@ l’auteur,
je suis parisien, je vote à gauche. j’ai voté en faveur des listes conduites par Bertrand Delanoé en 2001 et 2008. j’estime qu’il a fait un bon travail à Paris depuis son élection et j’espère qu’il continuera jusqu’à la fin de son mandat.
j’ai deux objections majeures à votre point de vue :
1/ je considère qu’un élu, quel qu’il soit, de quelque bord qu’il soit, ne doit pas être élu à un poste quelconque plus de deux mandats d’affilée. 10 ans ou 12 ans, c’est largement suffisant pour agir quand on est à la tête d’un exécutif, à faire passer ses idées, ses critiques, son opposition quand on est dans une assemblée, locale ou nationale. Après quoi, il est temps de changer afin de renouveler ses idées et de repartir sur des bases saines. je ne voterai pas pour Bertrand Delanoé aux prochaines élections municipales, un troisième mandat serait de trop.
2/ Au vu des décisions politiques qu’il a prises lors du congrès de Reims, au vu de son comportement et de son positionnement depuis lors, j’ai de gros doutes sur sa capacité à prendre les décisions qui s’imposent dans un cadre difficile. Il s’est planté lors du dernier congrès, commençant par avoir une attitude de vainqueur auto-proclamé avant le congrès, puis en n’étant pas capable de tirer les enseignements de l’échec de sa motion.
Comment en effet comprendre sa décision de ne soutenir Ni Martine Aubry ni Ségolène Royal, ce qui l’a privé de tout poids dans les négociations, avant de se rallier en rase campagne, se livrant pieds et poings liés à la nouvelle direction sans prendre la peine de défendre les choix structurant sa motion ? Dois-je comprendre que les positions de cette motion n’étaient que de circonstances et qu’elles ne valaient pas la peine d’être défendues et promues ?
J’ai beaucoup d’estime pour bertrand Delanoé. Il a changé la vie politique parisienne. Mais je reste très dubitatif actuellement sur sa capacité à poursuivre dans cette voie. Il a trop joué le jeu délétère des caciques du PS ces 18 derniers mois. Il a cessé à mes yeux d’être original et novateur. Son positionnement actuel, dans cette course éffrenée à la candidature aux primaires qui se lance, me conforte dans ce regard. Je crains que Bertrand Delanoé ne soit devenu un baron socialiste comme un autre. Et c’est de cette maladie féodale que le PS crève !
Il en faudra donc beaucoup plus que cet article plaisant mais qui ressemble trop à un panégyrique écrit par un thuriféraire pour faire évoluer mon opinion.
Manuel Atréide