A l’heure de la crise économique la plus sévère que l’on ait connu, c’est dingue qu’il y ait encore des gens pour ne pas voir avec évidence, alors que des milliers de personnes se font licencier, que les causes du chomage sont économiques, et non liées à l’immigration.
Mais il faut bien trouver des justifications à sa xénophobie n’est-ce pas ? Et quelle meilleure justification que d’expliquer que ces immigrants seraient les grands responsables d’un fléau majeur dans notre pays qu’est le chomage ?
Et puis c’est si simpliste de se dire que forcément une personne qui occupe un emploi prend forcément la place d’autres personnes.
Ce simplisme, cache deux idées plutôt complexes.
Pour prendre la place de quelqu’un, il faudrait que ces emplois soient donc limités en nombre, et donc en l’occurence que la limite soit atteinte. Ce qui est évidemment totalement absurde. Cela poserait nottament de sacrés problèmes pour les milliers de jeunes qui arrivent sur le marché du travail chaque année ;)
Et cela sous-entend que la personne qui occupe actuellement l’emploi usurpe en fait sa place. Et là cela soulève tout un tas de questions et tout un tas de problèmes, notamment celui de l’égalité des droits. Car sous quel prétexte une personne devrait avoir plus le droit que quelqu’un d’autre d’occuper tel ou tel emploi ?
On nous dit : « les immigrés », mais quels immigrés ? les immigrés clandestins ? les immigrés légaux ? s’ils vivent depuis 20 ans en France cela change quelque chose ? et qu’en est-il de leurs enfants nés en France ? cela doit s’appliquer aux nouveaux immigrés ou à tous les immigrés actuellement en France, dans ce cas il faut remonter à combien de générations ? Et la priorité de la nationalité serait primordiale sur la compétence ou l’inverse ?
On s’apperçoit que la question est complexe car évidemment cela se heurte à tout un tas de lois et de libertés fondamentales.
On se heurte déjà à la base au droit fondamental qui interdit la discrimination à l’emploi.
Si on parle d’immigrés clandestins, le souci, c’est qu’ils sont clandestins, donc qu’ils travaillent dans l’illégalité on ne le contrôle pas. Et tout un tas de moyens sont déjà mis en place pour lutter contre le travail clandestin, que faudrait-il faire de plus ?
Si cela s’applique aux immigrés qui sont en France depuis 20 ans, cela crée donc une inégalité durable, créant ainsi des citoyens de seconde zone, qui, à cause de leur nationalité, seraient contraints à subir en priorité par rapport à tous les autres la précarité due au chomage de masse. On se heurte là encore une fois à un certain nombre de droits fondamentaux, avec toutes les conséquences que l’on peut imaginer, car créer une population de seconde zone, fortement précarisée uniquement à cause d’une loi qui leur retirerait des droits, je sais pas où cela peut mener mais certainement pas à une paix durable et un bonheur commun ça j’en suis sur. Et à partir du moment où on accepte que la loi crée de telles inégalités, où cela peut mener ?
Si cela ne s’applique pas sur plusieurs générations, comment expliquer que l’immigré fils ait plus de droit que l’immigré père ? C’est simplement parce qu’il est né en France ?
Si cela s’applique sur plusieurs générations, alors c’est que vous sous entendez retirer l’obtention automatique de la nationalité pour les enfants nés en France ? Mais dans ce cas, qu’en est-il de tous les enfants d’immigrés que nous sommes ? Cela s’applique sur combien de générations ?