J’avais déjà posté, sans recevoir de réponse à ce « collectif VAN » pour recevoir des éclaircissements sur son engagement et str nombre d’ambiguïté dans ses positions..
En vain..
Celui-ci en effet se distingue des sites arméniens sérieux publiant des informations sur le génocide, fait la part belle au « sensationnalisme » et curieusement, sert la soupe à Tayyip Erdogan qui sort miraculeusement épargné par leurs attaques, qui visent essentiellement le nationalisme turc, d’essence laïque et militaire comme on le sait..
Cet article ne déroge pas à ce qui semble être la stratégie de ce très jeune « collectif »
Sur la question de la vie de la communauté juive en Turquie, deux ouvrages autobiographiques récemment parus en français, de Rosine Pinhas Delpuech, passionnants, et qui décrivent une réalité toute autre que ce qui est évoqué dans cet article :
http://www.librairie-compagnie.fr/turcs/auteurs/pinhas.html
Je recommande : « Anna, une histoire française »..
Pour ce qui est de l’antisémitisme et des persécutions que vécurent les Arméniens dans les dernières décennies de l’Empire ottoman, les deux phénomènes sont, à mon sens indubitablement liés..
Le Sultan Abdülhamid II, autocrate et paranoïaque, ne put qu’^tre inspiré par le système utilisé par son ennemi intime, l’autocratisme russe, dans sa gestion des conflits sociaux.
L’antisémitisme, les pogromes organisés par l’Okhrana (la police secrète tsariste) offrait une soupape aux mouvements sociaux et dérivaient habilement les mécontentements vers un bouc émissaire commode : les Juifs de Russie.
Dans ces pogromes, survenaient régulièrement des unités militaires spécialement chargées du maintien de l’ordre, des sotnias cosaques, qui, sous prétexte d’apaiesment des troubles, s’en prenaient, eux aussi, largement au sous prolétariat juif..
Les pogromes d’Abdülhamid, annonciateurs du génocide par la junte militaire du triumvirat de pachas « Tallat-Cemal-Enver » utilisèrent des unités exactement copiées sur les sotnias cosaques russes : les régiments dits « Hamidiye ». Uniformes, organisation, autonomie dans l’action : tout était strictement identique.
On ne retrouve par contre nul équivalent de persécution en Turquie, de cette ampleur, vis-à-vis de la communauté juive.
Des traitements discriminatoires sont cependant apparus, mais les Juifs n’y étaient pas visés en tant que membres d’une communauté religieuse mais plutôt d’étrangers détenteurs de capital (un bon nombre étaient des réfugiés de l’Allemagne nazie) et se trouvaient mêlés ainsi aux Grecs et à d’autres « Levantins » dont la nationalité se trouvait peu claire, reliquats du système des « protections » par les puissances européenne, legs des « Capitulations » de l’Empire agonisant.
Ces discrimination - fiscales - ont été retenues par les historiens sous le nom de « Varlik ». Il s’agissait d’impôts particulièrement bien élaborés en vue de taxer les éléments « non-turcs ».. et virent le jour dans la décennie 1940 et durèrent jusqu’aux années cinquante.
Ces mesures provoquèrent une vague de départs, notamment vers les Etats unis (pour la majorité des Grecs) ou vers le jeune état d’Israel (pour les Juifs).
Que l’auteure du livre cité soit allemande.. cela induirait le doute que ceci soit une manoeuvre pour exonérer en partie le nazisme du génocide juif, tout comme cet ouvrage d’un historien canadien, paru il y a quelques années, et relatant la sous alimentation « planifiée » visant les prisonniers de guerre allemands sous contrôle américain et accusant Morgenthau (! !!) de la mise en place de ce plan. La manoeuvre était ici grossière
N’ayant pas lu l’ouvrage ici cité, je m’abstiendrai d’en tirer semblables conclusions..
Ceci dit, et cela est indéniable : la Turquie (mais l’Espagne aussi), en tant que pays neutre a mieux protégé ses ressortissants « juifs » résidant en France au moments des rafles de la période d’occupation allemande, que ne l’a fait la Suisse..
gAZi bORAt
