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Accueil du site > Tribune Libre > Conflit d’intérêts ? Connais pas...

Conflit d’intérêts ? Connais pas...

Lorsque j’ai rejoint la communauté financière à la fin du siècle dernier, j’ai découvert ce terme assez mystérieux, pour moi, à l’époque : le "conflit d’intérêts". C’était lors d’un comité d’investissement, durant lequel nous devions décider d’investir dans un éditeur de logiciels et qui a suscité de la part d’un de mes collègues de l’époque une réaction inconnue pour moi : "Mon beau-frère possède quelques actions de cette société, je préfère donc ne pas intervenir dans le débat et je peux quitter la salle si vous le souhaitez." Mes autres collègues, pour une bonne part anciens banquiers d’affaires ou consultants en stratégie dans des grandes "boutiques" anglo-saxonnes, n’ont pas eu l’air surpris : ils ont simplement demandé à notre beau-frère d’actionnaire de quitter la salle...

J’ai bien sûr assimilé assez rapidement cette extrême précaution avec laquelle le monde du business international considère comme une faute grave le fait de se retrouver confronté à un intérêt double et de ne pas en faire état auprès de ses interlocuteurs. Elle peut paraître théorique ou hypocrite, elle est, en fait, fondamentale, et protectrice de beaucoup de dérives...

Il m’est d’ailleurs arrivé récemment de tancer assez vertement l’un de mes confrères franco-français qui participait au conseil d’administration d’une société, dont je suis également administrateur, alors que l’ordre du jour était la fusion avec une autre société dont il était également administrateur. Son apparente totale décontraction à plaider en faveur d’un scénario, alors que le conflit d’intérêts était évident, m’avait outré...

De même, si un entrepreneur venait me présenter un business plan dans le "CtoC" et que j’omettais de lui signaler que je suis investisseur et administrateur de www.priceminister.com, je pense que le fait de n’avoir visiblement aucun scrupule à me placer dans une situation potentielle de conflit d’intérêts devrait faire fuir mon interlocuteur. Le fait que ma situation d’investisseur/administrateur soit une information publique et le fait que j’aie adhéré à la charte déontologique du parfait capital-investisseur ne sont pas suffisants pour me dédouaner de ce devoir d’alerte et pour ne pas tenir mes interlocuteurs parfaitement "aware" (comme dirais le Belge karatéka) de mes intérêts.

Dans un post précédent (cf Rémunérations des grands patrons), j’avais également essayé d’égratigner Antoine Z (et le conseil d’administration de Vinci) sur la situation de conflit d’intérêts dans laquelle il s’était mis entre sa position de PDG (défenseur de l’entreprise et de ses actionnaires) et celle de récipiendaire d’une méga-prime de type "success fees"...

Bien que la communauté du business international ait adopté cette habitude préventive de déclaration préalable et ouverte d’un éventuel conflit d’intérêts, cette pratique semble bien moins répandue dans l’hexagone et, surtout, son non-respect ne semble pas avoir véritablement d’écho dans l’opinion ou les médias : elle devrait pourtant être au coeur de notre système démocratique.

Pour commencer dans l’anecdote, la Cour de cassation a rendu récemment (le 22 septembre 2006) un arrêt en faveur d’un salarié licencié : "La Cour de cassation rappelle que le licenciement pour une cause inhérente à la personne du salarié doit être fondé sur des éléments objectifs imputables à ce salarié. Dès lors, n’est pas justifié le licenciement prononcé à l’encontre d’un salarié au motif qu’il n’a pas spontanément avisé sa hiérarchie d’un risque de conflit d’intérêts né de son mariage avec une personne détenant la moitié du capital d’une société affiliée au réseau de son employeur." La cour semble ainsi avaliser le fait que l’on peut taire le risque (et donc agir en sous-main, manquer à son devoir de réserve...) et indique donc qu’il faut passer à l’acte et commettre une faute grave issue de ce conflit d’intérêts non déclaré pour pouvoir être licencié... Un drôle de référentiel dans la relation employeur-employé...

Pour ceux qui auraient lu un peu vite, je ne suis pas en train de dire que le gars aurait dû être licencié car il a épousé l’actionnaire d’un des franchisés de son employeur, mais que le fait de ne pas déclarer ce conflit d’intérêts représente, selon moi, un motif de licenciement. A l’inverse, s’il l’avait déclaré, la charge aurait été du côté de son employeur de mettre en place les mesures évitant que ce conflit d’intérêts puisse avoir des conséquences négatives...

Toujours dans l’anecdote toute récente, Michèle Reiser, membre du CSA, à propos d’un vote concernant la chaîne Gulli (chaîne à audience homéopathique qui diffuse en ce moment un documentaire de Madame Reiser), a claqué la porte de la séance plénière du CSA : la règle veut, en effet, que le sage en question « se déporte » (autrement dit qu’il s’abstienne de prendre part au vote à propos de la chaîne concernée) afin d’éviter tout conflit d’intérêts. Michèle Reiser n’entend pas se soumettre à cette pratique, estimant que sa probité n’est pas en cause.

Cette dame "pas si sage", sans doute parfaitement honnête, trouve offensant, comme une grande partie des Français, qu’on puisse la soupçonner de ne pas être intègre et se refuse elle aussi à cette pratique préventive...

Certains, plus philosophes que moi, attribuent cette attitude bien française à notre éducation cartésienne (dont je n’ai pas été privé, loin s’en faut) et à notre sentiment que la vérité est démontrable... La vérité démontrée par un individu devenant la vérité de tous, il suffit que cet individu identifie sa vérité démontrable... Que de méconnaissance de l’interaction entre les hommes et entre l’homme et lui-même ! Ce manque de vigilance est, je le pense, coupable en réalité, car il laisse à tout homme de pouvoir et/ou d’argent une marge de manoeuvre qui peut devenir vite abusive.

Prenons l’exemple du cumul des mandats électoraux (ou associatifs)...

