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Commentaire de winkiesman

sur L'Humanité à l'assaut de la tour de Babel


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Τυφῶν בעל Perkele winkiesman 22 mai 2009 18:11

The Esperantists : Alien beings from a dying tongue. Their destination : The Earth. Their purpose : To make it their world. David Vincent has seen them. For him it began one sunny saturday on the Auriol Boulevard in the XIIIth, looking for a chinese restaurant that he eventually found. It began with a closed deserted shop and a man too long without sleep to continue his fight against SAT. It began with the learning of a tongue from another galaxy. Now, David Vincent knows that the esperantists are here, that they have taken human form. Somehow he must convince a disbelieving world that the nightmare has already begun...

Traduction partielle ici, texte original .

Comme vous me l’y invitiez aimablement dans le chapeau, je me suis limité à la lecture de la conclusion. Cependant, vous l’avez écrite avec les pieds, ce qui m’a forcé à lire l’article (en diagonale, de peur d’y laisser ma raison).

Après avoir versé des larmes de krokodile sur les pauvres écoliers qui subissent la malédiction de l’anglais, et en souffrent énormément, ce qui arrange tellement vos affaires que vous les avez inventés, et fait toutes sortes de remarques sans intérêt sur des sujet qui n’en avaient déjà guère, vous avez esquivé la totalité du débat.

Votre but est de faciliter la communication entre être humains de langue maternelle différente, c’est ce que vous nommez pompeusement « faire tomber la barrière des langues ».

Vous citez les trois moyens utilisables par l’humanité pour y parvenir, et vous livrez ainsi à un exercice de malhonnêteté intellectuelle de haute volée :

la traduction automatique, les méthodes pédagogiques, et une langue simple (simplifiée ou construite).

Ce sont les trois moyens que vous énumérez. Le premier est irréalisable. Le deuxième n’a pas de sens, ce que vous citez est bien trop vague. Reste le troisième.

Vous posez comme condition à l’adoption d’une langue de communication mondiale qu’elle soit simplifiée ou construite.

Premièrement, je note qu’une langue construite relativement complexe comme le klingon serait donc plus acceptable que l’anglais.
Evidemment, vous avez dit autre chose que ce que vous vouliez dire, parce que vous ne savez pas écrire. Permettez moi de reformulez en « langue simple, simplifiée, ou construite dans le but exprès de devenir langue de communication mondiale ».
Cette nouvelle formulation se rapproche bien plus de ce que vous avez en tête, d’après ce que l’on peut déduire de vos antécédents.
Cette nouvelle formulation est aussi bien plus franche que votre style hypocrite et cauteleux.

Adonc, deuxièmement, c’est profondément insultant pour l’intelligence humaine de penser qu’une langue complexe ne pourrait pas être adoptée par l’ensemble de la planète.

Troisièmement, l’idée qu’une langue qui n’est ni simplifiée ni construite ne peut pas devenir lingua franca est battue en brèche par ce truc gênant pour les espérantistes que l’on appelle le monde réel. Le monde réel, c’est cet endroit qui compte 1.5 milliards d’anglophones.

Ici, parenthèse : je sais déjà, pour l’avoir lu souvent, que vous allez me rétorquer, en bonnes perruches, que « parler une langue » est un concept à définir, et que l’on n’est certain du niveau de personne et qu’il ne faut compter que les natifs.
Et, même après l’avoir autant lu, je continue de penser que ça n’a pas de sens, et que vous vous auto-contredisez. D’abord, cela réduit le nombre d’espérantistes à une centaine d’individu épars.
Ensuite, et surtout, cela contredit le programme de l’espéranto. J’ai la flemme de rechercher une citation exacte dans votre pavé, mais, arrêtez moi si je me trompe, l’idée est que l’espéranto devienne bien seconde langue de tout les habitants de cette planète, au moins d’un grand nombre d’entre eux.

Il ne s’agit pas de remplacer toutes les langues, richesse culturelle à conserver autant que possible...

... Nous dites vous. Pourtant, si l’on ne compte que les natifs comme vous exigez qu’on le fasse, cela tombe à l’eau, puisque l’espéranto doit à présent être parlé de façon native pour que vous-mêmes en teniez compte.
Autrement dit : ou vous admettez que l’on peut compter les non-natifs comme locuteurs et on en finit avec vos sophismes, ou bien vous renoncez à vos principes.

