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Commentaire de Ch’ti

sur Baby-boomers : les nouveaux boucs émissaires à la mode


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Ch’ti (---.---.85.181) 6 novembre 2006 19:27

Génération 68, ça veut dire quoi ? Il y avait avant 68 pour ceux qui comme moi sont nés immédiatement après la guerre et après 68. Dans le Nord, dans la région des mines plus précisément avant 68 : Habitations vétustes, pas d’eau courante aux début des années 50, à l’école à l’âge de 8-9 ans, chaque matin on faisait le point des dernières nouvelles de la guerre d’Algérie entendu à la radio, car chacun de nous avait un frère, un cousin qui avait été appelé là-bas (sous-peine d’être déserteur), pour défendre on ne savait quoi dans un pays que l’on avaient vu sur la carte à l’école. De temps en temps l’un revenait mort, certains sans ses « couilles » (c’était la grande mode en ce temps par là). Bref une bonne ambiance de fête pour des gamins de cet âge. Le Lycée, 44 heures de cours par semaine, nous n’avions que le dimanche et le jeudi après-midi (si on n’était pas collé) Un peu plus tard, l’amour : la pilule n’existait pas, alors comme dirait Annie Cordy « j’voudrai bien, mais j’peux point » ceci pour répondre à certains qui parlait d’amour libre sans sida. Sinon, le préservatif ? A peine connu, en pharmacie et en rasant les murs. Si la copine « tombait » enceinte, point d’avortement, c’était la mairie directement et quitter l’école pour travailler et nourrir sa famille. Certes le boulot ne manquait pas, mais il ne fallait pas compter sur une paye qui permette d’acheter une voiture, tout juste de se loger, s’habiller et manger et en faisant 45 H par semaine. La chose de bien qu’il y avait c’était l’espoir que plus tard avec les progrès technologiques, tout serait plus facile et iraient de mieux en mieux. Lorsque la guerre d’Algérie a fini, on y a crû, après tout, c’était normal que ces gens veuillent leur indépendance que l’on nous disait, on a rien à foutre chez eux (nous étions dans le Nord avec beaucoup de municipalités communistes qui soutenaient le FLN). Puis Mai 68 a eu lieu, les salaires ont doublés sur un mois, mais les prix ont triplés 2 mois plus tard. Il y a eu la pilule , la révolution sexuelle et tout le machin (j’abrège). Ceux qui nous gouvernent ont préféré faire venir de la main d’oeuvre étrangère, plutôt que investir dans des machines. Plus tard, un économiste a eu une idée « géniale » : « si les travailleurs immigrés faisaient venir leurs familles ici, ils dépenseraient l’argent chez nous au lieu de l’envoyer là-bas ». On avait ouvert la boîte de pandore, on connaît la suite. Georges Marchais lui-même en visitant l’usine Renault de Douai a reconnu qu’il aurait fallu mettre des robots au lieu de faire venir de la main- d’oeuvre étrangère. Puis, la main d’oeuvre immigré jusque là exploitée, s’est rapidement syndiqué et a exigé des salaires identiques (ce qui est normal) on a dû mettre des robots quand même pour être compétitif, mais en retard sur les japonais. A partir de là, le chômage a commencer et c’était après 68. Depuis, ça a continué... Comme disait la chanson.


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