Bonsoir Themis,
Je ne m’accorde pas le luxe d’être pessimiste
ni celui d’être optimiste.
Sur la « leçon irakienne », je doute
que l’Irak ait eu quelques vertus pédagogiques sur les stratèges du « Monde
Libre », il n’y avait aucune leçon d’ailleurs à tirer, la situation
irakienne actuelle est conforme aux objectifs de départ : processus de balkanisation
au Proche et Moyen-Orient afin de saper toute émergence d’un « bloc
oriental arabo-musulman » homogène et offensif, à plus ou moyen terme :
donc objectif acquis.
La seule « leçon » à tirer est qu’à
défaut d’un bloc régional de type moyenne puissance, l’intervention « démocratique »
a fait de l’islamisme politique, l’alternative idéologique « résistance »
unique au sein non seulement de la région concernée mais dans l’ensemble du
monde musulman, ainsi qu’au sein des courants politiques alternatifs « occidentaux »
qui tendent à reconnaître les « mouvances islamistes » comme
mouvements de « résistance »…Bref…le
post-islamisme tout comme le post-sionisme sont encore loin.
Tout cela peu importe, l’islamisme politique
peut parfaitement être intégrer à la mondialisation « ultra » voulu
par les élites économiques, du moment qu’il joue le jeu de la dépolitisation de
l’économie : d’où le peu de critique et le soutien objectif de la théo-monarchie
wahhabite saoudienne ainsi que des micro-états « bédouins » qui en
dépit de l’éthique supposée de la « finance islamique » joue le jeu
de la dépolitisation de l’économie, et servilement n’usent pas du pétrole comme
d’une « arme politique », se contentant simplement d’en jouir tant qu’ils
le peuvent…Soit…
Voilà qu’arrive l’Iran, qui bien qu’islamiste,
refuse la dépolitisation de l’économie, et considère ses réserves hydrocarbures
comme une arme politique : conclusion logique : peu importe le « peuple
iranien » et ses aspirations à plus de démocratie ou moins de « mollah-cratie »,
l’enjeu restera le même, la guerre demeure donc toujours à l’horizon. Le
prétexte nucléaire suffit amplement à en cacher les objectifs réels. S’ajoute à
cela, que le Proche/Moyen-Orient arabo-musulman, étant « neutralisé »
voir « anesthésié », le nouveau théâtre des opérations se retrouve en
Asie Centrale, et l’Iran est non seulement une des routes qui y mène mais aussi
une de ses portes.
Bref, ma question demeure la même, comment les
« masses occidentales » seront-elles convaincues de la nécessité de « libérer »
le peuple iranien en le bombardant ?
Cordialement,