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Commentaire de socrate

sur Le refus de soin encouragé par nos parlementaires


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socrate socrate 22 juin 2009 11:55

il faut simplement rappeler que les soins médicaux et la prévention concernent tous nos concitoyens et que la CMU est un progrès gigantesque : l’époque de l’aide médicale avec des tickets qu’il fallait aller chercher à la mairie était humiliant, fastidieux et ne poussait pas les plus pauvres à recourir aux soins. Jamais la CMU ne devrait être remise en question.

Cependant, comme tout système, même le plus humaniste, rien n’a jamais permis d’éradiquer la bêtise, le manque de politesse et surtout des profiteurs. Oui certains médecins peuvent être « victimes » de patients non reconnaissants, voire irrespectueux du temps de travail du médecin. C’est un désagrément qui existe. Certes, mais il est à la marge dans la plupart des bassins de santé en France.

Dans un certain nombre, de quartiers pauvres urbains, ce phénomène est moins rare, c’est juste statistique : il y a plus de bénéficiaires de CMU. Cela pose effectivement un problème pour les jeunes médecins qui doivent choisir où s’installer : ils ne choisissent plus ces quartiers ou banlieues des grandes agglomérations. Et soyons honnêtes, ce n’est pas difficile à comprendre. Violences, incivilités sont plus fréquentes. Or, d’où viennent les jeunes étudiants en médecine ? pas de ces quartiers-ci, en tout cas rarement. Pour eux, il est facile de qualifier ces quartiers de zones incompatible avec l’exercice médical qu’ils ont appris avec des rapports humains plus souvent difficiles (la barrière de la langue, la révolte, l’incivilité de certains) . On peut admettre que cela leur fasse peur de poser leur plaque dans des zones dites difficiles.

La pénurie médicale est grandissante dans ces zones urbaines (comme dans les campagnes, mais c’est hors sujet car les causes sont différentes). Et la CMU se mord la queue : ce choix républicain de créer un système permettant le soin pour tous, la prévention, va finir par être réduit à néant pas à cause de la CMU bien sûr, mais parce que ces lieux urbains représentent des zones à part, où les garanties d’un exercice médical serein ne sont pas forcément acquises vu de loin par les yeux de jeunes thésards qui ont grandi dans les classes moyennes ou supérieures.

Alors que des spécialistes qui ne soignent qu’en majorité des gens avec un comportement qu’on pourrait appeler « citoyen » pour faire vite, soient outrés de faire un peu de CMU est scandaleux. Qui va donc soigner ces personnes démunies ? Médecins sans frontière ? Médecins du monde ?

Le problème est difficile et il ne faut pas le résumer à des discours ou décisions parlementaires ou ministérielles ou politiciennes sans vision réelle de la gravité du problème : car si on ne le résout pas, ce sont les hôpitaux vers lesquels ces personnes vont se tourner ; ces hôpitaux qui doivent tout gérer : les problèmes sociaux, les urgences qui n’en sont presque plus, les gardes médicales de nuit, le placement des personnes âgées. Et le manque de places avec des moyens hospitaliers déjà engorgés rsique de faire exploser le système dans certains bassins de santé....

C’est cela que doivent résoudre les parlementaires et législateurs de tous poils....


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