Revenons à nos moutons, qui se font tondre par les anglais (l’angleterre étant une terre ovine depuis mille ans).
Passons sur les concepts délibéréments vagues comme la « guerre des langues », dont la seule conséquence concrète est que vous vous faites l’effet d’un général.

Je dois dire que vous êtes amusant, à rabacher sans cesse du « scientifique ». Je suis sùr que vous ne pourriez pas trouver de théorie de la facilité de l’espéranto qui ne se désagrège pas sous les fourches caudines de Popper.
Laissons là les arguments linguistiques qui n’ont aucun intérêt.

Une langue ne se répand pas parce que les gens lui trouvent des qualités linguistiques comme une grammaire régulière ou un son doux. Une langue se répand et évolue selon des critères purement sociologiques.

Une langue portée par un pouvoir économique fort se répand et survit plus facilement. Exemple : l’Anglais.

Une langue portée par une culture (au sens large englobant la religion) survit et se répand plus facilement, comme le Latin du moyen-âge, ou le Grec.

Une langue portée par un peuple vivace dont l’identité est très forte survit très longtemps mais ne se répand pas obligatoirement. Je parle évidemment du Basque.

Une langue portée par une civilisation impérialiste est sure de se répandre et se maintenir pour un bout de temps, comme le français.

Une langue qui n’a rien de tout ça n’est pas une langue. On me répondra que si, fonctionnellement . Oui. Mais factuellement ce n’en est pas une.

Je terminerai en répondant à quelques sottises que j’ai lues dans ce galimatia :

Toute la question est de savoir dans quel but on organiserait cet enseignement précoce, en d’autres termes : s’il est favorable, favorable à quoi  ?

À une meilleure maîtrise de la langue qu’on enseigne. D’ailleurs, on voit encore une fois que vous vous contredisez. La langue que l’on apprend de façon la plus précoce, notre langue maternelle, est la seule que nous possedions vraiment, d’après vous. Et ensuite, vous contestez benoitement l’utilité de l’apprentissage précoce.

Je commencerait par faire remarquer une chose incontestable : commencer plutôt permet de passer plus de temps à l’apprendre. Donc, si on considère que le niveau atteint dépend du temps que l’on y consacre, ce qui m’est évident, plus on commence tôt, plus on y aura consacré de temps, mieux on maîtrisera.

Qui a lu ou entendu des plaidoyers sur les bienfaits de l’enseignement précoce du grec ancien, des vertus de l’allemand, de l’espagnol, de l’arabe ou de l’italien en maternelle  ?

J’avais lu, voici longtemps, un livre qui préconisait l’apprentissage précoce de la lecture. Il expliquait de façon claire que plus un cerveau est jeune, plus il assimile rapidement et facilement tout et n’importe quoi, et que certains enfants avaient plusieurs langues maternelles en raison de cette plasticité cérébrale.
Les langues que vous citez sont des langues de grande culture, leur apport est donc indéniable. Si le pays était riche, je préconiserait bien de les enseigner toute le plus tôt possible, en plus de l’anglais. Mais bon, c’est assez irréaliste.

Et je ne nie pas que les méthodes pour les enseigner soient parfois inadaptées ou innefficace. Et alors ? Lao Tseu l’a dit :il faut trouver la voie.

 Leur seule réponse : apprenez les langues ! J’ai envie de leur réponde : apprenez la biologie, la dentisterie, le violon, le bricolage et le jardinage  !

Apprenez les langues, si vous en avez besoin. Apprenez la biologie, si vous en avez besoin. etc...
Le fait est que, si on néglige l’aspect culturel pour se contenter de l’utilitaire, personne n’a besoin d’une langue de communication mondiale, sauf les gens qui utilisent l’anglais pour ce dessein.

Étonnante obstination à refuser le simple essai d’une solution qui a fait ses preuves sur le terrain depuis 120 ans, loin des cénacles théoriques

MOAR LIEK « Étonnante obstination à refuser le simple essai d’une solution qui a fait ses preuves loin du terrain depuis 120 ans, dans des cénacles théoriques » AMIRITE ?

Sans blague ? « Essayer » quoi ? D’enseigner l’espéranto ? Pourquoi faire ? À qui et à quelle échelle ? Donnez votre protocole expérimentale, monsou le scientifique !

Au prochain épisode : de nouvelles preuves de votre malhonnêteté.

Typhon,


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