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Commentaire de Walden

sur Libéralisme et capitalisme : Dr Jekyll et Mr Hyde ?


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Walden Walden 6 juillet 2009 15:50

En effet cette métaphore du renard est très mordante smiley

L’article est intéressant en ce qu’il rappelle à juste titre les significations de ces mots que l’on a souvent tendance à confondre, à tort bien entendu, et les rapports conflictuels qu’entretiennent les notions qu’ils désignent.

Pour aboutir à une société équilibrée, le libéralisme présuppose sans doute le partage de certaines références morales par l’ensemble des citoyens, et principalement la règle de base selon laquelle la liberté de chacun s’arrête où commence celle des autres.

Or, dans sa logique de recherche du profit, qui ne peut s’accommoder de la prééminence d’aucune règle, le capitalisme n’a cessé de subvertir par tous moyens les principes libéraux.

Sa corruption du droit libéral la plus efficace fut sans doute, comme l’a justement analysé Chomsky, d’obtenir la reconnaissance de la personnalité juridique pour l’entreprise, en tant que personne morale, tout en la disjoignant de la notion de responsabilité pénale inhérente à toute personne physique (majeure).
 
Ainsi les trusts ont la possibilité de faire valoir en droit leurs intérêts comme tout citoyen. Sauf que les moyens d’agir s’avèrent en réalité totalement disproportionnés, principalement pour des raisons financières.

D’où il découle que, sauf à se regrouper en associations, le citoyen peut, en pratique, difficilement faire défendre ses droits face à ces nouveaux seigneurs féodaux que sont les entreprises capitalistes.

En outre le lobbying est une autre manière de noyauter la démocratie qu’ont trouvé les multinationales pour confisquer la souveraineté populaire.

Pour autant, comparer libéralisme et doctrine communiste apparaît quelque peut abusif. comme vous le rappelez justement, dès la source (cf. le Manifeste) le communisme revendique la dictature comme moyen de transformation sociale. Paradoxe congénital en ce qu’il prétend pourtant viser à l’émancipation...

Alors qu’historiquement, la philosophie libérale est née de la remise en question de la tyrannie, à l’époque incarnée par la monarchie absolue, et de ce point de vue on pourrait la faire remonter, avant même Locke, jusqu’à La Boétie. Elle a permis l’avènement, au 18ème siècle, des régimes constitutionnels.

Le point très contestable de l’exposé est l’explication que donne l’auteur de l’échec de ces idéologies, qui découlerait de « la nature humaine ». Pour conclure de manière aussi catégorique, encore faudrait-il préciser ce qu’on entend par cette terminologie passe-partout.

S’il s’agit notamment des comportements d’égoïsme, d’avidité, on ne saurait se dispenser de démontrer en quoi ils sont naturels plutôt que culturels, en quoi ils sont nécessairement inclus dans la nature de l’Homme. Cela faisant toute la différence - énorme - entre le possible affranchissement de sa condition actuelle, ou la résignation au fait de son état intrinsèquement corrompu.





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