De même et plus récemment, la négociation entre EDF et la CNAM TS concernant la prise en charge des retraites des électriciens (cf Retraites du secteur public...) a été conduite par un État actionnaire de EDF à 80% (donc censé privilégier son « asset » et ses co-actionnaires minoritaires) mais également régulateur de notre système d’assurance-maladie (donc censé protéger les intérêts des salariés du secteur privé). En l’occurrence, le conflit d’intérêts n’a pas été déclaré et les salariés du privé trinqueront et paieront les retraites « dorées » de nos électriciens...
Il faut rappeler une évidence de base qui a curieusement échappé à notre auteur : l’Etat est garant de l’intérêt général et les entreprises privées visent fondamentalement à faire du profit privé. Mais il s’agit sans doute d’une innocente ferveur partisane, qu’on lui pardonnera bien volontiers. Humain, trop humain...
On ne s’étendra pas sur les termes d’initiés - « asset », c’est quoi ce truc bidule ? - mais on rappellera encore que l’Etat représente l’intérêt citoyen et ne doit pas être confondu, s’il respecte sa mission de garantie de l’intérêt général, avec un « actionnaire » qui cherche à faire ses 15% de beurre, sauf à penser que l’Etat est une entreprise qui fait des profits pour lui-même personne particulière.
Personne particulière, l’Etat ne l’est pas, il n’est que l’incarnation du peuple. En ce sens, il défend toujours non une recherche de profit, mais la satisfaction au mieux des besoins de la population. Ce qui induit qu’il n’y a pas de conflit à le voir gérer l’assurance-maladie, d’une part, ou sa participation dans EDF, dans la mesure où ces branches engagent, par leur action, l’intérêt général.
D’autre part, je ne vois pas en quoi il faudrait opposer les intérêts des salariés du secteur privé et ceux du public. Les deux secteurs travaillent, cotisent et participent de la santé du pays.
Quant à stigmatiser les pauvres avantages des cheminots, on se calmera sur ce terrain. Car on pourrait être tenté de regarder les retraites en platines que s’octroient patrons et autres, dans le privé, sans parler évidemment du cumul d’avantages, résultant de connivences entretenues dans ce beau monde, de jetons de présence à de multiples conseils d’administrations, pour ne citer que ce petit exemple.
Pour le reste de l’article, la mise en avant de la probité consistant à signaler les conflits d’intérêt dans lesquels il pourrait se trouver, comme son exhortation à tous les concernés à faire de même, l’honore.