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Commentaire de Paradisial

sur Un référendum réservé aux musulmans !


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Paradisial Paradisial 6 juin 2009 12:50

Voilà une explication que j’avais par le passé écrite détaillant le parcours de Mohammad Amine Al Husseini. Vous y trouverez des éclaircissement par rapport aux questions que votre invitation laisse s’échapper.

Libre à tout un chacun de de forger à son issue les compréhensions qui écloront dans son esprit.

Salut.


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Muhammad Amin al Husseini n’était pas un nazi. Muhammad Amin al Husseini s’était servi des nazis comme les nazis s’étaient servis de lui. Pas la peine de nous renvoyer vers les sites exposant ses photos, on les connait, je les ai déjà visités.

Que de vérités trop tronquées au sujet du fameux Muhammad Amin al Husseini.

Quand on se réfère à des faits passés, faudrait pas être tenté de les exploiter en dehors de leur cadre historique.

1- le terme mufti est dérivé de la racine trilitère le verbe « Afta » qui signifie : exprimer un avis (une fatwa) ou prodiguer un conseil (nasihah). Le mufti est celui qui donne un avis ou un conseil. Nous pourrons dire - à titre anecdotique et étymologique que : Bush est entouré de très malveillants moufti (conseillés). En matière de théologie : La fatwa (l’avis ou point de vue) ne fait pas office de loi, et le mufti (le consultant ou le jurisconsulte) ne fait pas office d’un prescripteur de lois. Face une problématique (ichkal) donnée, plusieurs mufti peuvent livrer différentes fatwa (avis), parfois opposées.

Le mufti ce n’est qu’un jurisconsulte, le titre de mufti de telle ou telle « république » n’est qu’un titre honorifique donné à homme qui supervise une institution spécialisée dans l’ijtihad théologique.

L’avis d’un mufti n’engage pas ceux à qui il s’adresse (il peut y avoir plusieurs avis alternatifs face à une question donnée), et le grand mufti d’une « république » (ou d’une ville) ne peut représenter les musulmans de l’Etat (ou la ville) dont il dépend, ni les musulmans du monde entier, ni l’Islam. Les musulmans n’ont pas de clergés, ni un vatican, et tant mieux : aucun fou ou illuminé ne saura parler au nom de tous les musulmans, ou au nom de l’Islam.

Le titre de grand mufti n’existe pas dans tous les pays musulmans, et n’exista pas tout au long de l’histoire musulmane.

2- l’attitude du grand mufti de Jérusalem il faudrait l’analyser sous la lueur des spécificités historiques de l’époque, trop marquée par le choc armé entre les deux axes Allemagne*Italie*Japon # Royaume-Uni*Etats-Unis*France, par la colonisation des pays arabo-musulmans principalement par les britanniques et les français, par l’occupation de la Palestine par la Grande Bretagne, et l’entrée du Sionisme dans sa phase active (notamment à l’issue de la promesse de Belfort) ;

3- à l’image de Charles de Gaulle qui chercha soutien auprès des britanniques et des américains contre l’occupant allemand, le grand mufti de jérusalem chercha soutien auprès des allemands contre l’occupant anglais et contre l’entreprise sioniste avérée. Je ne tiens pas à faire de comparaisons quelconques entre les deux hommes, mais que dire ?! Malgré la réputation très mauvaise des allemands (dont les alliés italiens sévissaient de la pire des manières contre des musulmans, non loin, en Lybie), Muhammad Amin al Husseini appliqua le fameux adage (c’était une période de guerres) : l’ennemi de mon ennemi est mon ami. L’ennemi désigné dans ladite époque était double : le colonialiste britannique, et celui sioniste s’y suppléant (please, ne faisons pas d’amalgames entre sionisme, judaïsme et judaïté). Les allemands de leur côté appliquait la fameuse règle : la victime de mon ennemi je peux m’en servir pour la retourner contre celui-ci.

4- Muhammad Amin al Husseini était très actif contre l’occupation britannique non seulement en Palestine, mais dans tout le Moyen-Orient : en Irak (il y instigua la révolte contre les anglais, celle de Aâli Rachid Al-Kilani), en Syrie, au Liban, en Egypte, au Soudan, à Oman, en Jordanie ..... Ses contacts allemands permirent d’armer plusieurs fronts des résistances locales en ces pays.

5- Muhammad Amin al Husseini passa un temps en France avant la deuxième guerre mondiale (malgré son passé de militant soutenu par l’Allemagne), où il s’installa entre 1937-39, et où son activisme anti-britannique fut très toléré par les français jusqu’à ce que s’annoncent les prémices de la guerre, et que les autorités françaises décident enfin de mettre la main dessus : il s’échappa et alla se réfugier en Irak, où il participa dans la révolution de Aâli Rachid Al-Kilani en 1941 (contre les britanniques).

(Les médias français omettent de préciser cela / pourquoi ?! / 1937-39 Vichy n’existait pas)

6- durant la deuxième guerre il se déplaça clandestinement entre plusieurs pays européens : il tenait à profiter des clivages entre belligérants pour tenter de débouter les britanniques du moyen-orient ;

7- il quitta Berlin juste quelques temps avant la chutte, et fut arrêté en France. Muhammad Amin al Husseini ne passa que deux jours en prison. Il fut libéré et installé au sud de Paris. Quand sa présence dans la capitale française fut ébruitée, ils fut réclamé par les américains, les britanniques et les sionistes de Palestine, il fut placé en résidence surveillée (dans sa propre demeure). Les autorités françaises refusèrent durant un certain laps de temps leurs demandes d’extradition : Muhammad Amin al Husseini était rentré malgré lui dans les jeux de pression ayant opposé après la seconde guerre Paris-Londres-Washington.

8- En 1947, Muhammad Amin al Husseini parvint "à s’échapper de la vigilance des autorités françaises" : il quitta la France vers le Caire, par avion, via ORLY, sous une fausse-identité, grâce au passeport de son ami le Docteur Ma’rouf Ad-Douwalibi, par interversion de leurs photos respectives (s’est-il vraiment échappé ?!!).

(Les médias français omettent de préciser cela / pourquoi ?! / 1947 il n’y avait plus Vichy)

9- En 1947, Muhammad Amin al Husseini s’installa au Caire non pas grâce aux frères-musulmans, mais fut hébergé par le Sultan en personne, ce qui lui permit de vivre en Egypte publiquement (et non clandestinement).

10- ......

11- Muhammad Amin al Husseini décède en 1974.


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