@mcm :
Le fait de s’interroger sur la pertinence d’une
mesure ou loi sur l’objet « burka » ne relève pas d’une manœuvre dissuasive
mais bien d’une interrogation. J’ai, me semble-t-il, exposé des interrogations,
soutenues par des arguments, mon propos ne relève pas de la dissuasion, d’une
conviction mais d’une interrogation. N’étant pas dans un exercice du « convaincre »,
j’évite donc le « machiavélisme » que vous semblez me préter.
Bref : vous écrivez : « Non
la laïcité prévoit déjà l’égalité des hommes et des femmes, et cette mesure
discriminante enfreint cette loi, la laïcité prévoit aussi l’obligation de
masquer l’appartenance religieuse sur les lieux publics ! Il suffit de la
renforcer et non de l’abroger ou de faire une loi spéciale islamistes et autres
intégristes. »
Je ne vois pas où la laïcité
stipule l’égalité homme/femme, elle s’intéresse au rapport Etat/Religion et non
pas au rapport homme/femme, à moins que le mot « laïcité » ne soit
plus qu’un concept fourre-tout sans valeur légale.
Ensuite, la Laïcité interdit l’ingérence
de l’Etat dans le fait religieux, et l’ingérence du fait religieux dans l’Etat :
elle ne s’intéresse pas au citoyen, mais à l’Etat : de fait, la laïcité interdit
les manifestations dans les « lieux publics » relevant de l’Etat, ce
qui est différent de l’espace public qui appartient aux citoyens me semble-t-il.
Vous opérez là un glissement subtil, mais une administration publique ne
saurait être comparée à une rue. Auquel cas, je vois mal comment les prêtres ne
se soient pas encore vu interdire le port de la soutane dans les rues, non ?
Sur l’extension ou le
renforcement de lois liées à la Laïcité et aux libertés religieuses, je vois
mal de quelle façon cela serait-il possible, puisque par définition la Laïcité
s’intéresse au rapport Etat/Religion et non Citoyen/Religion. De la même façon,
face à la pléthore d’arguments autour de l’objet « burka », il me
semble que nombre d’entre eux le présentent plus comme un objet idéologique ou
politique que religieux : donc la Loi se doit de considérer ces différents
aspects, et la seule option que je vois est de légiférer sur la question du
fondamentalisme religieux politisé ou non. Cela est-il possible ? De
quelle façon, déterminera-ton ce qui relève du fondamentalisme, ce qui dans le
fondamentalisme est en infraction à nos lois et principes ?
Bref…mcm : « Oui
et alors la liberté ne peut pas être infinies et doit respecter les barrières
communes ! »
Le problème étant que les « barrières
communes » sont fluctuantes et indéterminées, à moins de référender sur la
question, je ne vois de quelle manière vous pouvez établir que votre réaction vis-à-vis
de la burka est représentative de l’ensemble de la communauté nationale. Le terme
« barrières communes » ne renvoie à aucune définition légale ou
juridique, or seuls Loi et Droit font autorité dans notre pays, c’est donc à ce
niveau-là que tout se décide, non pas en fonction des « barrières communes »
ou « perspectives individuelles », et bienheureusement, sinon il
y aurait matière à légiférer ad vitam aeternam.
Soit…l’objet « burka »
ne peut être dissociée d’une réflexion plus en largeur, globale, afin de
redéfinir le « vivre-ensemble » ou le confirmer.
Cordialement,