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Commentaire de Plus robert que Redford

sur Contraste !


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Plus robert que Redford 27 juin 2009 23:12

Ouaip !
Vachement sélectif , la nostalgie, hein !
Je me rappelle bien le coup des bottes à monter dans le fenil surchauffé : on pouvait même pas tousser parce qu’en inspirant, t’en avalais encore plus, de la poussière !
Pis, j’te raconte pas les dos cassés en deux (les paysans finissaient souvent avec des arthroses lombaires, ou sacrées ou coxo-fémorales, parce que la terre, elle est vachement basse !) J’m’en souviens du vieux tonton qui passait ses nuits assis à la table de la cuisine, parce qu’il ne pouvait pas tenir 10 minutes couché à cause de la douleur !
Et pis la traite à la main, tu prenais des coups de tatane bien embousées, des coups de queue bien empurinée, fallait faire téter les veaux, ouille ! les crevasses plein les doigts, l’hiver avec les engelures, ça tient vachement bien compagnie !
Sûr que les troupeaux étaient pas si gros que maintenant, mais quand la maladie elle se foutait dedans, tiens, la fièvre aphteuse par exemple, elle t’en ratiboisait la moitié vite-fait ! Ca commençait par leur pourrir les quatre pattes aux pauvres bêtes, alors elles ne tenaient plus debout, puis la gueule aussi, alors elles finissaient par crever de faim, tout doucement, avant de pourrir de partout pour de bon, lentement : on appelait ça « la cocotte ! », c’est tout dire des parfums qui planaient dans la ferme !
Fallait économiser, aussi ! un sou est un sou ! pas question de s’égarer dans des dépenses inconsidérées, l’argent était bien trop dur à gagner ! Alors, forcément, ça rendait jaloux entre voisins... On se faisait des saloperies en douce, ça vous bâtissait des inimitiés sur plusieurs générations !
C’était le bon temps !!

Si c’était si bien, pourquoi, génération après générations, les gamins ils partaient « à la ville », alors ? 
Pour être flic (pardon, p@py, c’est pas toi que je vise !) ou fonctionnaire, de quoi attendre sans s’en faire que l’heure de la retraite sonne ? Il faut savoir ce que l’on aime et rentrer dans son HLM manger du poulet OGM (excuse moi, Jean, c’était juste une vanne pour faire « moderne »)

La nostalgie à Gabriel, nous, on appelle ça le « Syndrôme Martine à la Ferme », qui a été utilisé jusqu’à plus soif par les publicitaires, et qui se remet au goût du jour chez les écolo-bobos Arthus-cohn-banditesques...

Je vais te dire, mon bon Gabriel, c’était mieux Avant, pasqu’on avait l’ESPOIR ! L’espoir que tout allait s’améliorer, que nos enfants vivraient mieux que nous..
Maintenant, on a la trouille de perdre ce qu’on a acquis, nos gamins sont dans la merde, et tout le monde chie dans son froc en s’aperçevant que le pire, s’il n’est pas toujours sûr, devient quand même de plus en plus probable !


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