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Commentaire de Ecométa

sur Le bon journaliste est un empêcheur de juger en rond


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Ecométa Ecométa 24 mai 2009 12:32

@pallas

@appoline

De même que la première condition pour résoudre un problème est de reconnaître qu’il existe ; pour qu’une chose arrive, pour que l’Humanité progresse et pas uniquement technoscientifiquement mais aussi et surtout « humainement », la première chose c’est d’y croire : autrement cela n’arrivera jamais !

Je reconnais que les pires ce sont les indifférents ; autant que les cyniques qui nous gouvernent ! pour autant rien n’est évident, l’Humanité ne peut qu’expérimenter : procéder par erreur et réussites ! Le progrès de l’Humanité ne peut donc pas être linéaire... il ne peut être qu’en relief avec des creux et des rebonds ! Il se peut même, parfois, comme en ce moment, que le chaos domine ! Je n’oublie pas que le XX è siècle, s’il a été un siècle de progrès scientifiques et techniques absolument incroyables ; qu’en même temps il a été un véritable siècle de barbarie car le plus meurtrier de toute l’histoire de l’humanité ! Nous sommes en droit de nous interroger : est-ce réellement cela le progrès humain ? Non et de nos jours, il n’y a vraiment pas de quoi être satisfait de la tournure prise par les évènements car socialement, économiquement, politiquement comme intellectuellement, culturellement et démocratiquement nous régressons. Pour cause puisque l’économisme, autrement dit la société au service de l’économie et l’économie qui se regarde le nombril, domine la société. Tout ceci n’est pas sans relation avec cela et c’est ce qui fait que partout dans le monde, ce monde dit « moderne », c’est le parti des abstentionnistes qui est le plus important, et c’est ce qui fait le lit des extrêmes. De la sorte, ce sont les « j’m’en-foutistes » et les « indifférents » qui répondent de la sorte aux dirigeants et à leur savoir élitiste hypocrite, à cette technocratie jusqu’au-boutiste ! Pour autant l’abstention n’est pas la solution.

Les choses ne sont pas facile et les gens sont perdus : totalement perdus ! Ils n’ont plus aucune croyance et surtout celle qui leur a été enseigné à l’école de la « République » comme les principes du même nom, de « Liberté », d’« Egalité » et de « Fraternité » ; des principes républicains qu’une économie libérale, qu’un libéralisme économique libertaire et liberticide contredit en permanence ! Une liberté républicaine forcément conditionnelle car de nature sociétale, et non une liberté inconditionnelle libéraliste systémique ! Une égalité républicaine en droit et en devoir et non égalitariste ou communiste ! Une fraternité républicaine et non une classe au service d’une autre dirigeante et élitiste ! Les gens, et il y a de quoi, sont perdus ; ils ne savent plus à quel Saint ou plus exactement à quelle Sainte se vouer : la Sainte République, la Sainte Démocratie, la Sainte Politique ou la Sainte Science Economique, ou même la Sainte religion ? Tout ceci, toute cette confusion, cette indécision, cette manipulation, fait le lit des intégrismes et des communautarismes de toutes sortes ; c’est ainsi que le populisme et ses corollaires que sont le racisme et la xénophobie reprennent du poil de la bête un peu partout dans le monde. Ce n’est pas la fin de l’histoire prêchée depuis deux siècles par les tenants du libéralisme et du libre échangisme, et récemment reprise par Francis Fukuyama : c’est bel et bien l’histoire qui se répète !

C’est vrai que dans nos sociétés dites modernes et donneuses de leçons, au lieu de parler de démocratie, ne devrions-nous pas plutôt parler de ploutocratie, d’oligarchie, de technocratie, d’énarchie, voire d’économicratie crétine ? Enfin, parler de toute autre chose, de tout ce que l’on veut, mais pas de réelle démocratie. Même si c’est primordial, il ne suffit pas qu’il y ait processus électoral pour dire qu’il y a réellement démocratie. La démocratie est complexe, extrêmement complexe et comme toute les choses complexes facilement manipulable, de mille façons et, visiblement, certains ne s’en privent pas !

