Prenons un exemple concret : je suis persuadé que si la mondialisation n’est pas apparue plus tôt, c’est à cause de la nécessité pour les exploiteurs d’éviter que les pays occidentaux ne tombent dans l’orbite soviétique. L’URSS a donc été en Occident un facteur de progrès social, par la peur qu’il inspirait aux exploiteurs du monde capitaliste. Mais à quel prix pour les peuples concernés ? Police politique, goulag, absence de liberté, états totalitaires... C’est d’autant plus frappant que le mouvement aboutissant à la politique libérale actuelle n’a pas été entamé en 1991 lors de la disparition de l’URSS, mais en 1973, quand la stagnation de l’économie soviétique est devenu patente et qu’il est devenu clair que les capitalistes allaient pouvoir « récupérer » les Russes d’une manière ou d’une autre, soit par la chute telle qu’elle s’est produite, soit par un effet de contamination à la chinoise.
Qu’est-ce qu’on peut en déduire ? Malgré les révolutions russes et chinoises, un système de classe est à nouveau apparu. Ces révolutions ont permis des progrès sociaux, mais temporaires. Ce qui fait clairement apparaitre l’aspect réversible, et donc temporaire, du progrès social. En cette période de régression, les citoyens français sont en train d’accepter sans sourciller, pour ne pas dire sans même le remarquer, des progrès sociaux pour lesquels des gens se sont battus pendant des décennies, voire des siècles, et pour lesquels certains sont même morts ! Il est donc impératif de créer les conditions d’un progrès pérenne. Et ça, ça passe par le Savoir.