Il semble y avoir aujourd’hui consensus sur l’idée que ce cumul doit être limité. Il est évident qu’un ministre également maire d’une grande ville aura tendance à favoriser sa ville, qu’un président de conseil régional et maire d’une ville fera de même, qu’un maire également président d’une association subventionnée par la collectivité locale est en situation de conflit d’intérêts... On peut multiplier les exemples.

Assez bizarrement, ce n’est pas tant le conflit d’intérêts qui semble choquer les Français mais le fait que trop de pouvoir/trop d’indemnités financières soient détenus/reçues par un seul homme (jalousie et égalitarisme, quand vous nous tenez...). Personnellement, je crains que le non-cumul entraîne une inflation desdites indemnités (encore un peu plus de déficit ou d’impôt !) mais je souscris à cette mesure dans l’optique de limiter de façon importante les cas de conflits d’intérêts.

Le cas des entreprises publiques (ou dans lesquelles l’État est actionnaire) est lui flagrant, et parfois effrayant. Qui n’a pas entendu parler de ces fonctionnaires du ministère de la Santé chargés d’autoriser la mise sur le marché ou de fixer le prix d’un médicament alors qu’ils étaient également impliqués dans la gestion de Roussel-Uclaf alors détenue à 40% par l’État français ?

De même et plus récemment, la négociation entre EDF et la CNAM TS concernant la prise en charge des retraites des électriciens (cf Retraites du secteur public...) a été conduite par un État actionnaire de EDF à 80% (donc censé privilégier son "asset" et ses co-actionnaires minoritaires) mais également régulateur de notre système d’assurance-maladie (donc censé protéger les intérêts des salariés du secteur privé). En l’occurrence, le conflit d’intérêts n’a pas été déclaré et les salariés du privé trinqueront et paieront les retraites "dorées" de nos électriciens...

Inutile sans doute de rappeler les dégâts que provoquent les 15% détenus dans EADS par l’État français qui doit conjuguer une gestion industrielle rigoureuse d’une entreprise en grande difficulté avec un intérêt politique (favoriser l’emploi en France) ! (cf. Airbus :...le crash ?).

De façon générale, les fonctionnaires représentant l’État au Conseil d’administration de ces sociétés "publiques" et chargés le reste de leur temps de réglementer le secteur d’activité sont en situation permanente de conflit d’intérêts. Les cadres dirigeants de ces mêmes entreprises issus de la fonction publique et ayant un "ticket retour" dans leur corps d’origine connaissent la même situation et semblent fort bien la vivre... Cela n’est pas fait pour favoriser un fonctionnement éthique des affaires, une concurrence saine entre les acteurs privés et publics et une attractivité de notre pays pour des acteurs internationaux !

Je suis personnellement opposé à cet État actionnaire ici ou là et préfère une solution binaire : 100% public dans de rares exceptions ou 100% privé dans l’immense majorité des cas (cf. Les privatisations...).

Enfin et peut-être surtout, la sur-représentation au niveau des portefeuilles ministériels et des sièges de députés de nos amis haut fonctionnaires (45% actuellement, 60% en période socialiste) crée un conflit d’intérêts majeur pour tout ce qui concerne la réforme de l’État. On peut faire confiance à nos députés pour s’auto-amnistier mais sans doute beaucoup moins pour couper dans leurs retraites, revoir le statut de leurs congénères ou baisser les effectifs ou les moyens dans leur administration d’origine...

Il y a ici un cumul qui ne peut pas perdurer, et qui est facile à stopper : interdire à tout fonctionnaire (qui souhaite le rester) d’accéder à toutes fonctions gouvernementales ou électives ! Le destin des hauts fonctionnaires est, après tout, d’être les "employés de la France et des Français", pas d’en constituer la "caste dirigeante omnipotente" !

Sûrement bien plus efficace que le jury populaire de son Altesse Démagolène !

Vous l’avez compris, plus de vigilance, des pratiques préventives et bien évidemment des réformes nettes et simples sont nécessaires pour améliorer notre fonctionnement démocratique. Les "conflits d’intérêts entre amis, tacites et impunis" le rongent depuis bien trop longtemps !


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35 réactions à cet article    


  • Forest Ent Forest Ent 7 novembre 2006 12:46

    Entièrement en accord avec cet excellent article.


    • jipé (---.---.221.74) 7 novembre 2006 12:53

      témoignage individuel mais pas sans intérét. Il aurait plus de succés s’il se bornait à ’patrons, arnaqueurs’. L’hypocrisie de l’Etat intervenant économique me semble pire de par à sa prétention à l’intérét général. Il subsiste heureusement des contrpoids aux capitalistes qui dérapent : voir les condamnations pour Enron : des années dans une taule U.S., ça doit être rude !


      • Voltaire Voltaire 7 novembre 2006 13:22

        Excellent article. Le conflit d’intérêt est encore mal défini dans bien des cas en France.

        Dans le domaine scientifique par exemple, on commence à peine à devoir indiquer l’existence d’un potentiel conflit d’intérêt, tandis que des pays anglo-saxon (US etc...) demandent des détails comme les sommes reçus des éventuels partenaires etc...

        Pour avoir récemment participé à l’évaluation de projets et infrastructure de recherches au Canada, en vue de leur financement par un fonds de l’innovation, j’ai pu constater combien les éventueles conflits d’intérêt étaient pris en compte par l’ensemble des participants, et de façon très naturelle.

        Cette absence de bonne pratique est due à une mentalité particulière en France, qui jette la suspicion sur celui qui déclare un conflit potentiel, comme ci cela le rendait infréquentable et que tout le monde devait être, hypocritiquement, blanc comme neige. Au contraire, dans de nombreux autres pays, déclarer un conflit potentiel est parfaitement naturel et ne diminue en rien les compétences reconnues d’un expert ou administrateur sur les sujets ne relevant pas de ce conflit.

        Espérons donc que la pratique de déclaration d’une conflit d’intérêt deviendra bientôt obligatoire et donc normale...


        • bernard29 candidat 007 7 novembre 2006 14:19

          Sur le cumul des mandats ; vous dites !

