Pour une première incursion dans la campagne 2007 via le net, j’avoue avoir été bluffé, et ce par des choses très différentes.

Premièrement, sur la forme, par la durée de l’interview, sa qualité, mais aussi et surtout par sa présentation, avec un découpage thématique permettant au curieux de s’approprier le contenu à sa main. Tellement bluffant que j’ai tout visionné, avec un confort rarement atteint : sur deux jours, aux moments qui me convenaient.

Ensuite, sur le fond. Je ne comprendrai jamais l’intérêt des questions du genre « êtes vous pour ou contre untel », ou « êtes vous pour ou contre telle mesure », tout un chacun change, évolue, modifie ses positions, ses perceptions, que ce soit au gré des enjeux, des informations dont il dispose, du contexte, des changements personnels... Et c’est tant mieux. Par contre, il est rare (en tout cas en ce qui me concerne) que l’on puisse accéder, sans doute très partiellement et très superficiellement, mais oh combien davantage que par le biais d’autres médias, à la façon de réfléchir, d’analyser les problèmes, de leur chercher une ou des solutions, à la façon dont un acteur politique construit sa représentation du monde, et aux chemins qu’il emprunte pour tenter de l’améliorer. Et c’est bien l’impression que j’ai après avoir visionné toute l’interview. Celle d’avoir compris, bien plus qu’avant, ce que veut Bayrou, non pas en faisant l’inventaire des mesures qu’il avance, mais en essayant de comprendre ses raisonnements et sa façon de penser.

Sur l’acteur politique, je resterai plutôt en accord avec beaucoup de ses analyses, et parfois également bluffé (sa réponse sur DAVSI, sa vision de la politique d’éducation), même si certains thèmes sont clairement moins maîtrisés, et les réponses apportées ne me satisfont pas (exemple l’insécurité, et c’est à la limite tout à l’honneur de Bayrou, c’est un non thème ; plus ennuyeux, la politique énergétique et l’écologie, car si je partage l’analyse, les propositions elles me font penser à la quadrocissiocapilarité).

Bref, chapeau aux auteurs, chapeau à Bayrou ,et j’attends la suite avec impatience.