J’espère que tout en écrivant cet article, mr Candide, vous avez prit note de sa parfaite fatuité.
Votre relevé et correction des multiples dysfonctions, bêtises et incohérences du système républicain n’est pas une révélation messianique pour le monde. Tout un chacun d’un temps soit peu au parfum de la politique sait tout cela. La critique est facile, l’art est difficile : internet fourmille de débats mais le monde réel, lui, n’en propose guère dans les salles. Évidemment, Internet est un pot de chambre à idées plus pratique sous tout rapports. Mais les idées, une fois virtualisées, et même si elles essaiment avec succès dans les consciences, rencontrent une impasse : sur internet, l’action est impossible. Qu’un million d’internautes se mettent d’accord sur la nécessité d’une révolution ; dès qu’il auront fermé leur navigateur, chacun n’en reprendra pas moins sa vie comme avant.
Internet remplit les têtes mais coupe les jambes. Cet univers vituel est devenu le premier lieu où s’exprime la contestation générale mais cette expression n’a lieu qu’entre l’individu et son écran : c’est un catharsis. Seul, la flamme contestataire s’éteint vite : il faut beaucoup de flammes réunies pour survivre au vent, pour espérer brûler un fagot, une cabane, la forêt.
Si vous avez l’âme vraiment citoyenne, écrivez sur internet si vous voulez mais, surtout, organisez des débats publiques.