Pour l’expérimenter depuis plus de 20 ans, je dirais qu’après la passion, il y a toujours de l’amour, mais que, heureusement pour nous, il n’est plus aussi intense et absolu. Il y a la tendresse, la complicité, une sorte de fusion intellectuelle et sentimentale. Je crois qu’il y a aussi ce dialogue permanent cette danse de deux qui permet de s’ajuster sans cesse l’un à l’autre et d’évoluer en même temps.
Un couple qui ne communique plus est un couple mort. La vie nous façonne et nous transforme et sans cet échange constant, nous évoluons de manière différente jusqu’à n’être plus que des étrangers l’un pour l’autre. Il y a un juste équilibre entre l’aspect fusionnel du couple et la nécessaire indépendance de chacun des protagonistes : trop de fusion devient pathologique et mortifère, il faut des activités propres pour s’épanouir et d’autres communes pour se retrouver.
L’amour au long cours est une histoire de funambules. Toujours sur le fil, toujours précaire, il demande une attention de tous les instants et une certaine légèreté, aussi. La conscience aiguë que rien n’est définitif, rien n’est figé ou permanent, mais sans être rongé par la peur de perdre l’autre, de voir s’éteindre la petite flamme dans son regard. Et quand ça arrive, malgré tout, se rappeler tous ces instants, toutes ces années qui nous appartiennent à jamais.