédagogie exige a minima une position de quelqu’un qui sait vis à vis de quelqu’un qui est censé ne pas savoir.

M.Péréol semble considérer qu’il est inutile de se soucier de ces abus de langage, au prétexte que le citoyen n’est pas un imbécile. Certes le citoyen n’est pas plus un imbécile que son représentant, pourtant comme vous le dites très bien, ni l’un ni l’autre ne cernent parfaitement le débat, dans le cas particulier d’hadopi, ni les détours complexes de la démocratie en général, d’où la nécessité, à mon avis, que chacun apporte sa contribution, afin de clarifier les choses et de dénoncer des dérives, qui sinon font leur bout de chemin jusqu’à ce qu’on ait réussi à les nommer, les désigner et à s’en prémunir. Contrairement à M.Péréol je ne vois rien de dérisoire là-dedans. Mon article est sans doute un effort anecdotique de redresser un rapport de force, mais je refuse de considérer que les efforts des gens qui cherchent à décrypter les détours du pouvoir, comme l’ont fait des Orwell, des Huxley ou des Bradbury, sont dérisoires et inutiles. Ils sont une pierre à l’édifice de la réappropriation des instruments du pouvoir par le peuple. En revanche je conçois que ce combat ne soit pas apprécié par tous, notamment pour les partisans du statu quo, qui auront toujours à coeur de ridiculiser ou décrédibiliser ces efforts.


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