          « Assez bizarrement, ce n’est pas tant le conflit d’intérêts qui semble choquer les Français mais le fait que trop de pouvoir/trop d’indemnités financières soient détenus/reçues par un seul homme (jalousie et égalitarisme quand vous nous tenez...)..... »

          C’est le résultat d’un sondage (lequel ?, les instituts refusent de faire des sondage sur le cumul des mandats) ou votre propre interprétation pernicieuse.

          Personnellement, je n’ai jamais vu une proposition relative à la limitation stricte des mandats sans un ajout concernant l’établissement d’un statut de l’élu.

          Le non cumul des mandats, cad « un élu, un mandat » vaut aussi par le fait d’élire des gens responsables légitimes de leur mandat, des compétences de leur mandat. C’est à dire que l’électeur sait de quoi il est responsable si, par ex le conseil général, le conseil régional, l’assemblée nat ne font pas leur travail. C’est une clarification. Un député est fait pour faire lois, un conseiller régional pour gérer sa région etc... C’est un peu audelà des conflits d’intérêt entre collectivités, même si celà s’en approche.

          Sur le cumul fonctionnaire et élu , vous dites !

          « Il y a ici un cumul qui ne peut pas perdurer et qui est facile à stopper : interdire à tout fonctionnaire (qui souhaite le rester) d’accèder à toutes fonctions gouvernementales ou électives ! Le destin des haut fonctionnaires est, après tout, d’être les « employés de la France et des Français » pas d’en constituer la « caste dirigeante omnipotente » ! »

          En quoi c’est plus facile. Je le dis d’autant plus simplement que je suis d’accord avec cette proposition car ils sont déjà au service du public et de l’intérêt général.( pour les hauts-fonctionnaires et catégorie A , parce qu’ils ont des postes de décision et de gestion.) cette proposition est déjà dans mon blog depuis longtemps. Mais elle n’est pas plus facile à mettre en œuvre que le non cumul strict, d’autant que la France est dominée par les hauts fonctionnaires actuellement (nous avons une école spécialisée) et des lobbys puissants, oubien expliquez pourquoi c’est plus facile. perso je la pense plus difficile à mettre en oeuvre. Pour le cumul des mandats, si un président est d’accord pour faire un référenum sur le non cumul strict, je pense que ce sera oui.

          Mais je ne vois aucun homme politique capable de faire un référendum sur la proposition de l’inéligibilité des fonctionnaires.


          • Anthony Meilland Anthony Meilland 7 novembre 2006 14:27

            Je suis assez étonné de vous voir citer comme source de conflits d’interet la « sur-representation » des fonctionnaires au Parlement et au Gouvernement. Cela pose tout de même moins de problèmes d’intêret que la sur-représentation d’entrepreneurs ou d’avocats d’affaire comme cela est le cas aux USA. On peut tout de même considérer que les fonctionnaires servent l’Etat, donc l’intérêt général ! Cela est certainement un peu naïf, mais la situation américaine (et même celle de certains pays d’Europe) me smeble bien pire.

            Actuellement le vice-président des USA est Dick Cheney, et il s’agit de l’ancien dirigeant d’Hallyburton (désolé pour l’écriture), société qui a décroché de nombreux contracts en Irak après l’invasion.

            De même, on peut mettre en avant les relations de la famille Bush avec la famille Ben Laden.

            Que dire aussi des lois que fait voté G.W. Bush pour limiter les impots des plus riches sachant qu’il fait lui même parti de ce groupe.

            On peut aussi finir par des problèmes « inverses » : les anciens dirigeants qui rejoignent des grands groupes financiers et industriels après avoir servi l’état pendant plusieurs années. N’y a-t-il pas un problème (peut plus proche du délit d’initié que du conflit d’intêret ?) quand Schroder rejoint le géant Russe Gazprom, Bush père et bientôt Blair le groupe Carlyle ?

            Ces problèmes me semblent bien plus graves que la sur-représentation des fonctionnaires à l’Assemblée et au gouvernement. On peut aussi citer les médecins et les avocats qui sont certainement sur-représenté en France, mais cela n’est pas très grave (sauf pour les avocats d’affaire !!)


            • jipé (---.---.221.74) 7 novembre 2006 16:50

              oui mais à nuancer d’abord, puis noter la concentration dans une seule caste des ENA..etc, l’origine des élites étant ailleurs moins exclusive


            • gem (---.---.117.250) 7 novembre 2006 17:20

              Bon, voilà Anthony à la croisée des chemins... Si il est scandaleux qu’un riche comme GW Bush réduisent les impôts de ceux de sa classe, il faut être cohérent et admettre qu’il est tout aussi scandaleux qu’un pauvre réduisent les imôts de ceux de sa classe, ou qu’un fonctionnaire fixe les revenus et conditions de travail des autres fonctionnaires.

              Ou alors il faut concevoir la politique comme un combat entre « Robin des bois » et « le Roi Jean » pour le magot constitué par la caisse public ; et il ne faut pas s’étonner et venir jouer les vierges effarouchées quand les militaires, professionnels du combat, décident de participer...

              Rappellons que les gens fort respectacles qui ont écrit la déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789 ont prévu une contribution « également répartie entre tous les citoyens, en raison de leurs facultés » (en français moderne : un impôt rigoureusement proportionnel). Et qu’ils ont également limiter l’usage de l’impôt au stricte minimum : armée et « dépense d’administration » Ca ne résout pas tous les problèmes, mais au moins ça limite les ... conflits d’intérêts !

              Rappellons aussi que la démocratie athénienne avait des fonctionnaires qui étaient étrangers. Jusqu’aux agents de police ! Pourquoi, à votre avis ?

              De même, il est très fréquent (y compris dans l’histoire de France) que les fonctionnaires et les militaires (y compris les conscrits) soit privés de tout droit de vote et inéligible (c’est encore partiellement le cas) . Pourquoi ?

              D’abord pour ne pas donner au gouvernement en place un réservoir de voix, qu’il peut facilement caresser dans le sens du poil par des avantages financiers ou en nature. Et ensuite pour éviter que les fonctionnaires prennent le pouvoir, comme les Mammelouks égyptiens, les Affranchis romains ou les Eunuques turcs.

