Bonjour Talion,
Merci pour votre aimable message !
Pour vous répondre :
Citez-moi une seule transition majeure (les évolutions de façade ne
comptent pas) qui ne se soit pas accompagné de violence et je vous tire
mon chapeau !
Lorsque l’on reste dans l’« histoire courte », on peut effectivement penser que les changements importants se déroulent dans la violence (chute d’un empire, d’un régime, invasion...). Mais les mutations les plus fondamentales de l’histoire de l’homme se sont déroulées dans l’« histoire longue », dans la perspective de laquelle tous ces évènements violents n’apparaissent que comme des petites péripéties sans intérêt.
Ainsi, dans l’« histoire longue », on peut mentionner comme transition majeure de notre histoire celle d’une société de chasseur cueilleur nomade à une société d’agriculteur éleveur sédentaires, par exemple. Lorsque cela s’est produit pour la première fois dans le Croissant Fertile, il ne s’agissait pas d’un groupe révolutionnaire, les « agriculteurs éleveurs », qui ont pris le pouvoir dans le feu et le sang sur les « chasseurs cueilleur » ; c’est un mode de vie qui en a remplacé un autre, parce devenu que plus « rentables » dans un environnement géoclimatique donné.
De même, lorsque des populations d’agriculteurs migrent sur un territoire peuplé par des chasseurs cueilleurs, leur installation ne s’accompagne pas nécessairement de violence ; c’est une migration très lente, presque imperceptible, dont on ne voit les résultats qu’en « accéléré ». L’histoire fourmille de tels remplacements de populations non violent par des migrants, les 2 qui me viennent en tête : thaïs en Indochine, Banthous en Afrique subsaharienne...
Comme le dit l’adage bien connu : « l’évolution, c’est une révolution qui n’en a pas l’air ( »r« ) ». Nous, en France, on ne conçoit le changement que sous forme de révolution ; mais l’essentiel du changement se fait par une lente te patiente évolution... C’est ce qui rend si difficile la compréhension des phénomènes contemporains...
Cordialement,