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Accueil du site > Tribune Libre > Réflexions sur un changement de politique

Réflexions sur un changement de politique

Petites considérations politiques afin de faire avancer le débat en France.

Sans faire montre de prétention, voici quelques idées qui j’ose l’espérer interpellerons ceux qui décident, ou appellerons au moins quelques commentaires et critiques constructifs.

Et si l’on faisait preuve (enfin !) d’un peu de bon sens ? Et si, plutôt que de faire un nouvel emprunt qui s’ajouterait de toute façon à une dette déjà colossale, on commençait par réorganiser et rationaliser l’existant ?

 On veut quoi ?

Une société libérale, indépendante et démocratique, ou étatique, voire dictatoriale ?

 Un Etat qui s’occupe de tout, qui dirige tout, qui est au capital d’entreprises, qui nomme ses juges, qui oriente les choix des individus via des médias inféodés et les contrôle en permanence, un Etat qui promulgue des lois de plus en plus liberticides et tous les jours ? C’est ça que l’on a aujourd’hui. Veut-on continuer ?

Faisons un petit inventaire :

-La Santé

 Vaste et important sujet. Est-il raisonnable d’entretenir un système qui mutualise les recettes et privatise les dépenses ? La Sécurité sociale entretient et accroit chaque année le revenu des professions médicales. Lesquelles professions étant des entreprises comme les autres sont assujetties au sacro-saint bénéfice en croissance permanente. Comme on ne peut pas étatiser la Santé, ni la privatiser totalement sous peine d’émeutes populaires, proposons quelques mesures de bon sens.

1- Les médecins et toutes les professions médicales demandant de longues études souvent financées en grande partie par la collectivité devraient recevoir au départ une affectation bien précise et obligatoire au moins les 5 premières années d’exercice dans les régions où les besoins sont identifiés. Cela suppose une gestion et une meilleure répartition du corps médical. Celui-ci se concentre actuellement sur Paris, Paca et quelques grandes agglomérations. On voit que les critères de choix tiennent souvent plus du climat ou de raisons personnelles que du besoin de soins des patients.

2- Les industries pharmaceutiques auraient dû être dès le départ contrôlées par l’Etat, car s’il est bien un domaine ou un Etat doit intervenir c’est bien la protection médicale et l’accès aux médicaments de ses concitoyens. La Santé est un droit imprescriptible. Un peu de bon sens voudrait que les AMM soient mieux encadrées et que les lobbyings en cette matière soient purement et simplement interdits. Quant aux médicaments, faire une revue générale de ceux qui sont réellement utiles et les vendre en grande distribution, permettrait à la fois de limiter les dépenses de la sécu et de baisser leur prix pour le consommateur. Ne resteraient dans les pharmacies que les médicaments qui demandent vraiment un suivi médical. Et au passage revenir dans les pharmacies à la vente de médicament, quitte à abandonner le rayon chaussures ou aliments pour canaris, sans parler des cosmétiques, de la beauté etc., histoire d’avoir en stock le médicament que le médecin vient de prescrire en urgence et ne pas être obligé de l’attendre 24 heures comme c’est souvent le cas, parce que les réserves sont pleines de chaussures…

3- La recherche médicale se fait de plus en plus dans les biotechs privées. Nous sommes le seul pays à ne rien faire, ou presque, dans ce domaine. La France est le parent pauvre si l’on compare le nombre de nos biotechs privées face aux allemandes, anglaises, asiatiques et surtout américaines. Mais qu’attend-on pour créer enfin un vrai pôle de biotechs privées, digne de ce nom ? Avec de vrais capitaux pour les aider quand la recherche est bonne ? On a eu le plan cancer, le plan Alzheimer, et d’autres que j’oublie, mais les fonds n’ont pas été à la hauteur des promesses et comme toujours se sont perdus dans les méandres administratifs. 

-Le rôle de la fonction publique

 Est-ce qu’un jour on se décidera à définir ce qu’est la fonction publique et à quoi elle sert, comment, où, pourquoi et combien cela coûte ?

3 fonctions publiques, celle d’Etat (armée, justice, police, enseignement…) celle dite hospitalière, et celle dite territoriale la plus pléthorique, la plus dispendieuse et comme par hasard la plus inefficace.