              Un fonctionnaire tout seul n’est certes pas plus dangereux qu’un avocat d’affaire. Mais en bande à l’assemblée, si, il est beaucoup, beaucoup plus dangereux. Pas plus qu’il ne faut laisser la guerre aux militaires, il ne faut laisser le service public aux fonctionnaires. Idem évidemment pour les professionnels de santé, depuis que leur revenu fixé par l’état via la sécu.

              De même, il est très juste de dénoncer l’usage du trésor public en faveur de ses potes. Mais, bis, ce n’est pas scandaleux seulement quand c’est un contrat commercial, ça l’est tout autant quand on subventionne tout un tas de machins spécialistes de « travail social », de la plus modeste association au plus officiel « syndicat représentatif » (tm) et (c) qui, comme part hasard, sont tenus par des militants tout autant politiques qu’« associatifs »...


            • Anthony Meilland Anthony Meilland 7 novembre 2006 20:19

              Gem aimes-tu vraiment la mauvaise foi ? smiley

              Car donner pour interprétation que « la contribution également répartie entre tous les citoyens, en raison de leurs facultés », veut dire strictement « un impôt rigoureusement proportionnel », c’est quand même un peu osé !!

              Quand une personne aisée, gagnant par exemple 100K€/an, paie 48% d’impot sur le revenu, c’est entièrement dans « sa faculté ». En terme plus clair, ça change pas sa vie ! Une personne gagnant le SMIC, soit environ 12K€, aurait beaucoup de problèmes pour payer 48% d’impot !

              En fait la phrase de la DDHC veut simplement dire que l’impot doit être une fonction croissante du revenu. Cette croissance peut-être linéaire (impot proportionnel), ou linéaire par palier (comme pour notre IR) ou même quadratique (bon d’accord j’abuse). C’est au législateur de choisir !


            • gem (---.---.117.250) 8 novembre 2006 09:21

              Antony, renseigne toi au lieu de dégoiser bétement parce que ça te dérange.

              l’Atlif dis par exemple : « b) Lang. cour., loc. À raison de ou en raison de + subst. précédé d’un déterm. Synon. de à proportion de... » (c’est moi qui souligne). L’expression se retrouve dans plein d’expression scientifique vieillie comme « en raison inverse du carré de la distance », en probabilité aussi.

              L’impôt doit être proportionnel aux « facultés ».

              Rassure toi ( smiley), ça te laisse une marge pour tes délires, en estimant par exemple que la faculté est variable avec le revenu. Et puis même proportionnel, selon que tu taxes la fortune ou le revenu ou la consommation (TVA), ça change les choses pour tout le monde, du riche oisif sans revenu mais qui dépense, à l’immigré sans patrimoine qui consomme peu mais dispose quand même d’un revenu, en passant par le ménage moyen.


            • Anthony Meilland Anthony Meilland 8 novembre 2006 11:03

              Mais la « falcuté » de payer, c’est à dire la capacité, n’est pas linéaire !

              Quelqu’un qui gagne 1000€ par mois et quelqu’un qui gagne 2000€ ne vivent pas de la même façon.

              Par contre la qualité de vie d’une personne qui gagne 5000€ et d’une autre qui gagne 10000€ est plus proche.

              Donc tu peux prendre 50% de son salaire à une personne qui gagne 10000€/mois sans dégrader franchement son niveau de vie. Tu ne peux pas le faire avec quelqu’un qui gagne 2000€, et encore moins avec quelqu’un qui gagne 1000€.

              Ainsi la faculté de payer n’est pas proportionnelle au revenu, elle augmente plus rapidement que le revenu !

              L’hyperbole me semble un bon modèle !


            • gem gem 8 novembre 2006 15:31

              La faculté est suffisamment proportionnelle pour qu’on ait inventé la taxe d’habitation, la TVA, la TIPP, les charges salariales etc. La récolte supplémentaires justifie-t-elle la rupture d’égalité entre les citoyens et tous les effets secondaires (la lutte stérile pour exploiter le trésor public) ? Je ne crois pas.

              Et puis tu te focalise le moins important : les revenus. Mais c’est le patrimoine qui compte ! En plus, les écarts de revenus sont relativement faibles, contrairement aux écarts de patrimoine.


            • Anthony Meilland Anthony Meilland 8 novembre 2006 15:56

              « En plus, les écarts de revenus sont relativement faibles, contrairement aux écarts de patrimoine. »

              Sur ce point là on est d’accord.

              D’après moi, les droits de succession sont l’impot le plus juste qui existe.

              Quand j’entends des gens qui veulent les limiter smiley smiley

              Sur les charges salariales, il y a justement beaucoup de gens qui veulent les transfèrer vers l’IR, pour pouvoir y appliquer une progressivité !

              Et la TIPP et la TVA ne peuvent pas être progressive !

              Mais si on somme tout nos impots, l’ensemble est bien progressif. On peut rajouter la redistribution pour avoir un vértiable bilan de notre système.

              Il n’existe d’ailleurs aucun système (pas même les USA) où la somme des impots-redistribution n’est pas progressive !


            • Philippe Aigrain Philippe Aigrain 7 novembre 2006 17:17

              L’attaque effectuée dans l’un des articles (de votre blog) cités contre l’idée de rééquilibrage des charges et impôts portant sur le capital par rapport à celles portant sur le travail ne constitue-t-elle pas un exemple possible de conflits d’intérêt en ce qui concerne votre propre activité ? Cette attaque m’a paru surprenante dans la mesure où la plupart des réformateurs fiscaux préoccupés de justice sociale sont assez d’accord sur le principe d’un tel rééquilibrage (bien que divergeant sur les moyens de l’obtenir, certains souhaitant taxer les entreprises et d’autres seulement la détention, la transmission ou les revenus du capital). La difficulté de parvenir à un tel rééquilibrage (que ce soit dans un seul pays ou au niveau européen) suffit-elle à en déconsidérer le principe ?


