Le danger est d’accepter cette politique du mensonge et de la considérer comme normale. Un risque d’autant plus grand que le mensonge est devenu, de nos jours, de plus en plus subtil. Le mensonge engendre, non pas la révolte des citoyens, mais leur désabusement.
Quand on parle de la malhonnêteté intellectuelle des politiciens, on fait surtout référence à leurs promesses électorales non tenues. Pourtant, ceux qui suivent de près les élus savent que le mensonge en politique n’est pas réservé seulement aux campagnes électorales. Il est quotidien et se glisse dans les conférences de presse, les discours, les communiqués.
Au palmarès des mensonges en politique, ceux portant sur l’unité du parti arrivent au premier rang. C’est l’apparence de franchise qui compte. Cependant, l’apparence de loyauté prime, car elle trône au sommet de ce milieu détraqué.
Le mensonge a gangrené le milieu politique jusque dans ses moindres replis.
« La morale n’a rien à voir dans ce domaine. Le mensonge fait partie du jeu politique ; c’est une arme dont il faut savoir user intelligemment, sous peine d’être exclu du jeu », écrit l’économiste français Pierre Lenain, émule de Machiavel.