Certes, et j’en conviens, les choses vont mal, même très mal, mais cessez d’être des oiseaux de mauvais augure : 2050, 2012 ! Nous sommes d’accord sur le constat mais il faut dépasser ce constat, s’interroger sur tout, dire ce qui va et ce qui ne va pas, même surtout ce qui ne va pas, puis fonction de cette analyse proposer des solutions. En fait, la démocratie, les principes de la république et mêmes ceux d’Humanité, s’ils ont été découverts à l’époque de ce qu’on appelle l’Antiquité, ont mis pratiquement deux millénaires pour nous parvenir. Quant à l’école de la République, elle a à peine un siècle : un peu de patience ; et ne cessons pas de remettre l’ouvrage démocratique et républicain sur le métier au lieu de baisser les bras ! Personnellement, je crois aux principes d’humanité, à ceux de la République, comme à la démocratie. Regardez bien et vous verrez qu’il y a des éléments qui permettent de croire au progrès de l’humanité.

Ce n’est pas facile, et même pas évident du tout, mais nous devons tous savoir dire « NON » quand nous estimons que les choses ne vont pas ! Ceci, dans notre vie professionnelle comme dans notre vie de tous les jours, et quitte à en payer le prix, même le prix fort... et je sais de quoi je parle ! A notre manière nous devons tous être des « Denis Roberts » : être des emmerdeurs et des empêcheurs de tourner en rond quand les choses ne vont pas ! C’est à ce prix que l’humanité progressera !

Il y a l’Humain avec des « Principes », des principes philosophiques, ceux d’ontologie, de déontologie, d’éthique et d’altruisme, ou encore ceux de la République, ou celui de démocratie, qui les rejoignent ! Mais les choses sont allez rapidement, très rapidement, trop rapidement, c’est ainsi que nous avons sauté la case philosophie, que nous sommes passés de la pure croyance religieuse, d’une vérité soi-disant révélée par Dieu, à la croyance dans une vérité pure scientifique pourtant pur sophisme car la science pose autant de problèmes qu’elle en résout ; voire même beaucoup plus ! Ceci, cette évolution mal contrôlée, « scientiste », du « comment sans le pourquoi », véritable imposture intellectuelle, n’est pas sans poser de très graves problèmes ! Il nous faudra du temps pour digérer toute cette évolution, pou faire la part des choses : pour calmer cette fuite en avant économico technoscientiste ! Du temps pour mettre en conformité notre savoir et nos principes : ceux d’Humanité ! Les difficultés auxquelles nous sommes confronté sont avant tout de nature fondamentale ; c’est un vrai problème de savoir auquel nous sommes confrontés : de cohésion de notre savoir ! Nous avons un vrai problème de compréhension, de compréhension de la réalités, des réalités : un problème de paradigme ! En effet, il y a belle lurette que nous ne cherchons plus réellement à comprendre les choses, qu’esprit scientifique oblige, nous réduisons et manipulons tout ! Nous croulons sous un aveuglement paradigmatique exclusivement scientifique et même scientiste : la science pour la science ! Un paradigme désormais technoscientifique, qui, de plus en plus, participe de la réification de l‘être humain ; un être humain qui devient une chose comme une autre : manipulable au même titre qu’une autre ! Un aveuglement paradigmatique qui nie l’humain et les principes d’humanité, qui privilégie le quantitatif, le productivisme humain, au détriment du qualitatif humain !

C’est simple, on pourrait même dire simpliste, mais pour notre époque moderne au modernisme, celle du changement pour le changement, véritable paroxysme de modernité et plus simple modernité, la science est devenue générique de savoir et du « SAVOIR » et, il n’y aurait plus de « valeurs », comme d’ailleurs de « PRINCIPE », que de nature scientifique et technique ! Au diable l’ontologie, la déontologie, l’éthique et l’altruisme : tous ces acquits intellectuels humains ! Renvoyée aux calendes grecques et aux oubliettes de l’histoire la « métaphysique », cette « épistémologie » première, cette  première philosophie et interrogation sensée qui sortait l’humain de l’état de pure croyance. Une question se pose : sommes-nous plus intelligent avec notre pléthore de savoirs scientifiques et techniques ? Non, il semblerait que non ; il semblerait même que nous soyons toujours au fond de la caverne avec les ombres qui s’agitent car toujours aussi ignorant de l’humain ; voire même de plus en plus ignorant de l’humain et des principes d’humanité !

Pour être plus intelligents, il conviendrait de remettre le concept d‘ « Humanité » au centre de notre développement et non celui d’« humanisme »... d’un progrès scientifique et technique à tout prix et à n’importe quel prix !


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