1- Et si l’on pensait à un Etat Fédéral ? Comme en Allemagne par exemple ? Quelques grandes régions plus ou moins autogérées, avec leur propre gouvernement élu. Une dizaine tout au plus, découpées de manière à assurer un égal poids économique, démographique à chacune. Evidemment, dans ce cas, finis les départements, les 36000 communes, les préfets, les conseils généraux, toutes ces petites baronnies qui multiplient les échelons administratifs et augmentent les coûts tout en diminuant leur efficacité et leur vitesse de réaction.

2- Et si l’on supprimait la main mise de l’ENA sur le pouvoir politique et les hauts fonctionnaires ?

3- Et si l’on supprimait le Sénat, chambre dispendieuse et inutile s’il en est.

4- Et si l’on faisait un parlement constitué de 5 à dix représentants par région, dont chacun aurait un rôle bien précis : économique, industriel, santé, innovation, infrastructures, éducation par exemple. Représentants qui seraient élus à la proportionnelle bien sûr.

5- L’Etat Fédéral aurait un président, ne s’occuperait plus que du régalien, armée et police uniquement, s’interdirait d’intervenir dans les entreprises à tous niveaux et assurerait la cohésion du pays. Evidemment, finis les petits arrangements consanguins entre la politique et le CAC40. Bien sûr cet Etat Fédéral serait réduit au minimum et serait alimenté par les régions via un impôt proportionnel. Il ne prélèverait plus l’impôt lui-même.

6- Et si l’on élisait les juges, en imposant un âge minimum ? Et en leur garantissant l’indépendance totale, pendant tout leur mandat par exemple ?

7- Et si l’on décidait enfin de mettre fin réellement au cumul des mandats, et des traitements une bonne fois pour toutes ? On verrait peut être ainsi la fin des carriéristes et l’avènement de gens vraiment motivés par leur idéal.

8- Et puis bien sûr il faudra revoir le sacro-saint statut de la fonction publique française. Une garantie de l’emploi sans objectifs clairs est impensable et n’existe d’ailleurs nulle part.

-Les médias

 Est-ce malsain de demander à avoir des médias vraiment indépendants (du politique ou/et des marchands d’armes) ? Est-ce impensable de vouloir voir renaître un véritable journalisme d’investigation ? S’il faut que la presse écrite se fonde dans la blogosphère, eh bien soit ! Les citoyens sont partie prenante de l’information et de sa divulgation, l’histoire est en marche et ne peut pas être arrêtée quoi qu’en pensent et quoi que fassent nos gouvernements pour la museler.

- La Formation professionnelle

 Pourquoi ne pas envisager un pôle formation dans chaque région nouvellement crée ? Un pôle qui serait complémentaire et non concurrent des universités, en liaison directe avec les entreprises et leurs besoins, et financé par elles ? Evidemment cela suppose une remise à plat générale et la disparition de toutes ces multiples officines qui vivent du chômage et de sa pérennisation, en touchant des subventions à fonds perdus sans contrôle ni obligation de résultats.

- Le chômage 

 Remettre les compétences au centre du CV. Oublier l’âge, la race, la situation familiale ou sociale. Uniquement la compétence par rapport au poste offert. Est-ce trop demander ? Evidemment cela suppose la disparition des toutes ces sociétés bidons de recrutement qui ne sont que des filtres à diplômes et à ségrégation.

- Les partis politiques

 Ceux là seront les plus difficiles à réformer, tant ils sont directement responsables de la situation actuelle, et surtout directement intéressés à ce qu’elle perdure. Ceux là pensent d’abord, au travers de programmes qu’ils savent n’appliquer jamais, à placer leurs hommes, toujours les mêmes, dans tous les rouages du pouvoir et à des fins purement « baroniques ».

Commençons déjà par rétablir la proportionnelle dans toutes les élections, établissons le référendum d’initiative populaire et surtout supprimons l’article 49-3.

