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Commentaire de HappyPeng

sur La destruction perverse de l'École en deux images : un dessin de Chaunu dans Ouest-France


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HappyPeng 28 mai 2009 03:02

Dans le cas d’un fait public réalisé par un enseignant dans le cadre de ses fonctions, comme une sanction ou une notation, il on appelle ça un recours auprès de la hiérarchie. Dans le cas où l’on suspecterait un abus d’un professeur, comme de la violence verbale ou physique, il s’agit d’une plainte.

Le mot « délation » ne peut être utilisé que lorsque l’on rapporte aux autorités un fait, réel ou imaginaire, qui ne nous concerne aucunement, dans le but de nuire à quelqu’un ou d’en retirer un bénéfice. Cette délation peut-être anonyme ou non, cela n’est pas un critère.

En l’occurence, les élèves étant directement concernés, il s’agit de recours ou de plaintes auprès de la hiérarchie. Elles ne sont pas anonymes au sens où elles parviennent signées des parents au rectorat. Ce n’est que leur forme archivée qui est rendue anonyme.

La nécessité de rendre anonyme ces archives est évidente : il s’agit d’éviter qu’un différend entre un élève et un professeur n’entraîne par la suite une réaction de solidarité des autres professeurs, au détriment de l’élève, et quelque soit la conclusion du rectorat.

J’illustrerai ceci par un exemple bien moins grave mais que j’ai l’avantage d’avoir moi-même vécu. Après un stage en entreprise d’une semaine en 3ème, j’ai inclu dans mon rapport, rendu aux professeurs de technologie et de français, un passage, d’ailleurs fort argumenté, où j’expliquais préférer la vie en entreprise à celle du collège. Le professeur de technologie m’a mis la meilleure note. Le professeur de français a mis une note exécrable et s’est répandu en commentaires outrés sur ma vision prétenduement fausse du collège, de l’entreprise, du travail, bref, de la vie en général.

Au conseil de classe, une professeur de biologie, qui n’avait à voir ni avec le stage, ni avec la notation du rapport, mais ayant eu vent de l’affaire par ses collègues, hurle au traitement inadmissible du corps enseignant et demande des sanctions. Le résultat sera l’interdiction des récompenses, que les notes justifiaient pourtant amplement, et un commentaire négatif de la principale sur le bulletin. La liberté d’opinion ne s’enseigne pas au collège de la République.

La leçon de cette affaire, heureusement sans conséquences puisqu’il s’agissait du collège, est que la solidarité du corps enseignant est sans limites. Oter le nom des élèves dans ces archives du rectorat est donc une simple mesure de justice et de bon sens.


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