              • JDCh JDCh 7 novembre 2006 17:23

                Il y a conflit d’intérêts quand on a 2 intérêts divergents et dont l’un est inconnu de ses interlocuteurs. Personnellement, je pense que si on fait fuir le capital, il n’y a plus rien à équilibrer... La système ne peut plus fonctionner tout simplement ... Pas de conflit d’intérêt donc mais une conviction forte.


              • (---.---.247.32) 8 novembre 2006 10:40

                @JdCH

                J’en arrive à une conclusion identique à la vôtre à savoir un monopole d’état ou une privatisation intégrale sans aucune participation de l’état mais par pour les même raisons ni dans les même proportions entre ces 2 types d’organisation.

                La première c’est que dès que l’état introduit en bourse une « entreprise » d’état (le terme n’est pas approprié mais faute de mieux), l’introduction d’actonnariat privé la conduit à investit à l’étranger et par delà à s’exposer aux foudres de la commission européenne qui comme chacun l’imagine a votre faveur avec ses objectifs de toujours plus de secteur livrés à la concurrence. Bref c’est un véritable piège tendu à nos bijoux de famille. Je préférais que l’on ait enfin statué sur un véritable statut de service public européens pour donner une chance à se mode d’organisation que de les brader à la va vite.

                Ensuite, le conflit d’intêret, je le vois plus dans les adminstrateurs et actionnaire privés de ces entreprises. Ces actionnaires ont tout interêt a voir passer de plus en plus de secteurs à la concurrence ce qui elargit d’autant leur portefeuille. Dès que des pbs ou des scandales financiers arrivent, tout ce petit monde déserte avec son stock d’actions ou ses golden parachute et laisse le contribulable payer l’addition et endosser la responsabilité.

                Autrechose, je lis avec interêt vos articles car il y quelques bonnes idées. Ce qui m’agace en revanche , c’est que vous biaisez toujours vos arguments afin d’orienter le lecteur quitte à utilser un vocabulaire orienté et péjoratif, bien éloigné de la quête d’objectivité de tout bon journaliste.


              • JDCh JDCh 8 novembre 2006 10:48

                Je ne suis pas journaliste. Je parle avec mon langage, je ne biaise pas mais je reconnais être provocant car c’est une des façons de provoquer le débat autour de sujets où il est asseptisé/confisqué par les hommes politiques et les média.


              • (---.---.247.32) 8 novembre 2006 10:55

                Autre remarque,

                Vous évoquez vous même par l’exemple cité que les conflits d’intêret sont réglés dans la gouvernance d’entreprise par le seul sens ethique de ses administrateurs. Hélas ils ne sont qu’humains, et pourquoi devrait-on plus leur faire confiance qu’à des fonctionnaires.

                Or il n’est pas toujours aisé de détecter ces fameux conflits d’intêret en raison, de l’opacité ambiante sur les flux financiers (paradis fiscaux, affaire clearstream & co) . Ne croyez vous pas qu’il faudrait donc organiser une meilleure tracabilité des ces flux à l’international ce qui va peut-être à l’encontre des idées largement libérales des instances qui nous gouvernent et qui réclament toujours moins de contrôle sur la libre circulation des capitaux. En effet, à partir du moment oû on les trace , c’est bien pour se réserver une forme d’interventionnisme (empêcher une alliance qui cacherait un conflit d’intêret)

                Belle hypocrisie que voilà


              • (---.---.247.32) 8 novembre 2006 11:22

                « mais je reconnais être provocant car c’est une des façons de provoquer le débat » Ou simplement d’influencer le lecteur sous couvert de provocation. Que vous conserviez ce genre d’attitude sur votre blog ne me gêne pas (nonobstant la publicité que vous ne maquez jamais d’y ajouter sur chacun de vos hyperliens) mais sur un espace « public » un peu de neutralité ne me paraitrait pas superflue.


              • (---.---.247.32) 8 novembre 2006 14:01

                Décortiquons un peu le procédé intellectuel de l’auteur.

                Partant de son expérience (on le croit sur parole car chacun sait que les conseils d’administration sont des espaces de débats publics) et se présente à nous sous un jour favorable comme un homme doté d’un grand sens éthique.

                " J’ai bien sûr assimilé assez rapidement cette extrême précaution avec laquelle le monde du business international considère comme une faute grave le fait de se retrouver confronté à un intérêt double et de ne pas en faire état auprès de ses interlocuteurs. Elle peut paraître théorique ou hypocrite, elle est, en fait, fondamentale, et protectrice de beaucoup de dérives..."

                Par glissement sémantique, l’équité est donc une bonne pratique pour le business et on en est convaincu elle est très répandue (inutile donc de la garantir par une queloconque gouvernance ou loi, la bonne mine des administrateurs suffit)

                Un petit passage sur le francais de base toujours envieux de son voisin afin de mieux culpabiliser ceux qui n’abonderaient pas dans son sens

                Puis on démarre sur le publique. La justice en prend pour son grade, elle est laxiste. On ne se pose pas la question de savoir si l’on doit declarer un conflit d’intêret, si le beau-frère de la soeur du copain de la grand-mère détient quelque action car il boursicote et que tout n’est pas être pas aussi limpide. Mais on comprend plus tard à qui profite le crime en se demandant qui fait les lois : les haut fonctionnaires à 45 %

                Puisqu’on en est à taper sur le domaine publique autant s’en donner à coeur joie. Enoncons les conflits d’intérets des entreprises d’état Lorsqu’ils sont dirigés par des haut-fonctionnaires. Ce sur quoi beaucoup s’accorde, mais tjs par sens de l’anecdote, il en profite également pour dénoncer les privilèges de tous ces profiteurs de l’EDF qui vont avoir une retraite « dorée » sur le dos du privé. Puis vient le tour d’EADS comme si nous devions culpabiliser de ne pas laisser les mains libres aux dirigeant d’EADS pour qu’il choisissent mieux leur sous-traitant en Chine para exemple, car chacun sait que le francais lorsqu’il n’est pas fonctionnaire est un ouvrier du privé paresseux.

