Les États du Moi
Berne s’est rendu compte dans sa pratique que dans certains contextes,
ses patients agissaient comme le faisait l’un de leurs parents, sans
avoir toujours conscience de l’origine de ces comportements, ainsi que
des émotions et manières de penser qui y étaient associées. A d’autres
moments, des résurgences des comportements issus de l’enfance de ses
patients se reproduisaient, également avec les affects et les états
d’esprits d’alors.
Il décrit un de ses patients, Mr Segundo, un avocat, dont le rapport à l’argent était de trois types[3] :
« Dans son activité d’homme de loi,
et dans ses opérations financières, il montrait une épreuve de la
réalité très sûre ». « [Il] maniait de grosses sommes d’argent avec
l’assurance, le jugement et le bonheur d’un banquier et il était prêt à
dépenser de l’argent pour en gagner. »
A d’autres moments, il « rêvait de
tout prodiguer pour le bien public. » Il « imitait effectivement la
conduite et l’état d’esprit de son père lors de ses activités de
bienfaisance. »
En outre, il lui arrivait de voler
« des chewing-gums et d’autres babioles dans les grands magasins. » Et
il le faisait avec « la même attitude désinvolte et la même technique
avec lesquelles il volait des chewing-gums étant enfant. »
Berne a défini un État du Moi comme un « système cohérent de pensées,
d’émotions, et de comportements associés »[4]. Du point de vue de la
structure de la personne, il distingue trois types d’États du Moi[5] :
Le Parent correspond aux pensées,
émotions, et comportements d’une personne qu’elle a fait siens par
imitation de figures parentales ou éducatives marquantes.
L’Adulte caractérise les émotions, pensées et comportements qui sont congruents avec la réalité de l’ici et maintenant.
L’Enfant correspond aux pensées, émotions, et comportements qui sont une reviviscence de notre propre enfance.
Dans l’exemple de Mr Segundo, les trois types de rapport à l’argent étaient respectivement Adulte, Parent, et Enfant.
Article détaillé : États du Moi.