L’article en question est beaucoup plus nuancé que le compte-rendu que vous en faites. En effet, s’il expose les avantages du système français en temps de crise, il rappelle également que ce « modèle » ne permet au contraire pas de bénéficier pleinement des périodes de forte croissance. En gros, les anglo-saxons ont choisi des systèmes offrant moins de sécurité mais plus d’opportunités, alors que la France a fait le choix inverse. D’ailleurs, heureusement qu’il existe des situations dans lesquelles le système français est comparativement meilleur que les autres sinon il n’y aurait aucun intérêt à le garder, vu ce qu’il coûte.
L’article rappelle d’ailleurs un fait intéressant : si on ajoute aux 5,2
millions de fonctionnaires les millions de personnes dont les revenus
sont « administrés » (emplois para-publics, retraités, personnes vivant principalement de
l’aide sociale), on a quasiment la moitié de la population adulte qui
n’est en fait pas du tout affectée par les cycles économiques (du moins
en ce qui concerne leurs revenus). C’est appréciable en temps de crise,
nettement moins en période de croissance. Mais comme dit le proverbe,
on ne peut pas non plus avoir le beurre et l’argent du beurre.
Par ailleurs, l’article rappelle également que le système français a peu de chances de pouvoir être appliqué ailleurs, notamment pour une raison fondamentale : la relation quasi-religieuse que les français ont avec l’Etat est finalement assez unique au monde. En France, l’Etat doit s’occuper de tout, de la fabrication des TGV au financement de spectacles de danse en passant par la recherche scientifique et le paiement des retraites. Un tel interventionnisme de l’Etat dans l’économie est tout simplement impensable dans de nombreux pays ; arrêtons donc de fantasmer sur notre « modèle » qui n’en est pas un puisqu’il ne peut pas être reproduit ou copié ailleurs.