- L’immigration

 Ne nous voilons pas la face, les vagues d’immigrations massives ont été provoquées par les différents pouvoirs en place pour accompagner les patrons dans leur désir de disposer d’une main d’œuvre bon marché et corvéable à merci. Dans un premier temps, il n’est pas question d’exclure ceux qui sont déjà là ou nés en France, supprimons la double nationalité et exigeons un seul choix définitif, avec les conséquences qu’il implique. La France on l’aime ou on la quitte. Rétablissons la préférence nationale pour les emplois et les aides sociales, comme cela existe partout ailleurs. Quant aux statistiques ethniques elles me semblent de simple bon sens, et d’ailleurs elles existent partout ailleurs sans que cela pose problème. Rénovons les quartiers, ré ouvrons les services publics, les magasins disparus, en donnant aux habitants de ces quartiers la responsabilité de se gérer eux-mêmes. Encore une fois si l’on a fait le choix de la nationalité française on ne peut plus être considéré comme immigré.

- L’Europe

 Dans l’état actuel cette institution ne marche pas et ne peut pas marcher, sauf à faire une Europe Fédérale, supprimer la commission composée de gens non élus et la remplacer par un conseil composé des Présidents élus de chaque pays. Avec un parlement limité à une dizaine de représentants tout au plus par pays, élus au niveau européen en une seule élection à travers tous les Etats membres. Ces élus représenteraient non pas des populations mais des pôles économiques, juridiques, sociaux et fonctionneraient en commissions consultatives sur de grands sujets européens (travaux, emploi, santé, transports…) Bien sûr cela suppose la fin des déménagements permanents entre Bruxelles, Strasbourg et Luxembourg. Une seule ville désignée par référendum suffirait amplement. Les économies réalisées seraient gigantesques.

Cette étude sur les avantages des fonctionnaires européens tombe à point :

http://www.sauvegarde-retraites.org/docs/Etude_27_Hauts_Fonctionnaires_Europ%E9ens.pdf

Voici donc quelques « petites réformes » qui nous remettraient instantanément dans le peloton de tête des pays démocratiques. Et j’attends de mes détracteurs qu’ils me disent pourquoi, en dehors des querelles de chapelles, en dehors de la préservation de leurs avantages acquis et au nom de quel intérêt général ces idées ne sont pas applicables.

Et si l’on pensait un peu à nos enfants ?


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8 réactions à cet article    


  • LeGus LeGus 29 juin 2009 11:53

    Je ne partage pas votre avis sur bien des points, néanmoins je pense comme vous qu’il est urgent de changer de logiciel de gouvernement. Et pour ça rien ne vaut le débat d’idées, donc j’approuve votre article.


    • tmd 29 juin 2009 13:12

      "L’Etat Fédéral aurait un président, ne s’occuperait plus que du régalien, armée et police uniquement, s’interdirait d’intervenir dans les entreprises à tous niveaux« 
      Mais
       »s’il est bien un domaine ou un Etat doit intervenir c’est bien la protection médicale et l’accès aux médicaments"


      • gruni gruni 29 juin 2009 20:19

        Je ne suis pas d’ accord avec vous pour la suppression du Sénat.
        Celui - ci a un rôle à jouer ; d’ abord il représente les collectivités territoriales,
        ensuite il peut amender les lois, et surtout il peut s’ opposer a une révision constitutionnelle.
        Vous ne pouvez donc pas dire que le sénat est inutile, mais je suis de votre avis quand vous parlez du coût de cette institution, qu’ il faudrait réduire sans aucun doute.


        • Moristovari Moristovari 29 juin 2009 21:41

          J’espère que tout en écrivant cet article, mr Candide, vous avez prit note de sa parfaite fatuité.

          Votre relevé et correction des multiples dysfonctions, bêtises et incohérences du système républicain n’est pas une révélation messianique pour le monde. Tout un chacun d’un temps soit peu au parfum de la politique sait tout cela. La critique est facile, l’art est difficile : internet fourmille de débats mais le monde réel, lui, n’en propose guère dans les salles. Évidemment, Internet est un pot de chambre à idées plus pratique sous tout rapports. Mais les idées, une fois virtualisées, et même si elles essaiment avec succès dans les consciences, rencontrent une impasse : sur internet, l’action est impossible. Qu’un million d’internautes se mettent d’accord sur la nécessité d’une révolution ; dès qu’il auront fermé leur navigateur, chacun n’en reprendra pas moins sa vie comme avant.

          Internet remplit les têtes mais coupe les jambes. Cet univers vituel est devenu le premier lieu où s’exprime la contestation générale mais cette expression n’a lieu qu’entre l’individu et son écran : c’est un catharsis. Seul, la flamme contestataire s’éteint vite : il faut beaucoup de flammes réunies pour survivre au vent, pour espérer brûler un fagot, une cabane, la forêt.

