J’adore le comique Dieudonné, y compris dans son humour le plus provoquant, lorsqu’il se moque de tout le monde, juifs, arabes, français, noirs et autres (son spectacle « Mes excuses » est pour moi un chef-d’oeuvre), comme pouvaient le faire, en leur temps, bien que dans un autre style, Les Nuls ou Les Inconnus.

Je soutiens entièrement sa démarche consistant à dénoncer les traitements inéquitables dont font l’objet le sort du peuple noir pendant la traite des noirs, et celui du peuple juif pendant l’holocauste. Dieudonné n’est jamais aussi bon que lorsqu’il est « humoriste engagé », et engagé pour une cause bien peu défendue, celle du peuple noir.

Je reste plus réservé sur son engagement en politique, même si je respecte son « anti-sionisme » qui peut se défendre politiquement : certains juifs, y compris des israéliens, y compris des « ultra-ordothoxes » (comme ceux à qui Dieudonné a été le seul, en France, à offrir une tribune), étant eux-mêmes critiques sur la politique actuelle d’Israêl, voir le principe même d’un état d’Israêl.

Par contre, je m’inquiète de son alliance de circonstance avec des groupsucules issus des banlieux (La banlieue s’exprime, la désormais dissoute Tribu K...) ou des milieux musulmans, voire islamistes (PMF, Yahia Gouasmi...), toute cette « mouvance » un peu inquiétante d’illuminés de tout bord qui incitent eux, clairement, à la violence et à la haine, et versant dans l’antisémitisme et le négationisme ; bref, lorsqu’il se rapproche de gens qui, manifestement, sont dénués du moindre sens de l’humour.

Cette dérive me semble toucher à l’absurde lorsqu’elle conduit un Dieudonné à s’allier avec des fondamentalistes musulmans arabes, alors que les arabes ont été les plus impitoyables négriers de l’histoire du continent africain, et ne s’en sont, eux, jamais repentis. 

Son parcours politique, de même que la liste de ses soutiens politiques, démontrent par ailleurs les liens plus étroits que l’on croit qui existent entre l’extrême gauche et l’extrême droite (notamment en matière d’antisémitisme et d’anticapitalisme), et qui mériteraient d’être analysés plus en profondeur. Disons pour le bon mot que faire une liste anti-sioniste n’est ni plus ni moins absurde qu’un parti anticapitaliste.