Ode à la Poule d’Eau
Cher Armand,
Je puis bien comprendre votre regard, avec cet « oeil du temps » (ou rivé sur le temps), plus fasciné par les empreintes des Hommes laissées dans l’Histoire, sur ses immémoriaux empans et ou à travers ses vestiges et reliques encore vivants.
Mon oeil de ce côté là n’est pas encore assez bien mature que le votre. Pour autant, concernant la nature, je puis vous dire que mon regard ne tend plus seulement vers l’exultation banale et ordinaire, mais vers l’exaltation sage et réfléchie, émanant tant du coeur que de l’esprit. Dès lors, partout où il se pose, il parvient à cerner l’empreinte divine dans la création.
Un jour de Ramadan, alors que
j’attendais le crépuscule au parc de Vincennes, j’avais larmoyé - délicieusement
- en admirant de très très près une poule d’eau plongeant au fond du lac, se
nourrissant de feuilles décomposées.
Son plumage très noir me permettait d’admirer à chaque moment où elle faisait surface les gouttes d’eau glissant sur son pennage comme des gouttes de mercure fileraient sur une lisse surface de marbre (j’en avais cassé des thermomètres étant enfant). Et dès qu’elle replongeait dans sa quête, je la remarquais évoluer admirablement dans l’eau, enchâssée dans une étonnante combinaison d’air, taillée sur mesure, qui la maintenait hermétiquement isolée de son milieu aqueux.
Je ne m’étais jamais par le passé soucié de savoir ce que mangeaient les poules d’eau ; mais cette fois-ci je remarquais que c’étaient des feuilles d’arbres, décomposées (par l’effet catalyseur d’une eau verdâtre, riche d’algues, de champignons et de bactéries).
Cette alternance de vues m’interloqua : comment un animal pareil, aussi banal puisse-t-il être (c’est loin d’être le cas), voué à évoluer dans les cieux, en était-il parvenu à se doter de moyens lui permettant d’évoluer également sous l’eau ? Comment pouvait-il s’acquérir et développer par lui-même tout un attirail de moyens pour faire l’aviateur et le sous-marinier en même temps ?!!
Je ne cessais de méditer l’état de cet être si habile et fragile, qui barbotait splendidement dans l’eau tout en m’ignorant.
Tous ses traits qui s’exhibaient devant mon regard un instant nonchalant me paraissaient cette fois-ci pleins d’ingéniosités, simples et complexes à la fois.
Cette simple poule d’eau oh combien elle narguait mon intelligence.
De quelle école des mines pouvait-elle être diplômée ? pour en sortir ainsi, si douée et narquoise ?! bravant avec sa complexe simplicité la simplicité complexe et arrogante de l’Homme ?!!
De toute évidence, elle ne pouvait se doter d’elle-même d’autant d’attributs, par son simple désir et volonté.
L’Homme n’a pas pénétré l’espace et exploré les profondeurs des océans parce qu’il l’ait simplement désiré. Il lui a fallut évoluer tout au long d’une lente histoire cognitive et empirique (jonchée de sang, d’embûches et d’échecs) pour pouvoir y parvenir, de façon consciente et volontaire.
Mais cet animal là, oh que non. Personne d’ailleurs n’aurait pu le tenir au courant que l’air peut transporter des corps, même pas les feuilles d’arbres, pour songer à le conquérir.
Dans son espèce il n’y eut pas des savants. Et son cerveau n’est pas à même de cerner la moindre notion élémentaire d’une quelconque discipline scientifique.
Une poule ordinaire ce n’est pas parce qu’on lui jetterait des graines dans un lac qu’elle irait les picorer dans l’eau, comme un poisson perroquet ! Plutôt mourir de faim que noyée.
On ne plonge pas dans l’eau quand on est inapte physiquement à y évoluer dès le premier instant ; même l’homme ne fait pas cela.
Etc, etc, etc.....
Tout en continuant à admirer cette fameuse poule, je sentis brusquement une délicieuse larme s’écouler par dessus ma joue : j’étais en train de voir les empreintes de Dieu dans sa création. J’avais pas besoin de voir Dieu ; ses empreintes étaient là, devant moi. Vint alors une seconde larme, puis une troisième... (je n’avais pas fait le décompte)
Mon regard cette fois-ci n’était pas fade, ni nonchalant.
Aujourd’hui, C’est avec ce regard là que j’essaie d’apprendre de mieux en mieux à observer tout ce qui m’entoure.
Désormais partout j’essaie de scruter les empreintes de Dieu : dans la nature, mais aussi chez les Hommes, dans leurs visages, dans leurs différences, et dans leurs richesses.
Toutes les oeuvres mortes de l’Homme attirent relativement peu mon attention face aux chefs-d’œuvre vivants et morts du Créateur.
La planète est une Sacrée Médina. Notre regard pourrait nous la montrer fade de l’extérieur. Si notre esprit y pénètre, tous nos sens ne peuvent que s’enivrer de ses riches facettes et de ses multiples beautés.
Tout comme le riyade peut se retrouver enchâssé dans la ville, il est des riyades qui sont nichés dans les coeurs, qu’aller vers la nature permet de désencastrer.
Comme le dirait un autre Majnun : ne nous confondez pas, nous autres, fous de la nature.
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