          Si vous avez l’âme vraiment citoyenne, écrivez sur internet si vous voulez mais, surtout, organisez des débats publiques.


          • Laury 29 juin 2009 22:03

            Bonsoir a tous ,bien sur il y a a boire et a manger dans ses propositions mais il est vrai que
            dans ce pays ont mange toujours la laine sur le dot aux peuple et que avent de vouloir lancer
            un emprunt d’état ont pourrais penser a la réforme et surtout a une très très net simplification
            d’un institution archaïque et digne du moyen-âge !
            Il faut mais vraiment très rapidement supprimer pour moitié les échelles et leurs administrés
            qui sont de véritable freins a notre société je suis moi aussi pour un état fédéral ou ce sont
            les administrés qui par leurs vote désigne qui va les représenter ,et non pas les « Monarques »
            j’espère que cet article aura une suite !!!!!
            Cordialement Laury


            • Pourquoi ??? 30 juin 2009 08:26

              Très bon article, Candide, simple et clair, et plein de bon sens. On peut toujours discuter tel ou tel point, mais l’ensemble me séduit. Je pense qu’une telle réforme redonnerait su dynamisme aux institutions et ... aux cytoyens.

              Mais ça impliquerait que nos rentiers de la politique fassent passer l’intéret des Français avant le leur et ça, ça ne s’est jamais vu !


              • c.d.g. 30 juin 2009 08:38

                pas d accord sur tout mais il y a des idees qui meriteraient d etre appliqués.
                Quelques remarques cependant :
                1) je mettrai pas une limite d age minimale mais maximale. Et pas qu au juges ! On eviterai d avoir des presidents du senat incapable de monter un escalier. retraite a 60 ans pour nos politiciens (un peu de provocation, mais impossible de se presenter apres 65 et detenir un mandat apres 70 me parait bien)

                2) « Rétablissons la préférence nationale pour les emplois et les aides sociales, comme cela existe partout ailleurs ». Ah bon ? En tout cas pas en Allemagne ou j habite
                De plus ca ne resoudra pas le probleme, car les migrants illegaux ne touchent deja rien (car pas de papier-> pas d allocation) et quand on vit avec 1 € par jour, gagner 800/mois ca fait rever. Et je parle meme pas de la famille qui se fait entretenir la bas

                Enfin tout ca ca reste utopique. le francais moyen elit des crapules sans probleme (Balkany, Juppe et Alduy ce WE)


                • Internaute Internaute 30 juin 2009 09:54

                  Il faudait dix pages pour discuter votre projet. Je pense que le changement pour le changement coûte cher et n’apporte rien. Essayez plutôt les petites réformes.

                  Santé
                  Dans l’intro vous trouvez que l’Etat prend trop de place et la première mesure que vous proposez est le travail obligatoire. Les communistes y ont déjà pensé. L’URSS, non merci.

                  Fonction publique
                  Le fédéralisme est un processus ascendant, jamais descendant. La Suisse et l’Allemagne sont l’aggrégation de cantons et landers qui existaient avant elles et non pas l’inverse. On ne refait pas l’histoire.

                  Je suis bien d’accord avec la suppression complète des régions et des collectivités territoriales. Il faut créer un ministère de la suppression des lois chargé de diviser par 5 la pile des lois et réglements en tous genres, quel que soit le sujet. On commencera à respirer. L’informatique permet une gestion centralisée et légère, seule garante de l’égalité des citoyens devant l’administration. La régionalisation n’a créé que des nids de parasites et multiplié les impôts.

                  L’ENA est une trés bonne idée. Elle permet d’acquérir en quelques années les connaissances du fonctionnement des rouages de l’Etat. Ce sont les professeurs qu’il faut changer mais il faut garder l’Ecole. Les profs y distillent une propagande nauséabonde sur le mondialisme qui forge des comportements nuisibles chez les futurs hauts fonctionnaires.

                  Les médias
                  Il est étonnant que vous vouliez des médias indépendants du pouvoir politique et des marchands d’armes(?) alors que leur principale chaîne est ailleurs, plutôt du côté du CRIF si vous voyez ce que je veux dire.

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