BEIT HANOUN (AFP) - Dix-huit Palestiniens dont huit enfants ont été tués mercredi dans un bombardement israélien à Beit Hanoun dans la bande de Gaza, provoquant des appels palestiniens à la reprise des attentats suicide en Israël et un tollé dans le monde.
Le président palestinien Mahmoud Abbas a dénoncé un « terrible massacre » et appelé à une « réunion urgente » du Conseil de sécurité de l’ONU, alors que le Premier ministre israélien Ehud Olmert a exprimé ses « regrets » et une enquête militaire a été ouverte.
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Les obus de l’artillerie israélienne ont chuté à l’aube sur cinq maisons à Beit Hanoun, dans le nord de la bande de Gaza, tuant huit enfants, cinq femmes et cinq hommes, et faisant 58 blessés, selon le ministère de la Santé. Parmi les morts figurent onze membres d’une même famille, dont deux enfants.
Neuf autres palestiniens ont été tués par des tirs israéliens, portant à 27 le nombre de Palestiniens tués dans la journée à Gaza et en Cisjordanie.
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En soirée, l’armée israélienne a repris ses opérations menant un raid aérien à Gaza dans lequel deux activistes palestiniens ont été tués, dont le beau-fils du chef de la diplomatie Mahmoud Zahar, selon des sources de sécurité.
Deux Palestiniens, dont un membre du Hamas, ont péri dans des tirs obus à Jabaliya, non loin de Beit Hanoun, alors qu’un civil et quatre activistes ont été tués par une unité spéciale israélienne à Jénine en Cisjordanie.
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« Nous condamnons fermement ce massacre terrible et atroce commis contre notre peuple à Beit Hanoun, contre des enfants, des femmes et des vieillards », a déclaré M. Abbas. Le Premier ministre du Hamas Ismaïl Haniyeh a aussi dénoncé « un massacre ».
« Israël ne veut ni paix, ni sécurité ni d’un partenaire palestinien », a dit M. Abbas en condamnant « ceux qui justifient les actes commis par Israël », une allusion voilée à Washington qui a invoqué la semaine dernière le droit d’Israël à l’« autodéfense » en commentant les opérations militaires à Gaza.
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Mais en soirée, M. Abbas a reçu un appel téléphonique de la secrétaire d’Etat américaine Condoleezza Rice qui lui a exprimé « sa profonde tristesse après la mort de civils à Beit Hanoun » et M. Abbas lui a demandé « d’agir pour stopper l’agression israélienne », selon la présidence palestinienne.
La Maison-Blanche a « regretté profondément » la tuerie et appelé « toutes les parties » à la retenue.
L’attaque de Beit Hanoun, illustrée par les images d’enfants blessés retransmises par les télévisions du monde entier, a été condamnée par la communauté internationale.
L’émissaire de l’ONU au Proche-Orient Alvaro de Soto s’est dit « choqué et consterné », Moscou « extrêmement préoccupé » et la Commission européenne a jugé les tirs « profondément choquants ». Paris, Rome, Madrid, Ankara et Londres ont dénoncé la brutalité de l’attaque.
La Ligue arabe a dénoncé un « massacre » et appelé à une réunion ministérielle d’urgence.
Malgré cette bavure, l’armée israélienne compte poursuivre ses opérations à Gaza pour faire cesser « les tirs de roquettes, la contrebande d’armes et pour la libération de Gilad Shalit », un soldat israélien enlevé fin juin, selon une responsable à la présidence du Conseil.
M. Abbas a déclaré Beit Hanoun, où 56 Palestiniens avaient été tués dans une offensive israélienne de six jours achevée mardi, « zone sinistrée » et a annoncé une aide d’un million dollars à ses habitants.