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Commentaire de Voltaire

sur Et maintenant, au tour d'Allègre !


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Voltaire Voltaire 25 mai 2009 11:39

En se focalisant sur l’aspect « politicien » de cette éventuelle nomination, l’auteur passe à côté de l’essentiel.

La nomination de Mr Allègre pose t-elle un problème au PS ? Probablement pas. Il y a bien longtemps que Mr Allègre gène ce parti, qu’il a d’ailleurs quitté, et le PS doit se dire « bon débarras ». Mr Allègre n’a jamais été une personnalité « politique » du PS, un artisan de son idéologie ou de son projet de société. Il n’a pas valeur de symbole, sauf comme repoussoir pour les fonctionnaires de l’éducation nationale. Son passage au gouvernement du président de la république sera donc sans effet néfaste, car il ne sera pas perçu par l’opinion comme une trahison de celui qui a toujours été un franc-tireur à l’ego démesuré.

Mais le plus important n’est pas là.

Le plus important est le double signal qu’une telle nomination signifierait aux yeux des défenseurs de l’environnement et de la recherche.

Le premier point a été parfaitement décrit par Nicolas Hulot : une telle nomination serait un bras d’honneur aux scientifiques du GIEC qui ont eu le prix Nobel, collectivement, pour leurs travaux sur le climat. Non pas parce que Mr Allègre ne puisse pas avoir un point de vue sceptique vis à vis d’une cause humaine sur le réchauffement climatique, mais parce qu’une telle nomination signifierait que le gouvernement de la France est sceptique vis à vis de cet effet, et qu’il est donc inutile de prendre des mesures pour le contrer.

Le second point a été lui explicité par François Bayrou : nommer Claude Allègre ministre de l’industrie et de la recherche, et donc disjoindre le lien qui existe entre enseignement supérieur, recherche et innovation en instaurant un lien unique entre industrie et recherche, ce serait signifier une mise sous tutelle de la recherche sous la rentabilité économique (chose que ni les US ni le Japon n’a jamais fait, contrairement à ce que prétend Mr Allègre).

On le voit, ce n’est pas l’aspect politicien qui importe, mais le signal politique d’une telle nomination en ce qu’il implique en matière de politique environnementale et de recherche de la part de la France. Et, de façon complémentaire, le signal qui serait envoyé aux communautés de la recherche et de l’environnement. En matière de politique publique, une telle nomination sonnerait le glas d’un processus de Grenelle déjà menacé, et la find e toute possibilité de réforme de notre système d’enseignement supérieur et de recherche en raison de la révolte de l’ensemble de la communauté scientifique déjà méprisée par la Présidence de la République


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