Les mesurettes que vous évoquez dans votre article, même si certaines sont intéressantes et bien intentionnées, ne remettent pas en cause le système économique mondial basé sur la croissance : or, et cela est une évidence, une croissance infinie (éternelle) n’est pas possible dans un environnement fini ( notre planète, qui a des limites physiques). Si nous ne mettons pas rapidement un terme à notre croissance, nous allons vers une catastrophe majeure à brève échéance (et pas seulement climatique, la raréfaction des matières premières mettra à bas l’économie mondiale avec les conséquences que l’on peut imaginer). Alors, utiliser des voitures moins gourmandes en énergie peut paraître une bonne idée mais il faudrait en fait développer les transports en commun pour que l’usage des voitures individuelles ne soit plus qu’exceptionnel.
L’dée même d’un tourisme positif est une hérésie écologique lorsque l’on sait que chaque kilomètre parcouru en avion équivaut à un km parcouru en voiture pour chaque passager : si vous vous rendez en famille en Asie (un couple avec deux enfants) c’est comme si vous aviez roulé 80 000 km avec votre voiture (4 fois 10 000 km aller, même chose au retour) !
Toutes ces mesures ont en fait un effet très pervers, celui de nous donner bonne conscience et de nous empêcher de prendre des mesures vraiment utiles. C’est comme si nous étions dans un train se dirigeant vers un précipice et que nous nous occupions de l’hygiène à respecter dans les cuisines du wagon restaurant, ou de l’interdiction de fumer dans les compartiments... Et même si certaines de ces mesures parvenaient à ralentir le train, cela n’empêchera pas ce dernier de finir par se casser la figure avec tous ses passagers ! Le train ne doit pas être ralenti, il doit être arrêté, il va falloir en descendre et trouver un autre moyen de locomotion (un nouveau sytème économique et social).