Car il n’existe pas d’« horizontalité politique ». L’exemple vient d’en
haut : c’est au pouvoir, à l’État, de déterminer et de dire ce qui est
légal et ce qui est illégal, ce qui est moral et ce qui est immoral,
juste ou injuste, équitable ou inéquitable, bref de tracer cette
frontière de l’esprit entre ce qui est bien et ce qui est mal.
Même si je partage l’inquiétude sur le laxisme moral de nos concitoyens, dans cette période où Berlusconi donne souvent l’impression de servir de modèle à la Présidence Française, je suis en total désaccord avec les lignes que je viens de citer.
C’est à l’Etat de déterminer ce qui est légal, oui. (Encore qu’un fédéraliste aurait de bonnes raisons de nuancer un peu...) Mais ce n’est pas à l’Etat de tracer la frontière entre ce qui est moral et ce qui est immoral. La République n’est pas une religion ! Ou alors vous allez me transformer en combattante anti-républicaine immédiatement, ce que je ne voudrais pas...
La loi fait l’objet d’une délibération publique, elle est votée et écrite. En un mot, la loi est politique. La morale est d’abord privée, elle n’est ni négociée ni délibérée, ni écrite. La morale appartient au peuple. C’est cela la Révolution française : avant ni la politique ni la morale n’appartenait au peuple, la politique appartenait au Roi (le temporel) et la morale appartenait à l’Eglise (le spirituel).
L’enjeu de la démocratie est de faire le lien, de relier en quelque sorte, la morale et la politique. Mais confondre les deux est un désastre intellectuel qui conduit généralement tout droit à un autre régime : la démagogie.
Une deuxième fois je souligne que je ne me sens pas hostile à l’esprit de l’article. Mais l’analyse me paraît profondément fausse. L’horizontalité politique n’existe pas ? Bien sûr que si, cela s’appelle la morale, où chacun sait naturellement ce qui est bien et ce qui est mal.