@ Denis Robert :

Tout à fait d’accord avec le sens global des messages ci-desus, et probablement ci dessous  !

Egalement un grand merci pour vos enquêtes : j’ai d’ailleurs mis deux de vos livres sur ma liste de cadeaux d’anniversaire (re  )

Quelques points dans le désordre.

Sur le fond : il me semble évident que le « système » tente de se défendre et applique le viel adage « la meilleure défense est l’attaque ». Vous avez eu le seul tord de révéler le fonctionnement de certaines mécaniques discrètes qui sous-tendent nos sociétés. C’est bien sur insupportable pour un monde qui vit heureux parce que caché.

Comme je le disais plus tôt en réponse à un autre article : curieux monde d’ailleurs, où l’on préfère harceler ceux qui tirent les sonnettes d’alarme, plutôt que ceux qui détournent des sommes colossales. Car oui, les sommes détournées sont colossales !

Je ne comprends pas que l’on passe par pertes et profits (profits surout pour certains d’ailleurs) les rétrocommission sur les frégates de Taiwan sous le vague prétexte d’un secret défense... Je ne comprends pas que l’on décourage des juges comme Halphen ou Eva Joly de travailler à réduire la corruption, qui représente selon certains auteurs jusqu’a 10/15% des commandes publiques.

Dans le même temps, on nous affirme que les caisses sont vides - pas toutes les caisses visiblement - et les aides sociales diminuent, la sécurité sociale bat de l’aile, la solidarité est mise à rude épreuce... Quelle étrangeté, non ? De plus, il faut savoir ce que représentent les échanges financiers sur la planète : en actions, c’est l’équivalent du PIB de la France en quelques jours.

Or tout se passe comme si nos politiques se désinteressaient de ces problèmes, voire facilitaient cette fraude. Le libre échange pourquoi pas, mais pas sans systèmes de contrôle forts. Or si l’on a promu ce libre échange avec frénésie, on n’a jamais mis en place les systèmes de contrôle qui allaient avec, au contraire. Enquêter aux Iles Caïman, ou au Liberia, est impossible. Et pire que cela, au sein de l’UE ou de l’Europe, enquêter au Luxembourg ou en Suisse est aussi quasi impossible.

Le problème est grave, doublement. Tout d’abord parce que l’évasion des capitaux, le blanchiment, etc. portent sur des montants colossaux qui - in fine - échappent aux individus auxquels ils devaient revenir, pour n’alimenter que les intérêts d’une oligarchie, et éventuellement perpétuer le système. Ensuite, parque le manque de volonté de nos politiques à nettoyer les écuries d’Augias est pour le moins suspecte. C’est le terreau de l’extrêmisme de tout bord.

Il y a malheureuseument une collusion forte entre le monde politique à droite et l’economique : même écoles, même arrondissements, même jetons de présence. Et à gauche, à part quelques altermondialistes, pourquoi un tel silence assourdissant des sociaux démocrates - mangeraient ils également dans la même gamelle ? Pourquoi une telle réticence devant la taxe Tobin, ou un soutien si tiède à la lutte contre la corruption ?

Faut-il que nous et nos concitoyens nous mobilisions pour faire bouger les choses, et si oui, la question clef reste : comment ? Parce que sur le fond, je suis prêt à redescendre dans la rue...