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Commentaire de NAHASH

sur Tolérance et indifférence


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NAHASH NAHASH 28 juin 2009 04:47

Tolérance ou indifférence ? les deux me semblent avoir un sens très proche, donc un moment ou l’autre, ils sont voués à se rencontrer. Tolérance est bien issu de « tolérer », ce qui n’a pas le même sens que respecter, tolérer c’est plus ou moins demeurer indifférent jusqu’à un certain seuil…de tolérance. Voilà la boucle est bouclée. Donc notre société fondée sur ce principe est destinée à façonner des individus aux comportements autistiques et neutraliser toute forme d’empathie : c’est d’ailleurs un des éléments de la mutation à laquelle nous assistons. Le problème de l’empathie est qu’elle active l’instinct de l’Universel chez l’animal humain, instinct qui contrevient à la nécessité politique et économique de contrôle : donc neutralisation de cet instinct, qui sous-tend le singulier chez chacun, singulier qui le définit comme entité unique certes mais appartenant à une communauté généralement appelée Humanité.

Bref, notre société post-moderne, post-historique, post-industrielle, etc..à vous de choisir..voir post-humaine sous peu…cette société « post » préfère le Particulier, les particularités, pour des raisons pratiques au niveau autant politique qu’économique : à savoir niveau politique : saper l’esprit collectif, l’universel ou le commun, en le noyant sous une multitude de revendications particulières : cheminots, gays, femmes, religieux, fonctionnaires, etc…la lutte des causes remplaçant la lutte des classes : procédé d’une efficacité redoutable et quotidiennement prouvé. Autre procédé considérer que toute communauté humaine est proto-fasciste, d’où la connotation péjorative des termes « nation », « communauté », « identité » etc…tout ce qui est susceptible de créer du « lien social » et donc de l’Universel est à neutraliser.

Au niveau économique, fixer les individus sur les particularités a le mérite de le transformer peu à peu en « consommateur client par exemple » et dans l’absolu à faire de l’ensemble des individus des « clones » dont les comportements qu’ils supposent d’ordre culturel ne sont en fait que des pratiques consommatoires finement élaborées afin de faire coïncider capacité de production et consommation. Processus qui démarre par la captation/organisation des énergies libidinales individuelles par le biais d’une pseudo-culture via médias interposés, numériques ou analogiques, dont le but essentiel est la « vente » de comportements, de modes de vie et d’existence « artificiellement » créés. Artificiellement dans le sens où ils ne résultent plus de la Culture donc de la rencontre entre Expérience, Histoire et Environnement mais de celle du marketing, de la RD et de décisions de CA.

 

Donc, après cette introduction/digression, passons à la question « femme » et voyons de quelle manière innocente ou naïve, vous avez manqué les enjeux véritables de la question que vous souleviez en invoquant le modèle patriarco-machiste supposé latin ou méditerranéen, qui n’est plus opèrant aujourd’hui, le Particulier « féministe » ayant manqué son objectif, s’enfermant dans la particularité « femme » en oubliant  Singularité et Identité, qui déterminent autant une femme que son « sexe ».

 

Dun, effectivement que nos sociétés continuent à produire de l’oppression sur tel ou tel groupe, en raison de différences d’ordre sexuel, ethnique, physique, religieuse,etc…reproduisant là le schéma éternel de toute société humaine : oppression, violence, contrôle, etc…

 

En résumé nous sommes tous « potentiellement » des opprimés.

Sur la question de la violence/oppression à l’encontre des femmes, (violence sexuelle, physique, iéngalités,etc…) il est certain que les femmes demeurent « opprimées » mais non pas pour les raisons que vous exposez : à savoir le « machisme » des hommes et de la société en général.

 

La source de cette « oppression » doit être clairement identifiée avant que ne puisse s’amorcer un quelconque débat sur la question : or les femmes sont bel et bien opprimées pour une raison essentielle, à savoir : « la charge de la reproduction ».

Les femmes sont opprimées parce qu’elles sont en charge de la reproduction, et c’est cette raison première qui conditionne toutes les conséquences « oppressives » de cet état de fait.

Premier constat : cette « charge » les femmes en sont généralement pleinement satisfaites (rares sont celles qui optent pour l’hystérectomie volontaire), d’autant plus que cette « charge » aujourd’hui apparaît moins contraignante avec la généralisation de la contraception et de l’avortement.

D’où « satisfaction » majoritaire des femmes envers cette « charge » qui pourtant est le facteur principal de leur « asservissement ».

 

La procréation continue d’apparaitre ou d’être ressentie comme un « destin », ainsi le sujet « femme » se conçoit ayant une « nature différente » du sujet « homme », pour qui le fait d’avoir un enfant est un des aspects de sa « biographie ».

 

Disons que le « sujet » femme se place dans l’immanence et non pas dans la transcendance. D’où « inégalité de nature » ressentie indépendamment de tout « machisme » structurel ou idéologique.

 

Les femmes vivent comme avec un « filet de sûreté », elles ont la « chance » particulière de pouvoir surmonter toute « crise existentielle » en mettant au monde un enfant, et ainsi de s’inscrire dans un « destin », répondant à leur « crise existentielle » en offrant de fait un sens à leurs existences.

 

Elargissant la perspective sur des aspects plus ancrés dans le Réel : à prés de 90%, les femmes continuent d’épouser des hommes plus âgés, plus diplômés.

Fait intéressant et révélateur, où l’on voit les femmes continuer à mettre sur le « marché matrimonial » leur « sexualité » en échange de l’assurance du « confort matériel » ou de la « famille ». Donc deux modèles : modèle société « traditionnelle » et modèle société « post-moderne ».

 

La sexualité des femmes demeure donc bel et bien, leur « monnaie d’échange » quand bien même la société a connu la « libération dite sexuelle ». Cette persistance devrait peut-être s’analyser dans la perspective plus large de l’obsession « économique » des sociétés et des individus.

 

Cette persistance d’un comportement faisant de la sexualité féminine, une « monnaie » devient dés lors problématique, et témoigne à elle seule que le « machisme » ne peut être seule justification de la violence ou oppression des femmes en tant que telles.

La « révolution des mœurs » ou « révolution morale » contemporaine ou récente n’a pas fait en matière de sexualité, des femmes des sujets aussi « affirmatifs » ou « affirmés » que les hommes sur cette question.

L’inhibition « sexuelle » des femmes engendre toutes les autres inhibitions.

La « dramatisation » systèmatique de la prostitution est assez révèlatrice dans le sens où elle opère comme un rappel constant disant aux femmes que leur sexualité est leur « âme ». On constatera que la prostitution masculine ne connaît que rarement ce processus de « dramatisation », il ya rarement une charge « tragique » évoquée.


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