Je n’avais pas vu votre réponse, j’espère que vous lirez la mienne qui intervient certes un peu tard, veuillez m’en excuser.
« Le communisme porte la violence en lui. Toute idéologie qui « change la vie » de façon brusque la porte »
Certes, vous n’avez pas tort. Ceci étant, et au contraire des aspirations nationalistes somme toute bien légitimes que vous mentionnez, cette idéologie (le communsime) qui tend à « changer la vie » tend à désamorcer le nationalisme en faisant entre autres, et à juste titre, de celui-ci l’une des causes de la misère des peuples. Le nationalisme poussant forcément au dénigrement de l’autre pour des raisons frontalières ou culturelles, incite au repli et à l’autofascination. (j’insiste sur le forcément, car ce qui au commencement pourrait s’identifier à un simple esprit indépendantiste, vire bien souvent, trop souvent, au mépris de l’autre)
"Je pourrais bien vous répondre que le Nazisme est un exemple de dévoiement du message de deux idéologies :
Le pangermanisme, idée tout à fait en accord avec le droit des
peuples à disposer d’eux-mêmes, qui vise à réunir tout les allemands.
Le pangermanisme en soi n’était pas plus mauvais qu’un autre
nationalisme (on dit beaucoup de mal du nationalisme, parce qu’un
nationalisme exacerbé a profondément meurtri la France de 1914, mais on
est en passe de découvrir ce que peut faire un manque de nationalisme à
la France de 2009)."
Si ce n’est que le pangermanisme ne relève pas du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes mais du « devoir d’unification » de peuples germanophones, devoir imposé par une certaine élite, notamment universitaire, qui dès 1817 et la « Wartburgfest » (suite à la victoire sur Napoléon à Leipzig en 1813) a cherché à rétablir une certaine idée du Heiliges Römisches Reich Deutscher Nation. Cette idée ne correspondait pas à un droit, ni à une quelconque émancipation, elle tendait à faire prévaloir les droits de ce que lesdites élites appelaient en ces temps « nation », à savoir les différentes régions à domination germanique. Le pangermanisme que vous citez n’est en aucun cas un « indépendantisme », ou une aspiration à la liberté, terme bien souvent galvaudé, il est un éloge à l’unité de peuplades bien différentes qui sous couvert de langue (et dans un moindre registre traditions) commune(s) trouvèrent un terrain d’entente pour s’auto-glorifier. Les germes du nazisme se trouvent également dans le romantisme tardif, je vous conseille à ce propos les écrits de Viktor Klemperer, notamment Lingua Tretii Imperii.
"Et le fascisme ? Dans le fond, il ressemble pas mal au communisme,
dans la mesure ou il affirme la primauté du groupe sur l’individu.«
La primauté du groupe sur l’individu... Vaste sujet. Les définitions de »groupe" sont en elles-mêmes délicates, je resterais donc prudent. A la gauche de la gauche, le groupe est universel. Il n’est de fait un groupe que lorsque d’autres groupes s’y opposent. Concernant le nationalisme les groupes sont délimités par le groupe lui-même, dans le sens où lui même décide que les autres en sont par nature distincts
Je ne suis en outre pas convaincu qu’il faille que l’indvidu prévale en permanence. Le cas échéant, des sociétés telles que celles que l’on peut observer aux USA, où la liberté totale de l’individu pousse au dénigrement pur et simple d’autrui, où des réseaux élitistes se forment du fait de précédentes réussites, réseaux qui réduisent justement à néant la liberté individuelle, de telles sociétés disais-je donc font figure d’exemple. A ne pas suivre selon mon bien insignifiant jugement.
« Citez moi un seul exemple de société communiste (à votre sens de ce mot) qui soit sortie des urnes et soit démocratique. »
Sortie des urnes, jamais, même si Chàvez peut faire office d’exemple, dans cette direction. Qui mieux que lui est parvenu à répartir de facon relativement équitable les recettes engendées par son pays ? Le taux d’alphabétisation est au Vénézuéla très élevé, de l’ordre de 95%, soit équivalent à la France, et les soins hospitaliers sont soit gratuits, soit risibles. Il y a certes des problèmes, tels la liberté de la presse, regrettable évidemment, mais cette liberté ci finira également par s’imposer.