Monsieur, je me base sur le sens commun de ce mot. C’est vous qui y donnez un sens très particulier et restrictif, et qui vous arrogez finalement ce droit de le faire.
Arrêtez de tordre les choses dans tous les sens... La pédagogie est une méthodologie, pas une simple aspiration ni un simple mécanisme d’apprentissage mutuel comme vous essayez de le dire. L’appel à une méthodologie n’est pas neutre, et encore moins innocent.
Vous refusez de comprendre mon propos et ne cessez de vouloir faire dire autre chose au mot « pédagogie », sous prétexte que selon vous le sens des mots est souple. Je ne suis pas d’accord, les mots doivent avoir un sens commun, même si celui-ci peut naturellement évoluer au fil du temps. Mais si l’on commence à faire des acceptions qui sont complètement décalées du sens commun et actuel, on ne peut plus se comprendre et on ne sait plus de quoi on parle. De plus, toutes les dérives sont alors permises. Or les mots nous servent à penser, et si leur sens est dévoyé alors comment penser et argumenter précisément ? Ici, il ne s’agit pas d’une évolution d’un mot due à un usage, mais à une distorsion de sens qui est voulue, et ceci dans une perspective politique. En dénaturant ce mot, comme le pouvoir en a dénaturé d’autres au fil du temps, afin de les vider de leur sens, et rendre inopérante la critique de l’ordre établi, le gouvernement actuel trahit son intention réelle, qui n’est certainement pas un échange de connaissances, mais bien l’imposition unilatérale d’une loi qui ne profite qu’à une minorité de privilégiés.
Je crains donc que nous nous quittions sur ce désaccord de principe car je suis lassé de faire la paraphrase de mon article. Vous n’êtes pas d’accord avec celui-ci car j’aurais commis le sacrilège, selon vous, de critiquer l’école, et ceci à l’insu de mon plein gré, en plus selon vous de faire un usage trop rigide du terme « pédagogie », alors que je ne fais que tenter d’analyser dans quelle perspective il est à chaque fois employé ? Ma foi c’est votre droit, mais je pense que vous êtes dans l’erreur, car ce n’était pas le propos de mon article que d’attaquer les méthodes de l’école, et que je pense que ce glissement sémantique et ses implications ne sont pas aussi dérisoires que vous le sous-entendez. C’est notre capacité à penser et à exercer un esprit critique plein et efficace que l’on tente d’amputer pernicieusement en appliquant une telle rhétorique. Renseignez-vous donc sur les termes qui sont ainsi répétés par le pouvoir, de manière à un jour faire foi, mais aussi, tout aussi intéressant, sur ceux qui sont passés sous silence, au fil du temps, par le complexe politico-médiatique qui fabrique l’opinion. Vous pourrez alors peut-être me soutenir qu’il s’agit d’une vigilance dérisoire, voire d’une forme de phobie de la vie comme vous vous êtes permis de l’affirmer. Que voulez-vous dire vraiment avec un pareil discours ?
Que personne ne fabrique l’opinion, qu’il n’y a aucune caste politique qui cherche à manipuler les « citoyens », qu’il est donc une perte de temps d’essayer de dénoncer cela en se basant sur les mots que cette caste emploie, alors que son intention de les utiliser dans une rhétorique qui la met à son avantage, dans la volonté d’influencer, est patente ? Que le pouvoir en place a pour seule préoccupation la bienfaisance envers un peuple qui ne comprend pas bien en quoi prendre des coups de bâton est bon pour lui ? Désolé vous ne me ferez jamais avaler cela.