« Je résume, selon vous on doit baisser notre froc afin de ne pas être arrogants. »
Merci de ne pas caricaturer mes propos. Vous soutenez Florence Cassez, soit. Vous pensez qu’elle est innocente, soit. Vous estimez qu’elle croupit injustement dans une prison sordide, et cela vous révolte, soit.
Moi, n’étant pas dans le secret des Dieux, je m’en tiens aux faits. (1) Elle a été arrêtée sur les lieux du crime, où elle a vécu, avec le chef du Gang du Zodiac, dont elle a été l’amant ; (2) elle a été reconnue par des victimes (un petit papier sur ce sujet) ; (3) elle a été dénoncée par un des membres du gang. Alors, bien sûr, on peut crier à la manipulation, au coup monté, au complot politico-juridique. Il y a des intérêts et des positions à défendre, une opinion à contenter, des élections qui approchent... Il n’empêche, il semble que les avocats de Mme Cassez n’aient d’autre argument pour défendre leur cliente que (1) « elle est innocente car elle a topujours nié les faits (et elle est très malheureuse en prison) », et (2) « Ca arrange certaines personnes » (on rajouterait presque (3) « et elle est jolie »). Ca a semblé un peu léger à la justice mexicaine face aux accusations de ses victimes et complices présumés.
Donc, sur le fonds de l’affaire, difficile de se prononcer, vous comme moi. Je n’ai aucune idée si elle est coupable, complice, impliquée par non assistance à personne en danger, ou innocente (« à l’insu de mon plein gré », comme disent les cyclistes), je ne peux que constater qu’elle a été condamné à l’issu d’un procès dans un pays qui, s’il n’est pas un modèle de bonne gouvernance, n’est quand même pas une république bananière.
Alors de deux choses l’une : ou bien elle est réellement innocente, et la justice mexicaine sera dramatiquement discréditée ; ou bien elle est coupable, et tout ceux qui l’ont soutenus se souvriront de ridicule. Dans les 2 cas c’est une terrible situation dont on ne voit pas d’issu globalement positive.
Dans l’attente, nous ne pouvons discuter que sur la « technique » juridique et diplomatique qui fait que, aujoud’hui, la demande de transfert de Mme Cassez a été refusée par la justice mexicaine. Ce que je dis, c’est qu’une certaine attitude française, et en tout cas le précédent de l’Arche de Zoé, a du influencer défavorablement la décision mexicaine, en tout cas l’opinion publique. Attendons l’éventuel pourvoit devant la CIJ.