Discuter avec une brouette ne l’a jamais fait avancer. Les arguments ont été exposés mille fois dans mes articles et après. La barrière des langues ne doit pas être sous-estimée, et l’espéranto est le moyen le plus économique et le plus accessible pour tous. Bien entendu, il n’exclut pas l’apprentissage d’autres langues pour ceux qui le désirent ou qui en ressentent la nécessité. C’est un tremplin dont l’efficacité a été démontrée pour leur apprentissage. Britannique, proposé pour le prix Nobel en 1998, William Auld est l’un des plus prestigieux écrivains en espéranto. Il avait écrit, dans Pri lingvo kaj aliaj artoj : Je suis possesseur natif de l’une des ces « principales langues vivantes » à laquelle quelques personnes attribuent la destinée de langue « internationale ». Et je souhaite enfin noter publiquement le fait que je déteste écouter des étrangers qui, ayant consacré de nombreuses années à l’étude de cette langue, la malmènent, la distordent et la torturent. Ça m’agace déjà de choisir mon vocabulaire conformément aux capacités élémentaires de locuteurs ayant même assez « progressé », d’écouter, et de lire, leurs erreurs grammaticales grotesques et leur prononciation disgracieuse ; j’en ai déjà assez des conversations hésitantes, des malentendus directs des deux interlocuteurs, des banalités dues à l’incapacité d’exprimer des pensées profondes en langue étrangère, de l’incompréhension de mes idiotismes et de la maladresse rigide des leurs., Il y a eu des critiques que je n’ai pas relevées contre le choix de mes titres. Les gens qui m’attaquent à ce sujet ignorent ou font semblant d’ignorer le blocage psychologique qui existe autour du mot espéranto. Cachez ce sein, etc. ! Souvenons-nous de ce qu’avait exprimé le professeur Robert Phillipson, l’auteur de Linguistic Imperialism et de English-Only Europe ? : Le cynisme à propos de l’espéranto a fait partie de notre éducation.Lorsque René Centassi et moi avons fait la proposition de la première mouture de L’homme qui a défié Babel à des éditeurs, nous avons très vite remarqué qu’il suffisait que le mot espéranto paraisse dans le titre pour que l’ouvrage soit rejeté d’emblée. C’est moi qui ai proposé ce titre. J’ai souvent remarqué le même rejet lorsque j’ai proposé des articles à des journaux. Il fallait donc trouver un moyen pour démolir le mur de l’ignorance que certains dressent autour de l’espéranto. J’ai fini par le trouver de façon plutôt fortuite et pas triste. Évidemment, je reconnais, et personne ne l’a jamais nié, que l’espéranto n’est pas parfait (j’ai déjà écrit qu’une langue parfaite est du domaine de l’impossible), qu’il soit moins parlé que l’anglais, qu’il n’en a pas encore la même utilité, ce qui ne signifie nullement qu’il est inutile. Sa connaissance acquise à moindre effort et à moindres frais, même tout seul, est un atout supplémentaire même pour de très grands polyglottes (voir Georges Kersaudy : Langues sans frontières, éd. Autrement). Mais rien ne prouve qu’il en sera toujours ainsi lorsque tous les citoyens de tous les pays auront accès à une information objective, ce qui est loin d’être le cas. , il faut être sérieusement miraud pour ne pas prendre en compte divers facteurs et faits tels que l’avance historique de l’anglais, lequel doit tout à la puissance des nations qui sont les premières à en tirer profit, le nombre d’établissements d’enseignement de tous niveaux où l’anglais est enseigné très souvent de façon obligatoire et sans choix possible, même dans les États terroristes, alors que l’espéranto, qui n’a vu le jour qu’en 1887, a été plus souvent entravé que soutenu par des pouvoirs, même apparemment démocratiques. Compte tenu de cela, les résultats de l’anglais sont tout simplement minables car l’espéranto a atteint ce résultat sans le moindre soutien. Le jour où tous les pays du monde appliqueront la politique d’enseignement des langues que la Hongrie, il y en aura qui s’apercevront qu’ils auraient pu faire beaucoup mieux à moindre effort, à moindres frais et en moins de temps. Faire comprendre l’intérêt de l’espéranto à nos autorités de l’éducation n’est pas chose facile car ce que constatait Albert Einstein reste toujours valide : Triste époque que celle où il est plus difficile de briser un préjugé qu’un atome !. Nous savons combien de temps l’usage des chiffres indo-arabes fut entravé alors qu’il apportait un progrès considérable à l’humanité. Mais nous sommes aujourd’hui à l’époque d’Internet. Il est déjà de moins en moins possible de cacher aux citoyens que l’image négative, dévalorisante, voire méprisante trop souvent donnée de l’espéranto ne correspond pas à la réalité. En conclusion, chacun peut tenter l’expérience que Tolstoï proposa dès 1894 après avoir étudié l’espéranto : Les sacrifices que fera tout homme de notre monde européen, en consacrant quelque temps à son étude, sont tellement petits, et les résultats qui peuvent en découler tellement immenses, qu’on ne peut se refuser à faire cet essai Et on peut s’imaginer ce qu’il en est pour des échanges ayant des conséquences importantes sur la scène inteernationale. Jacques Chirac lui-même, qui, contrairement à ceux qu’Asp l’explorateur (sic !) ameute autour de lui, n’est pourtant pas un indigent mental, et qui a fait des séjours linguistiques aux États-Unis, s’est humblement excusé, lors de sa visite à New York, après l’attentat du 11 septembre 2001, de ne pas pouvoir poursuivre son intervention en anglais et de parler en français après avoir avoué : My English is not very good.
06/06 13:21 - surfeur
Le nouvel ordre mondial nous l’impose et se n’est que le début, un seul nation, un (...)
01/06 20:42 - Krokodilo
Dankon Eugène, Ulysse vient justement de signaler la même vidéo dans la discussion après mon (...)
01/06 18:33 - eugène wermelinger
ESTIMATA KROKO, mi ne scias kiamaniere rekte kontakti vin kaj provas per sendo ĉi-tie de (...)
25/05 12:54 - Wlad
Yo Riton, bon retour parmi nous ! Je dois dire que je ne suis qu’à moitié surpris de te (...)
25/05 12:46 - Wlad
Je vous livre un tuyau : deux ou trois bonnes critiques argumentées valent mieux que cet (...)
24/05 01:02 - Jovitourtiste
Et l’apprentissage de l’anglais comme première langue est précisément désastreux (...)
Agoravox utilise les technologies du logiciel libre : SPIP, Apache, Ubuntu, PHP, MySQL, CKEditor.
Site hébergé par la Fondation Agoravox
A propos / Contact / Mentions légales / Cookies et données personnelles / Charte de modération