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Commentaire de NAHASH

sur Lettre à mon député socialiste au sujet du voile intégral


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NAHASH NAHASH 26 juin 2009 01:28

@mcm :

vous écrivez : « Votre distinction entre l’identité et l’identification nous éloigne du centre du problème, toute la reconaissance d’identité par vidéo surveillance ou photographie légale est anéantie par le port d’une burka qui ne permettra pas d’identifier le contrevenant lors d’une enquête après ou avant le délit ! »

donc si j’entends bien votre propos est sous le coup de la « présomption de culpabilité » dans l’hypothèse où un jour il serait impliqué dans un délit ou crime : partant de là, l’espace public a pour propos d’identifier l’ensemble des citoyens, l’espace public devenant de fait un espace voué à la surveillance et au contrôle : désolé mais cela évoque en mi certaines périodes troubles de notre histoire.

D’un, sur les photographies légales, (passeport, C.I, etc…) il est certain que nul compromis n’est possible, c’était d’ailleurs mon propos, nul ne saurait échapper à l’obligation de décliner ou justifier son identité aux détenteurs légaux de l’Autorité, et à eux seuls cette obligation est assujettie : donc non pas à l’ensemble des citoyens, cet argument ne tient pas, à condition que suivant votre logique, l’espace public soit dévoué à la surveillance et au contrôle de chacun, que les citoyens soient voués à être « délateurs » et que la présomption de culpabilité remplace celle d’innoncence.

Bref, continuons :  

Mcm : « Pourquoi certains citoyens sans burqa seraient les seuls à être identifiables par ce biais ? Quel autre moyen que la vidéo surveillance ou photographie légale pour identifier en temps réel un individu en lui évitant les contrôles directs ? Aucun ! 

Donc clairement notre société n’a pas à favoriser les uns pour défavoriser les autres, soit la vidéo surveillance est abolie, soit la burqa est abolie, sinon il n’y aurait aucune équité ! »

Je n’aurai aucune objection à ce que la frénésie « vidéosurveillance » connaisse un ralentissement, nous n’avons pas à être présumé coupable d’un futur hypothètique comportement délictuel ou criminel en permanence, ce qui justifie le déploiement toujours croissant de yeux et cerbères électroniques. Soit, nous nous éloignons du sujet, cet argument ne peut suffire dans le cas de la burka.

Mcm : « Pourquoi donc devrions nous modifier notre législation pour interdire la vidéo surveillance ? Surtout qu’il faut ajouter au déplacement la perte financière d’un outil de sécurité performant et déjà installé mais devenu inutilisable ! Qui va payer la grosse addition ? En majorité des gens qui ne portent pas de burqa ?

Ni pour la communauté musulmane ni pour une autre nous n’avons à sacrifier des lois communes, ou des biens communs tous les citoyens sont tenus de respecter les lois communes successivement votées par nos gouvernements communs. »

Je ne saisis pas vraiment votre obsession sécuritaire, la porteuse ou « victime » de burka est tenue de justifier son identité de la même façon qu’autrui, cela étant non-négociable, me semble-t-il. La vidéosurveillance n’a rien à voir dans cette affaire, nous ne sommes tenus à justifier notre identité et être identifiable qu’aux autorités légales de ce pays, et non pas à des « supplétifs électroniques ».

Maintenant, si la Loi existe, chacun doit la respecter, la Loi s’appliquant à l’ensemble, partant de ce fait, une loi « spéciale » serait en infraction à ce principe : une loi d’exception ne saurait être compatible avec ce que nous entendons par Droit et Loi dans notre pays.

 

Bref, loin de moi l’idée de défendre ou non la burka, cela est un débat stérile, mon questionnement est bien plus quant au caractère « particulier » d’une loi anti-burka, qui ne pourrait de toute manière être formulée ainsi, au risque d’être perçue comme discriminante, mais sur la jurisprudence que cela créerait :  loi spécifique à l’encontre d’un groupe, d’une population ciblée, d’une idéologie, d’une religion : la Loi n’autorise toujours que des termes vagues afin de coïncider avec son application collective, par voie de conséquence jurisprudence serait créée et applicable demain à d’autres groupes, populations…Bref, rien de bon là-dedans.

 

Enfin pour conclure, si les arguments « oppression », « discrimination sexuelle », « aliénation mentale » s’appliquent à l’objet « burka », notre appareil législatif fournit pléthore d’outils juridiques et légaux pour traiter cette question, sans nécessité d’une nouvelle loi, sans besoin de créer un « buzz médiatique » pour un phénomène ultra-minoritaire, quand des problèmes d’une toute autre importance et échelle représentent une menace bien plus réelle.

 

Cordialement     


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