@philbrasov :
Il me semble que vous vous « emportez »
assez facilement, passionner ou personnaliser un débat de ce genre n’a que peu
d’intérêt : arriver à un consensus semble impossible. Cependant, loin de
moi l’idée de ne « rien faire », seulement d’agir d’une manière
cohérente et non intempestive ou sans mise en perspective : voilà mon
propos.
D’un sur l’évolution de l’Europe
et la globalisation, qui pour vous semble être un prétexte dont j’userai afin
de détourner le débat, il me semble que nous sommes en plein dedans :
concevoir l’évolution de l’Europe comme détachée du mouvement global est une
erreur fondamentale : le fait est que l’Europe aura de moins en moins de manœuvre
pour décider de son évolution : un des avatars de la globalisation est la
dépolitisation de l’Economie et par voie de conséquence la neutralisation de la
Politique, son champ d’action se rétrécissant proportionnellement à l’accroissement des
champs qui tombent sous la coupe de l’Economie.
Partant de ce constat, « notre »
évolution n’est plus vraiment la « notre », d’autant plus si comme
vous l’affirmez ou le supposez, la globalisation s’apparente à une uniformisation
des idées, mœurs, économies,etc..bref certes pas une bouillie mais un
totalitarisme d’un nouveau genre, puisque non seulement total mais global…n’oublions
pas non plus, le « cheval de Troie » idéologique de l’ultra-libéralisme
économique : le multi-culturalisme. Un fait étrange est que si l’Afrique,
l’Orient, l’Asie sont des sociétés multiculturelles depuis des millénaires,
(les modalités de ce multiculturalisme « culturel » pourront être
discutées certes), l’Occident qui le conceptualise et l’idéalise, en fait la
promotion et en use, ne le tolère simplement pas. Faux en fait, le
multiculturalisme occidental ne s’apprécie que sous la forme « colonial »
où bien entendu il est dominant : donc constat : l’Occident (historique=Europe)
n’est pas « conçu » pour le multiculturalisme, par voie de
conséquence, il faudrait cesser d’en faire la promotion et d’enfin accepter la
nature « monoculturelle » et « intolérante » ataviquement
des peuples indo-européens d’Europe. Triste certes, mais conforme à l’Histoire
et préférable à un retour à des méthodes ô combien connues.
Passons…sur la non-homogénéité de
l’Europe en matière de religiosité, je ne parlais pas d’antagonismes entre églises, ou
judaïsme et christianisme, mais bien plus du degré de religiosité et/ou laïcité
variable selon les pays et traditions : la Pologne n’est pas les Pays-Bas,
la France n’est pas l’Irlande, etc…
Voilà ce que j’entendais. Si l’Europe
partage un fond commun, les pays d’Europe ont bel et bien des histoires et
traditions particulières, vouloir faire croire qu’il existerait une « européanité »
sorte de transcendance qui irradierait l’ensemble des peuples d’Europe est une
illusion mais qui ne renvoie pas à la réalité pratique.
Sur les contraintes et
contradictions, je ne nie pas votre propos, je l’ai confirmé me semble-t-il, la
question est de savoir comment, de quelle manière parvient-on à l’équilibre en
connaissance de ces contraintes/contradictions, sans tout simplement produire
pire que ce qu’on combattrait ; de la même façon, il me semble difficile
de considérer que les populations musulmanes d’Europe puissent être comparés
aux forces de l’Axe. Je ne ferme pas les yeux, mais j’évite l’aveuglément.
Sur la fin de votre commentaire, si nos
valeurs ne sont pas universelles, il me semble alors que la meilleure option
serait de faire part de ce constat aux autres peuples ne les partageant pas,
cela garantirait la résolution de nombreux contentieux où la guerre, l’ingérence
au nom de « nos valeurs » font la démonstration de notre prétention à
l’universalité. Bref, vous avez raison soyons pragmatique, au nom de « nos
valeurs », sacrifions certaines de « nos valeurs » qui après tout
ne sont pas universelles : donc où est le problème ? j’imagine que si
tout le monde se met d’accord sur ce point, chacun ne faisant plus chier l’autre,
nous arriverons enfin à réaliser l’utopie de la paix universelle, non ?
Cordialement,