Ainsi s’organise une division du travail et des expositions qui font se succéder sur un même chantier des équipes d’entreprises différentes assurant l’un ou l’autre versant de cette division du travail.
“Au début j’ai travaillé dans le carré d’as. C’est quatre vannes, ça fait un carré (il s’agit de quatre très grosses vannes du bâtiment réacteur, généralement fortement contaminées. Pour assurer la radioprotection des intervenants de maintenance sur ces vannes, il faut déployer d’importants moyens.). En robinetterie, c’est là où ça pète le plus. Si on est bien organisé, ça va. Si on n’est pas bien organisé, ça ne va pas. Parce qu’on n’est pas deux, trois à faire ça. Vous allez être plusieurs équipes. Il y a un tellement gros débit en dosimétrie qu’il faut changer vite fait. D’abord une équipe nettoyage - tu t’en vas de là -, après une équipe démontage, après il y a une équipe qui vient pour enlever toutes les pièces internes. On va plus loin, on va pas rester à côté, on va à « l’atelier chaud » nettoyer, là où ça pète pas, et puis après, il y aura une équipe remontage. C’est quand même organisé. C’est à peu près un des seuls trucs qui est bien suivi." (Eric, mécanicien en CDI, 22 ans).
Mais, il faut aussi disposer des marges de manœuvres qui permettent d’être affecté hors zone contrôlée lorsque le niveau de dose reçue est élevé.
Ce n’est pas le cas des travailleurs temporaires - effectuant le nettoyage, c’est-à-dire la décontamination radioactive - dont le contrat est “à durée de chantier” et pour qui un niveau de dose élevé signifie la fin de ce contrat ou de la mission d’intérim. Ces tâches de préparation portent le nom de “servitudes nucléaires”. Ceux qui en sont les opérateurs expliquent qu’ils sont là pour “prendre des doses afin que d’autres n’en prennent pas”.