                La conclusion explicite est consensuelle mais à demi-mot, il faudrait comprendre qu’il vaudrait mieux confier toutes nos administrations et grandes entreprises entièrement à ces grands gestionnaires plein de probité et de bon sens. Ils s’en occuperont au mieux ... de leur intêret, de celui de leurs actionnaires mais de celui du citoyen qu’on appelle intêret commun, ca reste à démontrer. Il nous objectera sûrement qu’il faut faire preuve d’humanisme d’autres plus pauvres que nous et de nous sacrifier. Peu importe que les actionnaires ses clients n’ait pas le même esprit de sacrifice.

                Concernant l’intêret commun, reprenons EDF par exemple : Le marché de l’electricité en France pour les entreprises est maintenant ouvert à la concurrence et a depuis vu exploser ses tarifs. Chacun pourra bientôt choisir de se fournir en electricité à tarif régulé ou sur le marché du particulier qui sera bientôt ouvert à la sacro-sainte concurrence (ou plutôt pseudo-concurrence, étant donné l’oligopole de fait qui nous attend). En revanche les entreprises pourront bientôt choisir de revenir au tarif mais le citoyen lui non. Sans compter les distorsions à la libre-concurrence que ne manqueront de nous rappeler notre chère comission européenne et qui ferons que nous serons contraints tôt ou tard de tous nous fournir sur le marché. Mais il est tellement plus facile de taper sur les autres « privilégiés » en omettant que l’on en fait partie.

                Seul point que je lui accorde (enoncé dasn un post plus haut), l’état devrait choisir entre monopole d’état et l’assumer complétement ou privatisation complète mais avec une proportion différente de la sienne


              • Sam (---.---.197.45) 7 novembre 2006 19:50

                De même et plus récemment, la négociation entre EDF et la CNAM TS concernant la prise en charge des retraites des électriciens (cf Retraites du secteur public...) a été conduite par un État actionnaire de EDF à 80% (donc censé privilégier son « asset » et ses co-actionnaires minoritaires) mais également régulateur de notre système d’assurance-maladie (donc censé protéger les intérêts des salariés du secteur privé). En l’occurrence, le conflit d’intérêts n’a pas été déclaré et les salariés du privé trinqueront et paieront les retraites « dorées » de nos électriciens...

                Il faut rappeler une évidence de base qui a curieusement échappé à notre auteur : l’Etat est garant de l’intérêt général et les entreprises privées visent fondamentalement à faire du profit privé. Mais il s’agit sans doute d’une innocente ferveur partisane, qu’on lui pardonnera bien volontiers. Humain, trop humain...

                On ne s’étendra pas sur les termes d’initiés - « asset », c’est quoi ce truc bidule ? - mais on rappellera encore que l’Etat représente l’intérêt citoyen et ne doit pas être confondu, s’il respecte sa mission de garantie de l’intérêt général, avec un « actionnaire » qui cherche à faire ses 15% de beurre, sauf à penser que l’Etat est une entreprise qui fait des profits pour lui-même personne particulière.

                Personne particulière, l’Etat ne l’est pas, il n’est que l’incarnation du peuple. En ce sens, il défend toujours non une recherche de profit, mais la satisfaction au mieux des besoins de la population. Ce qui induit qu’il n’y a pas de conflit à le voir gérer l’assurance-maladie, d’une part, ou sa participation dans EDF, dans la mesure où ces branches engagent, par leur action, l’intérêt général.

                D’autre part, je ne vois pas en quoi il faudrait opposer les intérêts des salariés du secteur privé et ceux du public. Les deux secteurs travaillent, cotisent et participent de la santé du pays. Quant à stigmatiser les pauvres avantages des cheminots, on se calmera sur ce terrain. Car on pourrait être tenté de regarder les retraites en platines que s’octroient patrons et autres, dans le privé, sans parler évidemment du cumul d’avantages, résultant de connivences entretenues dans ce beau monde, de jetons de présence à de multiples conseils d’administrations, pour ne citer que ce petit exemple.

                Pour le reste de l’article, la mise en avant de la probité consistant à signaler les conflits d’intérêt dans lesquels il pourrait se trouver, comme son exhortation à tous les concernés à faire de même, l’honore.


                • Sam (---.---.197.45) 7 novembre 2006 19:55

                  P.S. :

                  Je ne vois pas pourquoi les fonctionnaires devraient être exclus a priori des fonctions de représentation.

                  Sauf à penser qu’ils sont inférieurs et que leur mode de pensée est fondamentalement néfaste à l’intérêt du pays, qu’ils sont censés quand même défendre par fonction, même si les hauts fonctionnaires... Je me dois, donc, de signaler que ce genre de préconisation est tout simplement totalitaire et peut digne des scrupules que l’auteur semble vouloir manifester quant aux conflits d’intérêt.


                • bernard29 candidat 007 8 novembre 2006 00:04

                  la question n’est pas en terme de citoyen inférieur ou pas . La question est que les fonctionnaires sont déjà au service de l’intérêt général, c’est leur métier, et particulièrment les foctionairs de catégorie A qui ont des postes de gestion et de décision.

                  Ils ont donc beaucoup a faire, à proposer, à imaginer pour rendre les services publics et/ou d’intérpêt général plus efficaces plus justes, plus transparents, plus égalitaires, plus fraternels dans le cadre des lois et principes en vigueur dans la république.

                  En angleterre, vieille démocratie, ils ne peuvent pas cumuler les fonctions. c’est je crois un bon principe.


                • Sam (---.---.197.45) 8 novembre 2006 07:55

                  a candidat

                  La question EST justement. L’auteur stigmatisait les fonctionnaires au principe qu’ils sont fonctionnaires. Pour ce qu’ils SONT pas le droit d’être élu.

                  C’est une forme de racisme.

                  Alors ne confond pas l’essentiel et l’accessoire.

                  Et pour ce qui est de ton idée : faut pas les nommer les fonctionnaires parce qu’ils sont au service de l’intérêt général, je trouve ça illogique. Et ça glisse sur l’essentiel : voir plus haut.


