@ RL
Si vous permettez que je vous reprenne sur un point particulier, sans mauvaise intention, mais avec au contraire l’idée de vous conforter. En fait, M. Reboul n’est pas partisan d’un régime du type de « La république » de Platon, car il n’est pas partisan d’un régime aristocratique (littéralement, « le gouvernement des meilleurs »). Les aristocrates sont des personnes pénétrées de leur importance mais qui se veulent aussi d’une essence et de mérites supérieurs. Beaucoup de nos oligarques seraient, parait-il, sans forfanterie sur leurs capacités réelles, mais ceci ne les empêche pas d’être méprisants. Ce sont des oligarques, et, comme le dit Aristote, ils diffèrent des aristocrates parcequ’ils servent leurs propres intérêts et non pas celui de tous.
La vertu aristocratique, c’est l’orgueil et l’excellence, c’est ce qui fait d’ailleurs que cette classe sociale donnait à sa grande époque de grands soldats ou des hommes de grande culture, ce qui les différencie beaucoup des oligarques actuels (c’est ce que vous avez bien perçu dans vos dernières lignes de commentaire). L’oligarque n’a pas à être fier de son excellence, mais de son statut social et de sa richesse.
On peut défendre un régime aristocratique comme meilleur ou moins imparfait que la démocratie, mais, je pose la question aussi à Sylvain Reboul, comment eut-on défendre une oligarchie ? Ce régime, que j’ai l’impression nette que vous légitimez, n’a rien pour lui.
Je ne sais pas si Mr Reboul connait cette distinction entre oligarchie et aristocratie. Une aristocratie ne peut tenir que si on considère qu’elle met ses idées fondatrices en accord avec la pratique. En 1789, la haute noblesse était perçue comme une classe de parasites qui était devenue inutile, supplantée par la monarchie. Une leçon à méditer...