@franc
Je pense que nous
nous sommes mal compris : je n’ai pas nié l’universalité de tel ou tel
principe, ni de la Raison : d’un j’ai joué à l’avocat du Diable, de deux j’ai
exprimé ce principe qui me semble essentiel : l’universel ne peut être
considéré comme tel que si il y a consensus.
D’un, sur l’avocat
du Diable : deux aspects à mon propos : d’un qu’entendons-nous par « principes
de la Raison » universels ? sur la pensée ethno-centrée, mon propos
était de soulever une question centrale aujourd’hui : celle de la pensée
issue des Lumières et qui est supposée être issue de la Raison, raison pour
laquelle on suppose que les principes des Lumières sont universels et applicables à l’ensemble de l’Humanité,
sans que celle-ci ait été consulté, sans qu’un processus de réflexion « ensemble »
aboutisse au consensus. Voilà quel était un des questionnements que je
soulevais : que définit-on comme « principes universels de la Raison » ?
Newton ou Voltaire ont-ils la même place ? j’imagine que pour Newton comme
vous l’avez souligné, la question ne se pose pas, mais Newton ne permet pas de
dire que les principes de la Raison sont universels, mais que certaines lois
physiques le sont : la Raison permet de les découvrir : donc quels
principes vous semblent-ils universels ?
Bref…ce n’est pas
Newton qui est à remettre en question, puisque de fait la gravité comme
principe physique est universel (principe physique et non principe de la
Raison). La question que je tentais de soulever est la suivante : une
pensée rationnelle ou rationaliste née dans un contexte particulier : les
salons philosophiques d’un pays européen soumis à l’absolutisme et au
religieux, est-elle réellement le véhicule de principes universels ?
Désolé de la
confusion, je ne suis pas dans le « négationnisme irrationnel » mais
dans un questionnement quant à savoir qu’est-ce qui peut être considéré comme
universel ou non. Vous avez évoqué des principes universels de la Raison, sans
préciser de quoi vous parliez exactement, arguant que ces principes se
verraient respectés et que de fait, nulle « loi d’exception » ne
serait possible : donc de quels principes parlez-vous ? et parlez-vous
d’être « raisonnable » ou « rationnel » ?
Soit…la suite de
mon propos s’intéressait à la citation que vous avez posté : citation
présentant la loi humaine fondée sur la Raison comme manifestation d’une loi
éternelle pré-existante : ma question est donc de quelle manière cette
vision « religieuse » peut-elle être conciliée avec le rationalisme « athée »
par exemple ? de quelle façon, cette vision peut-elle être considérée
comme universelle, alors même que la Raison s’oppose en partie à la Croyance ?
Bref :
désolé que vous n’ayez pas saisi le « cynisme » de mon propos,
et le fait qu’il n’était là juste une manière de jouer l’avocat du diable, et
de mettre en évidence les failles d’un raisonnement qui considèrerait comme acquise
non pas l’universalité de tel ou tel principe, mais le fait qu’ils soient considérés
comme universels par l’ensemble de l’Humanité.
De ce constat, j’arrive à la conclusion qu’ils ne le seront qu’après un
processus de réflexion commune aboutissant au consensus.
Voilà, je ne suis
ni négationniste, ni relativiste, mais pragmatique et réaliste, sans définition
précise, sans consensus, nous resterons toujours dans le Particulier et l’Universel
nous échappera …le fait que je considère ou non les principes de la Raison
comme universels n’entre pas en compte, la seule chose importante est que se dégage un
consensus global sur des principes essentiels, que certains verront comme nés
de la Raison humaine, que d’autres comme issus d’une transcendance éternelle,
etc…
Cordialement,