                • gem (---.---.117.250) 8 novembre 2006 09:41

                  @sam

                  « l’Etat ... n’est que l’incarnation du peuple. » Ce que tu viens de dire là, c’est très exactement la définition du totalitarisme. Dans les sociétés libre, l’état N’EST PAS LE PEUPLE. Il est le serviteur du peuple. Rien qu’un serviteur, un intermédiaire chargé de rappeller à chacun ce qu’il doit aux autres, même si c’est contraignant de respecter les lois ou d’être éventuellement obligé de participer à ladéfense nationale.

                  L’auteur ne « stigmatise » pas les fonctionnaires parce qu’ils sont fonctionnaires. Il rappelle l’évidence, à savoir qu’il n’est pas très raisonnable de faire définir le boulot à faire et sa rémunération par ceux qui vont l’exécuter. C’est un peu comme si quelqu’un se pointait chez toi pour dire « bonjour, j’ai décider que maintenant c’ets moi qui ferait le ménage chez vous, quand je veux comme je veux, et que ça allait vous couter 300€ par mois, merci ».

                  Rappellons qu’en France actuellement, un fonctionaire (y compris un militaire) est inéligible dans la circonscription où il exerce un pouvoir même minime. Et c’est facile à comprendre pourquoi, il suffit d’imaginer que le préfet se présente aux élections du département où il exerce (c’est notamment lui qui organise les élections, centralise et diffuse les résultats...) ou même que tous les préfets de France se présentent tous dans un département voisin...

                  La prise de pouvoir par les fonctionaires n’est pas un délire métaphysico-idéologique, c’est une réalité historique maintes fois constatée, dont le peuple n’a jamais profiter.


                • JDCh JDCh 8 novembre 2006 10:17

                  @Sam

                  vous avez une vision que je qualifierais de « naïve » en tout cas sur cette affaire des retraites d’EDF :

                  1/L’Etat a clairement privilégié son intérêt d’actionnaire d’EDF à celui de régulateur du système de retraites. Sans le transfert des retraites d’EDF à la CNAM TS, les résultats d’EDF à moyen terme seraien en effet catastrophiques ! l’Etat, comme un actionnaire privé, a privilégié les profits futurs d’EDF en l’espèce et non ce que vous appelez « intérêt général ».

                  2/ Le conflit d’intérêts n’a pas été explicité et, en douce, on se retrouve avec les salariés du privé qui paient les retraites des Electriciens qui comme vous le savez sont beaucoup plus favorables que celles du quidam moyen. Avez-vous entendu un homme politique dénoncé cette « magouille » car c’est bien le mot ?

                  EDF aurait été une société privée ou le conflit d’intérêts aurait été déclaré, ceci n’aurait pas pu arriver.


                • Fredal (---.---.121.76) 8 novembre 2006 12:50

                  Si il a un mandat important (qui prend du temps) le fonctionnaire peut se mettre en diponibilité pour la durée de son mandat puis retrouver son poste a la fin de son mandat. ( ca serait la meme chose si il était avocat, il arrete son cabinet le temps de son mandat, si il veut aréter la politique, il reprend.

                  Je ne vois pas plus de conflit d’intéret pour des conseiller municipaux, qu’ils soit policier, instits, facteur, boulangers ou paysan , leur status public/privé n’est pas important.

                  L’important est que si lors d’un vote ils ont un intéret inconnu des membre du conseil municipal, de le déclarer et de s’abstenir.


                • herbe herbe 7 novembre 2006 21:36

                  @l’auteur

                  j’ai beaucoup apprécié cet article et pour être tout à fait honnête c’est une agréable surprise !

                  (car j’avais buté sur la « petite parabole automobile », Conflit d’intérêts peut-être...)


                  • herbe herbe 7 novembre 2006 21:38

                    correction :

                    sincère est plus approprié qu’honnête (honnête je crois l’être toujours mais peut-être pas toujours sincère)


                  • erdal (---.---.242.88) 8 novembre 2006 01:08

                    @ l’auteur

                    Vous mettez le doigt sur un problème fondamentale dans ce pays et vous visez juste.

                    Faite attention au syndrome de Don Quichotte, les moulins à vents sont bien implantés dans le paysage.

                    Tout de même bravo pour cet article excellent.

                    Erdal


                    • Internaute (---.---.136.214) 8 novembre 2006 09:01

                      « Il est évident qu’un ministre également maire d’une grande ville... »

                      Le problème du cumul des mandats va bien au delà du favoritisme. Dans le cas précis du minisitre et du maire, même si le ministre avantage sa ville, ce sont l’ensemble des citoyens de cette agglomération qui s’en trouvent bénéficiaire et il n’y a pas d’enrichissement personnel du a un conflit d’intérêt. Par conséquent, ce n’est pas ce favoritisme qui me gêne.

                      Le problème du cumul des mandats est tout simplement que la fonction de ministre est une fonction a plein temps pour être assumée correctement et que celle de maire aussi. Dans la pratique on a une personne qui profite du laxisme de l’administration publique pour toucher deux salaires en ne travaillant que pour un poste, tout cela au frais du contribuable. Cela relève du domaine de l’abus de pouvoir et de l’escroquerie pure et simple.

                      On peut admettre le cumul pour des postes faiblement rémunérés et qui ne supposent pas une grande charge de travail. Les postes de Député, de Sénateur et de Ministres ne devraient être cumulables avec aucune autre activité qu’elle soit publique ou privée.


                      • El_Che (---.---.33.228) 8 novembre 2006 11:43

                        « On peut admettre le cumul pour des postes faiblement rémunérés et qui ne supposent pas une grande charge de travail. Les postes de Député, de Sénateur et de Ministres ne devraient être cumulables avec aucune autre activité qu’elle soit publique ou privée. »

                        Même le poste de maire suppose une grande charge de travail. Surtout dans les petites villes et villages. Néanmoins, un maire n’est pas élu seul : c’est toute une liste qui est élue, dont il est juste le chef de file, élu à ce poste par ses pairs et non par les électeurs.

