Les chances de Bayrou d’être au second tour de la présidentielle sont
et ont toujours été très minces. Même en supposant qu’il fasse un sans
faute, pour ça il faudrait aussi que le bilan de Sarkozy soit vraiment
calamiteux et que la déliquescence du PS s’accentue encore...
Mais vous avez raison, tirer des leçons définitives d’un scrutin comme
celui-ci est une mauvaise idée. D’autant plus qu’on a déjà vu un
homme isolé, usé, discrédité, réussir à être élu président : il
s’appelait Jacques Chirac. Tout est une question de contexte politique.
Cela dit, même si les européennes n’ont pas compromis les chances de
Bayrou, elles ont à mon avis mis en lumière une faiblesse considérable
: c’est qu’il est peu, et mal, entouré.
Je pense notamment à Jean-François Kahn, ce personnage bouillant et
excessif qui est en quelque sorte devenu le « maître à penser » de Bayrou
depuis qu’il a adhéré au Modem. La violence du propos dans le livre
« Abus de pouvoir », les attaques répétées conte les médias et les
sondages : tout cela porte sa marque. (Le voilà maintenant qui feint
de s’émouvoir de l’échange avec DCB, lui qui s’était pourtant abaissé
au niveau d’un Frédéric Lefebvre en mettant en doute la santé mentale
de Sarkozy)
Dans le contexte d’une campagne courte et peu médiatisée, ces propos
ont complètement occulté le programme européen du Modem (intéressant
bien que manquant peut-être d’ambition) et sans doute convaincu
beaucoup de sympathisants de rester chez eux...
Si Bayrou veut encore un avenir, il devra plus et mieux écouter tous ceux qui le soutiennent.