Le problème fondamental est que la dite « écologie » tombe dans le piège de l’idéologie, et comme toute idéologie, elle tendra à persévérer dans ce qu’elle est, contenant alors les germes du nihilisme.
L’écologie, ou plutôt « l’écologisme » rejoint par conséquence la catégorie des « idéologies pseudo-alternatives stériles et/ou nihilistes » ou celle de l’idéalisme-romantisme propre à notre société post-héroïque : car elle se fonde sur un aspect particulier d’un problème mondial et non pas sur une remise en cause radicale de notre modèle de société : remise en cause qui elle seule nous permettra de parvenir à un équilibre global rendu impératif par la mondialisation et le processus de dislocation/fragmentation politique/social/culturel qu’elle produit.
Le dit « développement durable », formule absconse qui pourrait s’appliquer stricto sensu à l’Histoire humaine, est impensable sans un changement complet non seulement de notre modèle de société mais aussi de nos modes d’existence et de pensée, bref un changement opérant au niveau de la société et de l’individu, et non pas une réforme pour rendre ce système pérenne au travers d’un dit « développement durable ». Changement nécessaire bien que presqu’inconcevable au vu du degré de conditionnement actuel, et de l’importance du « contrôle » de « l’environnement mental » collectif et individuel.
Il y a nécessité vitale de sortir de ce dogme où les aspects technologique et économique définissent à eux-seuls définir le Progrès dans nos sociétés post-industrielles voir post-historiques. Le Progrès ne saurait être le Progrès si sa dimension humaine et sociale n’est pas incluse. Si l’instinct de l’Universel ne le motive pas. Alors que nous sommes entrés dans l’âge global, il ne peut y avoir de progrés ethno-centré ou confiné à une seule société humaine.
Les sociétés humaines sont définissables à partir de certains critères qu’on pourrait lister ainsi : Culture, Politique, Economie et Environnement. Culture entendant modes d’existence partagés, comportements, représentations mentales et systèmes de pensée, etc…Politique comme mode d’organisation principalement ; Economie dans son acception usuelle, enfin Environnement qui dépasse le terme « Nature » dans nos sociétés post-industrielles et inclut nos « environnements artificiels ».
Partant de là, « l’écologisme » ne saisit pas les enjeux véritables de la situation actuelle en ne s’intéressant que sur la partie Environnement, et en considérant que sans changement radical il puisse apporter quelque chose de nouveau en jouant sur la culpabilité comme levier émotionnel d’accès au pouvoir politique, bref le piège de l’idéalisme romantique post-héroïque. Problème majeur, l’accès au politique risque de ne plus avoir autant d’importance ni même de sens si le processus de dépolitisation de l’Economie n’est pas ralenti ou remis en cause : car ce processus entrainera d’abord la neutralisation du Politique, puis enfin sa disparition, avec lui la dite « démocratie » et le prétendu « pouvoir citoyen ». A ce moment là, la diversité et variété d’opinions ou courants politiques ne sera intéressante que pour un ethnologue s’intéressant à la persistance-survivance de folklores et traditions particulières dans des sociétés post-démocratiques, post-étatiques, post-politiques : bref dans la société rêvée par les ultra du libéralisme économique et du processus de « terra-forming » actuel en progrès constant plus généralement connu sous le terme de « mondialisation ».
Bref, après le trépas annoncé du Politique, celui actuel de la Culture, devenue anti-culture de Contrôle et Conditionnement après sa « vampirisation » par l’Economie, qui enlève encore une des caractéristiques permettant de définir telle ou telle société humaine.
Faisons les comptes : dépolitisation de l’Economie, donc neutralisation puis disparition du Politique, « marchandisation-vampirisation » de la Culture donc sa mort et naissance de l’anti-culture…facteur aggravant ce processus est global et nous dit-on inéluctable. Après calcul reste donc l’Environnement, sujet essentiel de l’écologisme. Question : une fois établie cette équation, la gestion de l’arrosage, le recyclage de tetrapaks, le fromage de chèvre bio, etc…quel impact cela peut-il avoir ?
Conclusion : écologisme et (ultra)libéralisme économique ne diffèrent dans la perspective qu’ils nous offrent que sur la question : à savoir la vitesse d’exploitation et de destruction de ce qui fonde nos sociétés et de notre Environnement ou plutôt nos « environnements »…On fait çà rapidement (version ultra-libérale) ou on y va piano (version développement durable de l’écologisme idéalo-romantique sponsorisé par RP et les autres) ?
Le drame est qu’il y a bien urgence, le collapsus ne sera pas juste écologique, mais politique, culturel, social, etc…si nous ne sommes pas à même de sortir du piège de l’idéologie et de revenir à l’instinct de l’Universel au-delà du Particulier…bref préparons-nous à la société post-humaine.
Pas de tendance apocalypto-messianique, nulle prédiction de la Fin de l’Histoire, l’Histoire continuera, à nous de savoir si ce sera avec ou sans « nous » dans le rôle principal.
Cordialement,
02/07 17:14 - Traroth
Y aura-t-il un gagnant ? La situation est tellement désastreuse qu’il risque de n’y (...)
02/07 10:16 - Cug
Nous sommes entrés dans le 3eme millénaires, enfin si nous partons de JC, et nous assistons à (...)
02/07 01:49 - Yannick Harrel
@Sheeldon Bonjour, Effectivement un avis d’expert sur le sujet serait bienvenu. (...)
01/07 22:42 - sheeldon
bonjour "Du reste, je suis très dubitatif sur la mode du bio actuellement car comme toute (...)
01/07 20:47 - Joe Liqueur
Je viens de m’inscrire sur Agora Vox juste pour vous dire à quel point votre article me (...)
01/07 18:46 - Traroth
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