Bonjour, j’arrive un peu après tout le monde et beaucoup de choses ont été bien dites en commentaires à cet article intéressant.
Au sujet de : « Traite les autres comme tu voudrais être traité » j’ajouterai : encore faut-il que les autres aient les mêmes aspirations, goûts ou valeurs que moi ! Ce n’est donc pas si simple.
Au sujet de : « Par définition donc, le geste purement altruiste suppose, chez celui qui l’accomplit, un désintéressement total puisqu’il repose sur l’idée du don de soi. » Pas forcément : ce peut être simplement par stratégie, plus ou moins louable. En précisant purement, vous n’exprimez rien d’autre qu’une tautologie.
Il y a une théorie qui parle de cela et qui analyse les différentes stratégies en terme de trahison / confiance. L’exemple le plus connu en est Le dilemme du prisonnier.
A ce sujet j’aimerais faire ici un commentaire qui me tient à cœur. Le christianisme dit : « Aimes ton prochain comme toi-même ».
Cette injonction pour moi est ambiguë et versatile, et peut-être interprétée de deux façons, la bonne et la mauvaise. La mauvaise c’est celle que l’église répand : ton prochain c’est l’autre, n’importe quel autre ! C’est le sésame du renard pour qu’on le laisse entrer dans le poulailler.
La bonne selon moi, c’ est que ton prochain est celui qui t’est directement le plus proche. S’il n’y a sur une île déserte que deux individus, il me semble qu’il faut aimer l’autre comme soi même si l’on considère que tout vaut mieux que la solitude infinie. Dès lors, aucune trahison n’est « rentable », l’altruisme seul procure le bien commun.
Le drame survient dès que l’on est trois : dans cette foutue engeance qu’est l’Homme, il s’en trouvera toujours deux pour exploiter le troisième !
Ce qui se passe au niveau individuel joue également au niveau des sociétés humaines. A ce sujet il est intéressant de s’intéresser aux communautés et aux réseaux. Petite précision : dans le dictionnaire des « Mots de pauvres, mots de riches », Fournier (pas l’auteur du Gand Meaulnes, l’autre) aurait pu écrire :
« Communauté » est un mot de pauvres, « Réseaux » est un mot de riches. On notera qu’un pauvre appartient à une communauté, un riche possède un, ou mieux s’il est très riche, plusieurs réseaux.