                        Et par là même, c’est tout un système municipal qui est choisi par les électeurs, ainsi qu’une couleur politique. Le maire peut parfaitement s’absenter 95% du temps pour siéger à l’Assemblée Nationale, vu qu’il est très bien secondé par ses adjoints, et se contenter de donner les grandes orientations de son mandat (et de marier ses amis le samedi matin).

                        Je ne suis donc pas choqué par un député-maire qui passerait la pluspart de son temps sur les bancs de l’assemblée, puisque le travail se fera quand même à la Mairie. Ce qui me choque nettement plus, c’est quand un député passe le plus clair de son temps dans sa mairie : il ne prend plus part aux débats à l’assemblée, et c’est le fondement même de notre démocratie parlementaire qui est sapé car, LA, il n’est pas remplaçable.


                      • monteno (---.---.179.94) 9 novembre 2006 00:54

                        @ l’auteur

                        Excellent article, trés clair.

                        Rappelons nous quel est le rang de la France sur l’échelle mondiale de la corruption ?

                        Demandons nous aussi si la fameuse réforme de l’Etat n’est pas devenue trés difficile justement parce que elle est mise en oeuvre par des commissions composées de fonctionnaires qui sont en conflit d’intérêt avec les dites réformes, ( quel membre de commission est prèt à prendre ou proposer une décision qui « feraient hara kiri » son service ou son administration ?) ; les exemples abondent je vous en fait grâce ! Pour devenir fonctionnaire il suffit de réussir à un concours qui détecte peut-être des aptitudes intéllectuelles ( ce qui n’est même pas sûr si l’on se réferre aux célèbres « Propos d’un Confiseur » d’Oscar Barenton ( « Quelle soit la difficulté d’un concours, la proportion d’imbéciles est la même des deux cotés »)), mais ne détecte pas du tout ni les qualités morales ni humaines ; un fonctionnaire n’est donc pas du tout sélectionné pour défendre l’intérêt général.


                        • Emile Red Emile Red 10 novembre 2006 19:23

                          C’est bizarre il y a des incongruités qui font passablement sourire.

                          Ici voir le mot « déontologie » semble parfaitement saugrenu, quand on voit ce que sont les conflits d’intérêts, au delà de la sphère purement économico-industrielle.

                          On a point vu les déontologues de la finance s’offusquer de voir un ministre des finances être le frère du secrétaire d’un syndicat patronal, ce même ministre, avocat, devenir ministre de la police.

                          Idem pour la nouvelle patronne des patrons qui dirige une entreprise de sondage, profession où la première des règles déontologiques devrait être la neutralité sociale et politique, sans effleurer les divers mandats que cette même personne exerce dans plusieurs conseils d’administrations industriels.

                          Il n’est pas non plus nécessaire de démontrer qu’un prefet de région peut favoriser une entreprise de transport surtout lorsque sa femme en est la présidente, en ralentissant les décisions territoriales, ou l’application d’injonctions judiciaires.

                          Encore lorsqu’un grand patron remercié d’une entreprise quelconque prend la direction d’un autre grand groupe, n’y a t-il aucun risque de conflit d’intérêts d’un autre type, par exemple, le nouveau dirigeant de Peugeot, dans le cas où cette société viendrait à acheter hélicopter ou avion, n’aurait il tendance à faire l’impasse sur EADS ?

                          Je crois que votre article masque la partie immergée de l’iceberg, que dans le domaine de la finance et du grand patronat tout est permis, que la déontologie de surface sert à détourner l’attention des tripotages sous-jacents à toute manipulation d’actions ou d’argent et que les conflit d’intérêts ne sont qu’un pet de nonne au paradis des trafics d’influence.

                          Un système perverti dans son essence ne peut en aucun cas se glorifier d’une déontologie illusoire, et les millions de licenciés victimes de cette déontologie de façade ne peuvent que témoigner en ce sens.


                          • JDCh (---.---.25.6) 11 novembre 2006 09:38

                            @Emile Red

                            vous avez en partie raison et les soupçons divers que vous émettez sans d’autant plus justifiés que les conflits d’intérêts ne sont pas déclarés par les uns et les autres dans notre cher pays. Mais encore faut-il qu’une situation ait récélé un conflit d’intérêts.

                            Exemple : Sarko en tant qu’avocat ne se trouve pas en situation de conflit avec sa situation de ministre de l’intérieur ou alors expliquez moi quand ?

                            Autre exemple : si Streiff nouveau patron de PSA doit acheter un hélico (ce dont je doute) et qu’il dit à l’équipe en charge de cet achat : « j’ai une dent contre EADS pour les raisons que vous savez, je vous laisse faire une recommandation et je la suivrais ». Il a traité le problème qui n’est d’ailleurs en l’espèce qu’anecdotique...

                            Vous avez, par contre, raison sur les mandats multiples et croisés d’administrateurs...

                            Le cas de Madame Parisot est à regarder de plus près : pas si sûr que le conflit d’intérêts soit son quotidien... Vous avez un exemple ?

                            Mon article préconise une pratique, qui est de mise dans la finance internationale, pour mieux révéler que le conflit d’intérêts permanent entre le « pouvoir administratif » et les pouvoirs « executif » ou « législatif » sont un boulet pour notre démocratie. La séparation des pouvoirs est un bon principe démocratique...


                          • YL (---.---.35.253) 7 décembre 2006 12:24

                            Les articles sur le sujet sont tellement rares qu’il ne faut pas bouder son plaisir. Sur le phénomène « etat actionnaire » la question n’est pas que l’état décide d’intervenir dans un secteur donné mais, en France, que les gouvernements se substituent à l’état et que les actionnaires qui le représentent sont amener à etre la voix de son maitre au lieu de respecter l’adage selon lequel, comme tous les autres administrateurs ils doivent agir dans le sens de l’interet social de l’entreprise. Merci en tous cas de votre réflexion qui n’aborde pas non plus les conflits d’interet qui peuvent exister entre personnes morale : une société tête de groupe et ses filiales par exemple...

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