Bonjour Fouad,
Je soumets ici à votre sagacité cet article trouvé ds le journal « Le Soir » en ligne
Le statut précaire des Marocains de Belgique
DIRK VANOVERBEKE
mercredi 24 juin 2009, 07:53
L’étude
réalisée par la Fondation Roi Baudouin, en collaboration avec
l’Université de Rabat, auprès de la population d’origine marocaine
vivant en Belgique souligne la précarité de leur statut
socio-économique. L’identité religieuse l’emporte sur toutes les
autres.
Tous les chiffres dans Le Soir en PDF.
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Le quartier marocain d’Anvers. © Sylvain Piraux.
Ainsi,
31,7 % seulement des 400 personnes interrogées jouissent d’un contrat
fixe ; 5 % exercent des travaux temporaires ; 21 % bénéficient du
chômage et 5 % ne reçoivent pas d’allocations. Les personnes
interrogées évoquent surtout les discriminations à l’embauche pour
justifier leurs difficultés d’insertion sur le marché de l’emploi.
La
proportion des femmes exerçant une activité professionnelle est
sensiblement plus faible que celle des hommes (38,3 % contre 55,4 %).
La proportion des femmes belgo-marocaines sans emploi est aussi
supérieure à celle des hommes (33,3 % contre 28,7 %). La proportion des
femmes inactives (pour raisons familiales ou autres), en marge du
marché de l’emploi, s’élève à 62 %. Par ailleurs, la proportion des
femmes nées au Maroc et exerçant un travail (22 %) est plus de deux
fois inférieure à celle des femmes nées en Belgique (46 %).
Les
personnes récemment naturalisées sont souvent marginalisées sur le
marché de l’emploi ou débusquent des petits boulots et des… petits
salaires. Du coup, certains Belgo-Marocains se tournent vers le travail
au noir pour survivre, tout en bénéficiant des allocations de chômage.
Comme le confirme une des personnes interrogées dans l’étude : «
J’habite près de Liège. La plupart des Marocains sont au chômage… Les
gens, dès qu’ils touchent des allocations du chômage, arrêtent de
travailler, parce qu’un maçon qualifié touche 1.500 euros et un
chômeur, chef de famille, en touche 1.200. Je connais des parents qui
passent leur journée au café… ».
Ces difficultés d’insertion sur le marché du travail se répercutent sur le niveau de vie des Belgo-Marocains (lire ci contre).
Une
proportion importante des ménages interrogés entre dans la catégorie de
la population dite « à risque de pauvreté » – détenteurs d’un revenu
égal ou inférieur à 860 euros par mois. Plus de la moitié (53 %) des
Belgo-Marocains vivrait ainsi sous le seuil de pauvreté dans notre
pays. Avec des disparités régionales : leurs revenus sont les plus
élevés en Flandre, les moins élevés en Wallonie.
Les problèmes
les plus fréquemment évoqués par les personnes interrogées, outre le
chancre du chômage, sont liés à l’identité ethnique et religieuse : le
fait d’être traité comme étranger (lire ci-contre) est la critique la
plus fréquemment avancée.
Le manque de respect à l’égard de leur
religion et l’inadéquation des valeurs morales avec les leurs sont
aussi largement mis en avant.
Les personnes interrogées pointent,
au Maroc, les institutions religieuses, devant la Monarchie, comme
étant les deux institutions les plus dignes de leur confiance. En
Belgique, ce sont les mosquées qui trônent largement en tête de leurs
suffrages, relevant l’importance majeure qu’ils accordent au religieux.
L’identité religieuse
Au-delà
de l’identité nationale, l’identité religieuse l’emporte sur toutes les
autres : plus d’un tiers (36 %) des sondés répond sans hésiter qu’ils
préfèrent d’abord être reconnus comme musulmans. 68 % déclarent essayer
d’obéir aux préceptes religieux. En dépit du fait que la majorité des
personnes interrogées a la nationalité belge, 7 % seulement manifestent
le besoin de s’identifier à notre nationalité.
Parmi les 400
personnes interrogées dans cette large enquête, 68 % ont rejoint un des
membres de leur famille qui avait immigré en Belgique. Les 32 %
restants sont arrivés les premiers dans notre pays. Et l’étude relève
que les membres de la deuxième génération se disent plus heureux que
ceux de la première génération.
D’une manière générale, le modèle
traditionnel du ménage – le couple marié avec enfants – s’effrite au
profit du célibat ou de la cohabitation. Dans l’échantillon de l’étude,
55 % des Belgo-Marocains n’ont pas d’enfants ; parmi les 45 % restants,
moins de la moitié a en moyenne 1 à 2 enfants, 30 % 3 à 4 enfants et 7
% 7 enfants ou davantage.
On notera que les Belgo-Marocains
privilégient le mariage non mixte au mariage mixte. L’idée que les
hommes et les femmes épousent des personnes qu’ils font venir de leur
pays d’origine est approuvée par plus de 50 % des personnes
interrogées. La majorité d’entre elles (62 %) s’opposent au mariage
d’une femme musulmane avec un non-musulman et 45 % n’admettent pas que
les hommes se marient à une non-musulmane.
29 % des
Belgo-Marocains sont propriétaires de leur logement en Belgique, contre
52 % qui sont locataires et 15 % vivant dans le logement familial.
Si une minorité de l’échantillon a acquis un logement en Belgique, 60 % sont en revanche propriétaires d’un bien au Maroc.