Florence Cassez : le dindon de la farce Calderon-Sarkozy
La pauvre Florence Cassez, 34 ans, risque de ne pas avoir les mêmes chances que les zozos de l’Arche de Zoé. Cet exemple semble-t-il, a joué en sa défaveur si l’on en croit les craintes des autorités mexicaines. Le Mexique n’est pas comme le Tchad, une ancienne colonie française malléable et corvéable à souhait. Si elle y purge sa longue peine d’emprisonnement, elle retrouvera l’Hexagone en 2045, à l’âge de 70 ans. Hier, à juste titre d’ailleurs, de sa prison mexicaine « Centro Femenil de Readaptacion Social de Tepepan » elle a déclaré en pleurs et en colère : « Pour moi c’est la mort », après que Felipe Calderon, le président mexicain, ait refusé son transfèrement vers la France qui pouvait s’appuyer sur la convention franco-mexicain de 1983 qui prévoit en effet, des procédures de rapatriement des détenus vers leur pays d’origine.

La faute au Mexique.
Mais, Nicolas Sarkozy qu’on dit soutenir Florence Cassez n’a jamais fait pression et avait plutôt mis en place une commission de juristes franco-mexicains qui devaient étudier les modalités d’un éventuel rapatriement. Ce fait n’est pas expliqué aujourd’hui par les médias qui accusent le Mexique de ne pas tenir parole. Cette commission indépendante ne tient pas compte de l’avis du président mexicain. Lorsqu’il se rend en mars dernier au Mexique pour son somptueux week-end, la française, emprisonnée depuis 2005 purge une peine de prison de 96 ans. Comble du malheur, à la veille de son arrivée, en appel, sa condamnation est commuée à une peine de 60 ans. Un vrai camouflet pour Nicolas Sarkozy, qui, sans sourciller, se rend quand même au Mexique, au grand dam du comité de soutien de la jeune femme.
Mais, quand est-ce qu’on trouvera enfin en France un peu d’humilité ? A quel moment nous aurons une perception horizontale des choses, au lieu de toujours se placer en champion de la justice et de l’égalité alors qu’ici même, les injustices se comptent par milliers ? C’est vrai qu’en ce moment, avec Tartempion, roi de l’apparat, metteur en scène amateur dans ce qui a fait psitt à Versailles, la France est entrée de plain-pied dans l’air du rien. Tout est possible mais rien de perceptible depuis deux ans, sinon la tentative de clonage de François Mitterrand qui échoue lamentablement. Passons. Alors, que s’est-il passé au Mexique à part le séjour princier du monarque et de son double ? Finalement rien. Tout le monde parlait pourtant des accords passés avec le gouvernement mexicain pour ce transfert de Florence Cassez dans une prison française.
Florence Cassez, encore une mystification ?
En suivant France2 pendant le journal de 13h hier, il y avait comme une suffisance exécrable dans les propos des uns et des autres qui défendent ou soutiennent la Française. Sans toutefois remettre en doute l’innocence de Florence Cassez qui, elle-même, la clame depuis son arrestation, il faut parfois, un tant soit peu, se poser la question de savoir comment peut-on vivre avec un homme dont on ignore tout. Israël Vallarta son ancien compagnon n’était pas un saint, reconnu coupable d’enlèvements, il vivait avec un vrai arsenal de guerre. Or, c’est le cheval de bataille du président Felipe Calderon depuis son accession au pouvoir, qui est la lutte contre les cartels qui, on le sait très bien, procèdent toujours par des enlèvements et par conséquent, cet homme était dans le collimateur de la justice.
Chacun étant bien sûr libre de s’exprimer, pour l’avocat de la française, Maître Franck Breton, sa cliente est prise en otage à cause des élections qui ont lieu dans quelques jours au Mexique, considérant que Felipe Calderon serait en difficulté, selon lui. Ainsi, pense-t-il, il fait de la surenchère pour indiquer que Florence Cassez purgera sa peine de prison au Mexique, d’autant plus que l’opinion publique mexicaine la considère comme coupable. Maintenant, chacun espère que, s’il est réélu, il changera d’avis. Du coup, on se demande alors à quoi aura servi cette commission franco-mexicaine si c’est finalement le président qui a le dernier mot. Selon le camp mexicain en revanche, ce qui pose problème, c’est le gouvernement français, je cite : « Le gouvernement français se réserve le droit de suspendre, de réduire ou de décider comment il appliquera la sentence. C’est inacceptable pour le Mexique. »
En conclusion donc, la France veut récupérer Florence Cassez, ce qui est normal mais, se réserve le droit de ne pas respecter la convention bipartite en révisant probablement la sentence selon les Mexicains. Quant à la France, elle considère que Felipe Calderon est un irresponsable qui ne respecte pas la parole donnée. De là à démêler le faux du vrai, on comprend aisément que les deux présidents se moquent éperdument du sort de Florence Cassez.
(Crédits photo/AFP/ Ronaldo Schemidt)
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