@ Werther Original
Moi aussi je veux comprendre :
Souscrire à la morale, à la conscience du bien, au respect de la vie. Vous êtes partie intégrante de l’univers et vous dites que l’univers n’a rien à faire de ces valeurs. N’est-ce pas là une contradiction ?
Sympathie partagée cher Werther et c’est ça qui nous relie. Nous sommes des chercheurs de sens. Ceux qui croient dur comme fer dans la légende fondatrice de leur culte et de leur culture arrêtent de réfléchir, ils se figent dans leur certitude et à partir de cela, ils se donnent une identité. La propension des hommes à se ressembler pour se rassembler (ou l’inverse), tient de l’instinct grégaire. Et sous quelle bannière se rassemblent-ils, celle d’une légende en guise d’alibi à un instinct strictement animal qu’ils ne veulent pas voir. Ces rêveurs de dieu ou de dogmes politiques ont assez montré leur dangerosité dans l’histoire ; ils restent obscurantistes dans l’évolution. Ces inventeurs d’un dieu ont une morale qu’ils attribuent à la croyance en cette légende fondatrice de leur culture. Du coup, ils inventent le sacré, argument du pouvoir et le blasphème pour qui remettent en question leurs certitudes ou transgressent leur notion du sacré. Si on parle d’uchronie, inutile d’imaginer une voie qui aurait pu être pire que celle empruntée par les hommes. La probabilité de vie dans l’univers est très faible ; c’est un concours de circonstances le plus improbable qui soit pour confiner à une telle harmonie. Le hic, c’est que le chaos est dans l’âme de l’homme autant que sa foi dans l’évolution positive. Donc, le gars qui part aux Bahamas avec la caisse du salaire des ouvriers contribue à scier la branche sur laquelle nous sommes tous assis. Il n’est pas spirituel, son ego est démesuré ; sa religion est le profit immédiat, inconséquent. La conscience du bien est à inventer, elle n’est pas naturelle, elle procède d’un dépassement de notre nature instinctive. Quant-au respect de la vie, c’est une noble aspiration dans le sens de l’évolution mais à l’état d’utopie. L‘utopie ou la mort, disait René Dumont. We are waiting for the miracle to come, chante Léonard Cohen. Les catastrophes et les miracles ne s’expliquent pas, elles ne sont pas du ressort de l’homme. L’univers a des raisons que la raison ignore, nous sommes dans son mécanisme sans être mécanistes : vous avez dit bizarre, cher cousin ?
A.C